
Pour revenir à la question relative au volume de la dette extérieure du pays, l’invitée du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG) a précisé que la dette d’un pays, notamment celle de la Côte d’Ivoire, s’apprécie par rapport à la création de richesse. Avant d’ajouter que l’indicateur qui importe n’est pas le volume de cette dette.
La ministre de l’économie, du plan et du développement s’est voulu rassurante en indiquant que la dette ivoirienne est vertueuse, car le dynamisme de l’activité économique du pays génère assez de ressources pouvant contenir les charges.
« En réalité, on rapporte la dette au Produit intérieur brut (PIB), parce que c’est l’activité économique qui génère des impôts qui vont permettre de rembourser la dette. Donc, la dette doit être rapportée au PIB. C’est la bonne mesure et la dette en Côte d’Ivoire représente 58% du PIB. Cette dette est vertueuse, parce qu’elle permet de faire des investissements. Nous avons indiqué tous les secteurs dans lesquels l’État a fortement investi. Il y a les secteurs sociaux, mais aussi tous les investissements dans les secteurs de connectivité, les ports, aéroports, dans l’énergie et même dans l’éducation-formation ; dans des secteurs qui vont soutenir le dynamisme de l’activité économique », a-t-elle expliqué.
Nialé Kaba a souligné que la baisse du niveau de la pauvreté résulte des effets de la dette qui est passée de 39,4% en 2018 à 37,5% en 2021. Elle n’occulte pas la pandémie de la COVID-19 qui a été une période fatale pour de nombreux pays.
« J’attirais l’attention sur le fait qu’entre 2018 et 2021, il y a la période COVID-19 et que cette pandémie a fait reculer beaucoup de pays. La COVID a eu pour impact d’augmenter la pauvreté dans certains pays. Le taux de pauvreté de 37,5%, est en réalité une preuve de la résilience et de la bonne tenue de nos économies et surtout, de la pertinence, des mesures d’accompagnement, pour éviter que les populations ne puissent pas subir très fortement l’impact de la COVID », a-t-elle mentionné.
D’ailleurs, la ministre de l’économie, du plan et du développement a donné rendez-vous en avril 2025 concernant l’enquête de pauvreté.
D’un pays en situation socio-économique dégradée à la performance économique et sociale
Au cours de ce rendez-vous d’échanges dont le thème principal était la « Politique économique et planification du développement : Enjeux, Défis et Perspectives », Nialé Kaba a fait remarquer que si le pays est parvenu à des avancées notables en matière de performances économiques, c’est bien par le génie du président Alassane Ouattara qui, face à la situation socio-économique dégradante, avec la crise politico-militaire de 2011, a conçu une politique économique et la planification du développement.
« Elles présentent de nombreux enjeux et des défis majeurs dans un pays en développement comme la Côte d’Ivoire », a indiqué Nialé Kaba.
Elle a noté que le chef de l’État s’est inspiré de l’action de la planification sous la gouvernance du père fondateur de la Nation, le président Félix Houphouët-Boigny qui a permis d’enregistrer une croissance économique annuelle moyenne de 7%.
Cela a permis à l’État de renouer avec la planification stratégique et d’élaborer le Plan National de Développement (PND) 2012-2015.
La mise en œuvre de ce plan a suscité la stabilité de l’économie, relancé l’activité économique dans un environnement de paix retrouvée et de repositionner la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.
Nialé Kaba a informé que pour renforcer cette dynamique, le PND 2016-2020 a été élaboré et mis en œuvre avec plus d’ambition.
« Le Gouvernement s’est doté d’une stratégie de développement fondée sur une croissance forte, soutenue, durable et capable d’impulser la transformation structurelle de l’économie. Ce plan a permis de renforcer les infrastructures économiques et sociales, d’améliorer les conditions de vie des populations et de positionner l’économie ivoirienne parmi les plus dynamiques en Afrique et dans le monde. Quant au PND 2021-2025 en cours de mise en œuvre, il ambitionne d’accélérer la transformation économique et sociale de la Côte d’Ivoire. Il est fondé sur la vision du chef de l’État de bâtir "Une Côte d’Ivoire Solidaire". D’un coût total de 59 000 milliards de FCFA, il traduit de façon opérationnelle, le Plan Stratégique Côte d’Ivoire 2030 », a-t-elle défendu.
Les PND ont favorisé la transformation économique et sociale du pays
Revenant aux performances économiques et sociales desquelles découlent les plans nationaux de développement, la ministre Kaba Nialé a soutenu qu’en 2012, au plan économique, le pays a montré une économique résiliente, malgré un contexte international difficile. Et que le PIB en tête a presque doublé, passant de 789 803 à 1 535 135 FCFA, entre 2012 et 2023. Le taux de croissance du PIB réel s’est établi en moyenne à 8% entre 2012 et 2019, à 0,7% en 2020 du fait de la pandémie de COVID-19, avant de rebondir à 6,5% sur la période 2021-2024.
« Les investissements continuent d’augmenter depuis 2011. Le taux d’investissement global est passé de 14,1% du PIB en 2011 à 26,2% en 2024, avec une expansion plus forte de l’investissement privé. Cela traduit bien le fait que le Gouvernement a fait du secteur privé, le moteur de la croissance économique. Pour le PND 2021-2025, le cumul des investissements réalisés à fin 2024, s’est établi à 45 509,9 milliards de FCFA sur un coût total de 59 000 milliards de FCFA, soit une réalisation de 77,1% des d’investissements prévus sur la période », a-t-elle argumenté.
Au-delà de l’économie, l’État a misé sur des politiques sociales, notamment en matière de protection sociale, d’accès aux services sociaux de base et de préservation du pouvoir d’achat des populations, des réformes de bonne gouvernance dans l’objectif est de « bâtir une Côte d’Ivoire prospère, solidaire, rayonnante en Afrique et dans le monde ».
Venance Kokora