Sauf changement de programme, le SARA se tiendra, de sources officielles, du vendredi 29 septembre au dimanche 08 octobre 2023 au Parc des expositions d’Abidjan-Port Bouët. Le thème de cette 6e édition est : « L’agriculture africaine face aux chocs internes et externes : quelles innovations pour améliorer les secteurs agricoles et garantir la souveraineté alimentaire ? ». Selon les organisateurs, le SARA 2023 s’articulera autour d’activités d’ordre promotionnel, scientifique, commercial et médiatique. Il se déroulera sur un espace de 20 ha pour plus de 320 000 visiteurs attendus, dont 7500 visiteurs professionnels et 800 exposants. Après donc le Royaume du Maroc en 2015, l’Afrique du Sud en 2017 et la France en 2019, c’est le Royaume des Pays-Bas qui est le pays à l’honneur de la 6e édition du SARA.
Lors du lancement des travaux préparatoires de cette édition, le Premier ministre, Patrick Achi, est revenu sur le choix des Pays-Bas qui, selon lui, n’est point le fruit du hasard. Le chef du gouvernement a surtout fait savoir qu’en plus de leurs performances quantitatives, les Pays-Bas figurent en bonne place parmi les champions de l’agriculture durable. « Les Pays-Bas sont comme chacun sait, le 1er partenaire commercial de la Côte d’Ivoire en matière d’exportation de cacao et donc, un acteur absolument central de notre présent et de notre futur. Mais plus encore, les Pays-Bas sont une nation agricole d’exception dont le modèle ne peut être qu’une source d’inspiration : ils sont une nation agricole où dominent des exploitations agricoles de type familial, comme en Côte d’Ivoire, mais qui parviennent, grâce à une productivité et un usage de la technologie, à se classer 2e exportateur mondial de produits agricoles derrière les États-Unis, en jouant aussi de son rôle de plateforme d’import/export de l’Union européenne, grâce à la puissance du port de Rotterdam, qui fait partie des 8 plus grands ports du monde », a indiqué Patrick Achi.
Partage d’expériences gagnant-gagnant
Le Royaume des Pays-Bas, représenté par son ambassadeur en Côte d’Ivoire, à l’ouverture des travaux préparatoires du SARA, s’est dit honoré pour le choix porté sur son pays comme invité d’honneur au SARA 2023. L’ambassadeur Yvette Daoud a saisi au rebond, l’occasion pour réaffirmer l’engagement des Pays-Bas à prendre une part importante aux côtés de la Côte d’Ivoire pour le développement de son économie, à travers des actions dans plusieurs secteurs, notamment celui de l’agriculture. « Nous sommes engagés à vos côtés pour contribuer à une économie plus durable, plus régionale, circulaire en Côte d’Ivoire dans une approche gagnant-gagnant, car nous pensons qu’une main lave l’autre, comme le disaient les anciens romains », a-t-elle dévoilé. Le pays à l’honneur du SARA 2023 qui est leader en matière d’agriculture, d’horticulture et de pêche, compte mettre à la disposition de son partenaire ivoirien, ses expériences. « Les pays-Bas sont leaders en matière d’agriculture, d’horticulture et de pêche, nous y sommes arrivés grâce aux innovations et au partenariat public-privé. L’innovation et la recherche occupent une place centrale dans notre vision et dans notre stratégie. Aux Pays-Bas, vous trouvez des entreprises et des centres d’expertises agroalimentaires innovants qui s’attachent en particulier, à développer une nourriture durable et saine », a-t-elle confié.
Concernant l’horticulture, le Royaume des Pays-Bas promet de soutenir les efforts des autorités ivoiriennes visant à rendre la Côte d’ivoire plus indépendante et permettre l’augmentation de la production locale des légumes (tomates, concombres, poivrons et les aubergines). D’ailleurs, selon la diplomate du Royaume des Pays-Bas, il a été initié le programme « Hortinov » qui vise à construire des pôles d’excellence à Yamoussoukro et Korhogo. Quant à la partie Nord du pays où le climat est plus propice à l’horticulture, le programme prévoit de former des jeunes entrepreneurs tout en augmentant l’intérêt et les investissements des entreprises. Pour le cacao, Yvette Daoud a indiqué que, vu que les Pays-Bas sont les grands importateurs de fèves de cacao au monde et que la Côte d’Ivoire est le plus grand exportateur, les deux pays travailleront de sorte à aboutir à une chaîne de valeur de cacao plus durable. Il est question pour son pays de prêter assistance à la Côte d’Ivoire dans son ambition de transformer 100% de son cacao d’ici à 2025. Cela nécessite à la fois, à en croire la diplomate, l’appui en innovations et investissement, surtout de la part des Pays-Bas dans ce pays, tel le programme sur le cacao « Orange Coco pro » qui vient répondre à ce besoin visant à promouvoir le revenu, l’employabilité des jeunes, en stimulant la transformation locale.
Des opportunités à offrir à la jeunesse ivoirienne
Yvette Daoud a informé les autorités ivoiriennes dont le Premier ministre, Patrick Achi, que hormis le cacao et l’horticulture, son pays prendra une part active au développement d’autres secteurs tels que la pisciculture. Concernant l’année 2023 décrétée par le chef de l’État, Alassane Ouattara, comme année de la jeunesse, l’ambassadrice des Pays-Bas en Côte d’Ivoire a révélé que son pays comptait appuyer l’État ivoirien. Cela, en donnant aux jeunes, les moyens d’adopter des outils innovants, de remodeler les perspectives et de leur confier des rôles de leadership, afin de rendre l’agriculture plus attractive. À ce propos, pour le SARA, une mission commerciale, régionale est prévue pour établir des collaborations et réseaux entre les startup les plus prometteuses de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Maroc.
« Le SARA a une grande importance pour accélérer la transition vers l’autosuffisance en Côte d’Ivoire, vers un système alimentaire durable et résilient pour la région de l’Afrique de l’Ouest. Être pays à l’honneur, marque un tournant important dans la coopération et le commerce entre la Côte d’Ivoire, l’Afrique de l’Ouest et les Pays-Bas. (…) Le thème de la 6e édition du SARA correspond aux besoins de souveraineté alimentaire et de résilience face aux chocs extérieurs dont les changements climatiques. Nous devons ensemble, passer vers un système alimentaire qui respecte la nature, l’environnement tant au niveau local qu’international. Nous sommes tous confrontés au défi de cette planète », a-t-elle souhaité.
Venance Kokora