Le projet de monnaie unique des quinze pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), élargi au Ghana, sera lancé en 2027. À l’occasion de la 64e réunion ordinaire du Comité des gouverneurs des banques centrales des États de la CEDEAO, Jean Claude Kassi Brou a appelé les pays membres au respect des critères de convergence macroéconomique qui demeurent un défi majeur.
« Les États membres de la CEDEAO devraient poursuivre leurs efforts déjà largement entamés pour le respect des critères, afin de créer les conditions propices au lancement de l’ECO, la monnaie régionale », a appelé le Gouverneur de la BCEAO.
Jean Claude Kassi Brou fait état de ce qu’au plan régional, les défis sécuritaires et les effets du changement climatique sont des facteurs qui affectent la stabilité macroéconomique de la région et fragilisent les perspectives économiques. Dans ce contexte difficile, il indique que les contraintes de financement résultant de la hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale, continuent de peser sur les performances économiques des États.
Ce qui cause le ralentissement de la croissance du PIB réel de la CEDEAO en 2023, ainsi que celle de l’activité économique suivie d’une hausse de l’inflation à un niveau au-dessus de l’objectif des Banques Centrales.
En perspective, le gouverneur de la BCEAO indique qu’au niveau de l’UEMOA, l’année 2024 s’annonce meilleure que les précédentes. La croissance économique de l’UEMOA est projetée à 7,0%, sous l’impulsion notamment des exportations de pétrole et de gaz. L’inflation devrait revenir dans la cible de la Banque Centrale, fixée à 3,0%.
« Dans l’espace UEMOA, les économies ont fait preuve de résilience, en dépit de la persistance des chocs exogènes mentionnés plus haut. En effet, l'activité économique est demeurée dynamique en 2023, avec une croissance de plus de 5 %. L’inflation s’est repliée à 3,7% en 2023, après 7,4% un an auparavant. En outre, le processus de consolidation budgétaire a été engagé. Dans ce cadre, le déficit budgétaire s’est réduit, passant de 6,9% en 2022 à 5,2% en 2023 », a déclaré le Gouverneur Jean Claude Kassi Brou.
Toutefois, il promet que la BCEAO soutiendra les initiatives visant à accélérer la croissance et la stabilité macroéconomiques, ainsi que le processus d’intégration monétaire au sein de la CEDEAO. Il s’agit d’assurer les conditions qui préservent la viabilité de la future union monétaire.
Plusieurs dossiers importants examinés
Au cours de la rencontre, plusieurs dossiers ont été examinés, notamment le point relatif au cadre commun de la politique monétaire qui met en évidence les fondements institutionnels et juridiques de la politique monétaire commune pour la région. Les questions opérationnelles indispensables pour le fonctionnement satisfaisant de la future Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest et le renforcement de la supervision bancaire transfrontalière dans la région, ont également été débattus. Ce point est essentiel pour la réussite de l’intégration du secteur financier dans le cadre du Programme de Coopération Monétaire de la CEDEAO. Il s’agit d’évaluer l’état de la réglementation et de la supervision des activités bancaires transfrontalières au sein de la Communauté et d’identifier les réformes à mettre en œuvre pour un secteur bancaire solide et résilient.
Venance Kokora
