C’est donc à ce titre qu’il justifie l’intérêt de la création d’un ministère en charge du patrimoine, du portefeuille et des entreprises publiques. Le Président de la République a souhaité que ce département assainisse l’environnement des affaires, renforce la gouvernance des entreprises publiques et surtout se choisisse des dirigeants crédibles et intègres.
Rappelons que la nomination du nouveau Premier ministre fait suite à plusieurs dossiers inconfortables dont la fameuse délicate question de la fraude sur la nationalité, l’affaire du stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, etc. En nommant Monsieur Robert Beugré Mambé, le président Alassane Ouattara montre au regard de l’intégrité morale, des compétences et des qualités de l’homme, son attachement à l’utilisation correcte des deniers publics. Le Premier ministre aura donc pour mission, de veiller à la gestion rigoureuse et transparente de ces deniers publics, à la bonne exécution dans les délais des travaux publics et projets afin de faire face aux nombreux défis. À ce propos, il devra s’appuyer sur les structures existantes, notamment la Direction générale du patrimoine de l’État (DGPE), le Pôle pénal économique, l’Inspection Générale d’État (IGE), la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), la Cour des comptes, les commissaires aux comptes des différentes entreprises. Ces structures doivent renforcer leurs mécanismes de contrôle afin d’accompagner efficacement l’action gouvernementale. Car, ces dernières années, malgré le renforcement du mécanisme de contrôle et des instruments juridiques, à savoir une feuille de route des dirigeants, la déclaration de patrimoine, la création de postes d’administrateurs indépendants, la question des sociétés d’État reste un sujet qui suscite beaucoup d’inquiétudes, de frustration et d’indignation. On remarque à notre corps défendant, que certains dirigeants ont vite fait de transformer l’entreprise publique en un bien personnel ou même en un héritage dont ils sont les seuls bénéficiaires. On s’interroge d’ailleurs avec raison, de savoir ce qui justifie la longévité de certains Directeurs Généraux (DG), à la tête des structures d’État, malgré le manque de performance. Il faut certainement revoir les choses et surtout les méthodes de gestion et de contrôle. D’abord, il faut mettre le compteur à zéro, en procédant au changement systématique de tous ceux qui auront fait plus de six (6) ans en tant que directeurs généraux et dont la gestion est décriée et sans résultats probants. Ensuite, il faut procéder à des nominations de cadres sur la base de leurs compétences, mais surtout de leur conviction profonde quant au respect de la chose publique, de l’intérêt général et de leur attachement profond à la Nation. En réalité, cela reviendrait plutôt à se préoccuper de la qualité des dirigeants que de celle du système, car malgré la qualité du système et de la pertinence des mécanismes de gestion, ce sont les hommes qui leur donnent de la valeur. Par conséquent, si des hommes de conviction profonde ne sont pas aux commandes, n’ont pas la gestion en main, ce sera peine perdue. Le Président de la République a démontré largement sa passion pour son pays, ainsi que ses qualités d’homme d’État. Il a positionné la Côte d’Ivoire dans le concert des nations et à un niveau de respectabilité considérable. Il faut à présent des hommes intègres pour l’accompagner dans son noble combat de développement de notre pays. Ceux qui en sont incapables, doivent simplement être remerciés ! Fluctuat nec mergitur.
Dr Diaby Moustapha Ben Ismaila
Juriste et écrivain
Coordonnateur de la Cellule de réflexion et d’écriture militante (CREM)
Tel : 0747659514
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