Ce chiffre, qui représente 627,69 milliards FCFA, est le plus élevé jamais observé dans un pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sur cette période.
Traditionnellement, la Côte d'Ivoire n'était pas considérée comme un grand bénéficiaire des transferts de fonds de ses travailleurs émigrés. Cependant, cette tendance a radicalement changé ces dernières années. En 2021, les transferts de fonds étaient de 440 millions de dollars (266,3 milliards FCFA), mais ils ont plus que doublé pour atteindre plus d'un milliard de dollars en 2023.
En dehors de la Côte d'Ivoire, le Niger a également connu une performance notable, avec une croissance de 105% des transferts d'argent de sa diaspora, atteignant 725 millions de dollars en 2023, contre 353 millions de dollars en 2021.
Ces envois de fonds des migrants ivoiriens, qui ne représentaient que 0,5% du PIB en 2019, représentent désormais 1,3% du PIB ivoirien. Des études ont démontré l'impact positif de ces transferts dans les pays à revenu faible et intermédiaire, notamment en matière de réduction de la pauvreté, d'amélioration de la situation nutritionnelle et d'augmentation des dépenses d'éducation. En Côte d'Ivoire, cette évolution favorable a contribué à renforcer la capacité des ménages bénéficiaires à subvenir à leurs besoins immédiats, en consacrant une part accrue de leur budget à prévenir les pénuries alimentaires.
Cependant, malgré cette augmentation significative, la Côte d'Ivoire reste parmi les pays de l'UEMOA où la part des envois de fonds par rapport au PIB est faible, juste devant le Bénin, dont les transferts de fonds des migrants représentaient 1,2% du PIB en 2023.
En termes de valeur, le Sénégal demeure le principal bénéficiaire des transferts de fonds des migrants, avec 2,94 milliards de dollars reçus en 2023, suivi par le Mali (1,15 milliard de dollars) et la Côte d'Ivoire. Toutefois, en proportion du PIB, la Guinée-Bissau est en tête avec 10,5%, pour des envois de fonds totalisant 206 millions de dollars. Elle est suivie par le Sénégal avec 9,3% et le Togo avec 7,2%, pour des transferts de fonds de 650 millions de dollars reçus par Lomé.
Quant au Mali et au Niger, les envois de fonds des migrants ne représentent respectivement que 5,6% et 4,4% du PIB.
En somme, malgré l'augmentation significative des transferts d'argent de la diaspora ivoirienne en 2023, cette source de financement extérieur reste inférieure à l'aide publique au développement (1,97 milliard de dollars) et aux investissements directs étrangers (1,75 milliard de dollars).
Olivier Yeo avec Sikkafinance