À l’issue d’une rencontre interne, la CEDEAO a opéré son choix sur Moriah Trust Limited, cabinet international de conseil en communication stratégique et développement, pour élaborer une stratégie et un plan de communication détaillés pour le projet de l’autoroute Abidjan-Lagos. Ainsi donc, le cabinet choisi, devrait fournir aux acteurs, une étude sur les outils et la capacité de prendre des décisions éclairées sur les interventions d'investissement et d'exploitation du corridor afin de réaliser les objectifs de développement. La nouvelle autoroute Abidjan-Lagos comportera six voies (2 x 3 voies) dont l'étude à entreprendre sera fondée sur un principe de base. Cela revient à suivre un nouveau tracé en incorporant les sections du tracé existant, si le besoin se fait sentir, afin d’optimiser l'itinéraire. Cette infrastructure est plus qu’essentielle pour le développement socio-économique de l'Afrique de l'Ouest, car elle relie les parties les plus densément peuplées et économiquement actives de la sous-région et offre, par ailleurs, des interconnexions avec un réseau ferroviaire et les principaux ports et aéroports de sa zone de couverture. Le Corridor Abidjan -Lagos est un maillon du corridor Dakar -Lagos, qui fait partie de l’autoroute transafricaine de la région de la CEDEAO, dont le développement a été identifié comme l’une des priorités du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). La construction de cette infrastructure devrait commencer en 2022 et durer 03 ans pour un coût total estimé à environ 2 milliards de dollars.
Un facteur de croissance économique et d'intégration des peuples
Le corridor est situé sur l'axe côtier de la région et traverse les pôles économiques et les villes les plus densément peuplées de la sous-région. La population, le long de cet axe, est estimée à 70 millions d’habitants qui seront les bénéficiaires directs du projet, lorsqu'il sera mis en œuvre. Le tronçon Abidjan-Lagos est situé sur l'axe côtier Est-Ouest de la région ouest-africaine et couvre cinq (5) pays membres de la CEDEAO, à savoir la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria. Il couvre environ 1 080 kilomètres et compte huit (8) points de passage frontaliers (frontières terrestres de quatre paires de pays).
Le tracé actuel du corridor traverse tous les principaux centres économiques et capitales des cinq pays membres, depuis la « Place de la République » à Abidjan et se termine au Mile 2 (Éric Moore) à Lagos. Il relie certaines villes les plus grandes et les plus économiquement dynamiques d'Afrique, à savoir Abidjan, Accra, Cotonou, Lomé et Lagos et couvre une grande partie de la population de l'Afrique de l'Ouest. Il relie également des ports maritimes très dynamiques qui desservent tous les pays enclavés de la région dont le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Projet né d’une volonté commune
Les chefs d'État et de gouvernement du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Nigéria et du Togo, ont convenu des marges des sessions ordinaires de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO tenues à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 25 mai 2013 et en marge de la 43e Session de l'Autorité des Chefs d'État et de Gouvernement de la CEDEAO à Abuja, Nigeria, le 18 juillet 2013, pour transformer le Corridor Abidjan-Lagos en une Autoroute Multinationale à deux voies 6 voies, devrait être mise en œuvre. Les présidents ont ensuite signé un traité pour établir le corridor Abidjan-Lagos et servir également de cadre dans lequel leur vision devrait être mise en œuvre. La vision d'intégration régionale de la CEDEAO implique le renforcement du développement des infrastructures reconnues comme un catalyseur de la croissance économique et de l'intégration des peuples.
À cet égard, la Commission de la CEDEAO, qui accorde la priorité aux infrastructures de transport dans son Document de Stratégie Vision 2020 : « Vers une CEDEAO des Peuples », a obtenu des Chefs d'État, lors du 42e Sommet Ordinaire tenu en février 2013, l'approbation formelle pour la construction d'un corridor routier homogène à six voies (2×3 voies) pour relier cinq États membres de la CEDEAO, à savoir le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire.
Ces opportunités qui attendent les pays membres
Le projet d'autoroute du corridor Abidjan-Lagos est d'abord un corridor de commerce et de transport, un ensemble coordonné d'infrastructures et de services multimodaux de transport et de logistique qui facilitent les flux de commerce et de transport entre les principaux centres d'activités économiques de la CEDEAO. Il va desservir un immense marché qui devrait atteindre près de 500 millions de personnes en 2040, motiver une interconnexion avec les principaux ports maritimes d’Abidjan, Tema, Lomé, Cotonou et Lagos. Ce sera l’occasion de faciliter en termes de voyage, la circulation des personnes, des biens et services à travers l’Afrique de l’Ouest.
Le secteur privé deviendra plus dynamique ainsi que les banques, l’énergie, le transport, la technologie de l’information, la bonne gouvernance instaurée.
Venance Kokora
