Moussa Sanogo, se référant au terme : « Recensement du patrimoine immobilier de l’État et gouvernance des entreprises publiques », a expliqué que « 10 ans après, il y a besoin de mettre à jour les fichiers, surtout que dans l’intervalle, des investissements importants de l’État ont été enregistrés dans les domaines de l’éducation, de la santé, des infrastructures sportives », a-t-il précisé. Il a souligné que l’État ne rencontre plus de difficultés pour prévoir ses dotations budgétaires suffisantes, relatives à l’entretien du patrimoine. « À ce jour, les premières estimations que nous avons faites devraient nous conduire à peu près 130 milliards F CFA, mais ce sont des choses qui peuvent être étalées, organisées. L’État a des mécanismes pour savoir comment prendre en charge ce type de dépenses », a-t-il indiqué.
Il a aussi souligné l’importance de la sécurisation juridique des biens par des titres de propriété, indiquant que « cela n’a pas toujours été un réflexe d’aller jusqu’au bout des procédures d’émission de titres de propriété, de sorte que des biens étatiques se retrouvent aux mains de particuliers ». Le ministre a insisté sur la nécessité de l'adhésion des populations, des départements ministériels, ainsi que des institutions de l’État à cette opération pour en assurer le succès.
Moussa Sanogo a expliqué que le recensement est censé mettre tout cela au goût du jour, des décisions pouvant être prises au cas par cas, selon qu'il faut soit les céder, soit les louer.
Concernant la gestion du portefeuille de l’État, qui comprend 87 entreprises avec des participations, dont 51 où la participation est majoritaire, le ministre Moussa Sanogo a exprimé sa satisfaction quant aux évolutions dont l’État peut être fier. Les résultats nets des entreprises publiques en Côte d'Ivoire ont été multipliés par 4 sur les 5 dernières années, atteignant 257 milliards de F CFA. Les dividendes versés à l'État ont également quadruplés, atteignant environ 70 milliards de F CFA. « C'est la preuve que nous avons un portefeuille qui se porte de mieux en mieux », a déclaré le ministre, attribuant ces résultats aux réformes axées prioritairement sur le pilotage et la gouvernance.
Ces réformes incluent l’élaboration d’indicateurs spécifiques pour chaque entité, un suivi rapproché avec obligation de reporting périodique et le renforcement du contrôle, garantissant qu’aucune entreprise publique ne reste plus de trois ans sans audit. La formation des administrateurs, l’évaluation des conseils d’administration et l'institution d’un prix d’excellence de la gouvernance et de la performance, à sa 6e édition cette année, font également partie des initiatives.
Le ministre Moussa Sanogo a souligné l'importance du suivi des entreprises pour assurer leur amélioration, même celles en difficulté. Interpellé sur la situation à la SODEXAM où des actes délictueux commis ont été détectés par la direction générale, il a précisé qu'un audit est prévu pour améliorer les performances de l’entreprise. « Sur 51 entreprises que nous suivons, si vous avez deux ou trois dans lesquelles on a relevé des cas de prévarication, ce n'est pas la norme. La proportion est faible même si, naturellement, ce sont deux ou trois cas de trop, parce qu'il s'agit de ressources publiques », a-t-il déclaré, assurant que le gouvernement prend les dispositions nécessaires pour corriger les insuffisances détectées.
Il a également mentionné que cette action de gouvernance s’étendra aux 103 établissements publics nationaux (EPN), avec un contrôle a priori de l'exécution des dépenses et de la mise à disposition des ressources.
Venance Kokora