C’est dans son ambition de faire de la Côte d'Ivoire un pays souverain en matière de production agricole et alimentaire, que le gouvernement ivoirien a initié le projet de Pôle Agro-Industriel également appelé Agropole. Le directeur général de la Planification des Statistiques et des projets au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, a annoncé l’ouverture prochaine de l’Agropole du Nord-Est.
Invité, ce mardi 19 mars 2024 au Plateau, de la tribune d’échange hebdomadaire dénommée "Tout Savoir Sur", initiée le Centre d’Information et de Communication gouvernementale (CICG), Comoé Kini Bernard a indiqué que le projet de l'agropole Nord-est sera finalisé cette année et deux autres, Nord-ouest et Centre-ouest, vont faire l'objet d'études à partir de 2025.
l'objectif, d'ici à 2030, est que tout le territoire soit couvert par les neuf agropoles
Ceux-ci viendront appuyer les deux Pôle agro-industriel opérationnels, à savoir l'agropole du Bélier et l'agropole Nord, sur les 9 prévus sur l'ensemble du territoire national.
Selon lui, « l'objectif, d'ici à 2030, est que tout le territoire soit couvert par les neuf agropoles pour véritablement atteindre notre souveraineté alimentaire ». A en croire Comoé Kini Bernard, le secteur agricole qui revendique une contribution de 18 à 20% dans le Produit intérieur brut (PIB) et près de 60% des emplois actifs en Côte d'Ivoire, entend se renforcer davantage, en contribuant plus efficacement au développement du pays. C’est d’ailleurs un des objectifs majeurs de la mise en œuvre de ces Agropoles. Notons qu’ils entrent dans le cadre du Programme national d’Investissement agricole de deuxième génération (PNIA 2) qui est adossé au PND 2021-2025. Au nombre de 9 prévus en Côte d’Ivoire, ces agropoles ont été regroupés en fonction du potentiel qu’offrent les différentes régions.
L'agropole Nord bâti sur 100 ha, couvre les régions du Poro, de la Bagoué, du Tchologo et du Hambol. Il est spécialisé, entre autres, dans la production de riz, de mangue, de maïs, de maraîcher, de karité, de viande, d’anacarde, d’aquaculture, etc. Celui de la région du Bélier, selon le conférencier, est orienté vers la transformation. Pour ce faire, 500 kilomètres de pistes ont été réhabilités, 25 barrages ont été réhabilités, 2 000 ha de riz ont été mis en valeur, sept marchés ruraux, 24 locaux d'entreposage et deux centres de groupages pour la distribution des produits au niveau des sous-préfectures ont été réalisés, et près de 800 jeunes (producteurs, multiplicateurs, etc.) ont été formés et insérés dans le projet. Sans oublier le soutien en semences et à la transformation de la farine de manioc. L'Agropole de la région du Bélier c'est une zone de transformation de 39 hectares.
A long terme, le projet devrait contribuer à amorcer l’industrialisation des régions du pays à partir du secteur agricole par la mise en place de plusieurs programmes ambitieux de mécanisation, d’emploi des jeunes et de promotion du capital humain. D’autant plus que ces Agropoles intègrent les questions de production agricole, l'accès au financement, la maîtrise d'eau, la mécanisation agricole, la formation professionnelle, les innovations technologiques, la commercialisation, la valorisation des produits agricoles, a-t-il expliqué le conférencier.
Manuel Zako