La Côte d’Ivoire renoue avec son SARA après une interruption due à la crise sanitaire mondiale liée à la COVID-19. Pour signer le retour de ce grand évènement prévu du 29 septembre au 8 octobre 2023, le gouvernement ivoirien veut frapper un grand coup. Il a initié de ce fait, des travaux préparatoires visant à lui donner toute la place, afin de définir clairement les leviers pour faire progresser le secteur agricole. Hier, jeudi 9 février 2023, au lancement des travaux, le Premier ministre, Patrick Achi, a donné des directives qui s’inscrivent dans cette droite ligne.
Selon lui, il s’agit de donner à la Côte d’Ivoire, les rudiments inscrits au cœur de la vision 2030 du chef de l’État, Alassane Ouattara, en vue des transformations structurelles pour la production agricole, le décollage industriel et accroître la capacité d’exportation ; pouvant générer des emplois nouveaux et des revenus supplémentaires. « Au final, il s’agit pour nous, de développer un écosystème global, puissant, cohérent et durable, qui améliore le volume et la valeur ajoutée des productions agricoles. Qui améliore le nombre et la productivité des filières agro-industrielles, la sécurité nutritionnelle du pays, notre souveraineté alimentaire, réduise nos importations et diminue d’autant les prix sur nos marchés. Qui améliore très directement, les conditions de vie des populations, leurs revenus. Qui améliore enfin, en les multipliant, les emplois nouveaux pour nos jeunes et nos femmes, elles qui produisent de 75 à 80 % de l’alimentation du pays comme du continent », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a souhaité que les débats sur le thème : « L’agriculture africaine face aux défis des chocs internes et externes : Quelles innovations structurelles pour améliorer les secteurs agricoles et garantir la souveraineté alimentaire de nos pays ? » soit approfondi afin d’aboutir à des résultats qui vont structurer le présent et l’avenir des agricultures africaines, avec l’appui du secteur privé, d’investisseurs et de partenaires au développement.
Dessiner les innovations structurelles
En dépit du contexte social et économique mondial éprouvé par les conséquences de la pandémie et du conflit russo-ukrainien, mais aussi par celles du changement climatique et, pour l’Afrique de l’Ouest, la présence du terrorisme et des crises dans certains pays de la sous-région, le SARA 2023 se veut être innovateur.
À en croire le Premier ministre, ce rendez-vous doit se présenter comme l’occasion « de dessiner les innovations structurelles devant permettre à la Côte d’Ivoire d’améliorer le secteur agricole et de garantir la souveraineté alimentaire de nos pays » ; mais aussi, de mettre en place, de nouveaux mécanismes de distribution de ces produits agricoles dont les précédents chaînes et circuits d’approvisionnement et de distribution ont été durablement éprouvés par les phénomènes énumérés.
Il aura, en effet, l’ambition de dessiner les innovations structurelles devant nous permettre d’améliorer nos secteurs agricoles et de garantir la souveraineté alimentaire de nos pays. Car, aujourd’hui, en Afrique, près de 285 millions de personnes souffrent quotidiennement de la faim, selon les derniers chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). C’est plus de 20% de la population du continent qui est sous-alimentés, en raison des déficits de souveraineté et de sécurité alimentaires. Une prévalence deux fois et demie supérieure à la moyenne mondiale, qui entraîne des impacts majeurs sur le développement des enfants de nos pays, en termes de croissance, tant physique que psychologique et de réussite scolaire », a indiqué Patrick Achi.
À ce propos, le chef du gouvernement a indiqué que c’était le moment d’édifier encore les bonnes infrastructures agricoles. Le moment de développer des systèmes agricoles adaptés aux évolutions du climat, d’amplifier les investissements du secteur privé, tout au long de la chaîne de valeur alimentaire ; le moment de faire de l’Afrique, un grenier alimentaire, pour elle-même d’abord, pour le monde, ensuite.
« C’est cette ambition qui doit habiter les travaux préparatoires de la 6e édition du SARA. Ils permettront de hisser le Salon International de l'Agriculture et des Ressources Animales d'Abidjan au niveau des plus grands salons agricoles mondiaux et surtout, d’en faire une agora formidablement utile et positive pour l’agriculture ivoirienne et africaine et plus encore, pour la souveraineté alimentaire et la vie quotidienne de nos populations », a-t-il instruit.
L’appel du gouvernement à la jeunesse
Avant, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a relevé que le SARA est un maillon essentiel dans la réhabilitation et le développement du secteur agricole pour stimuler l’investissement national et international au profit des producteurs nationaux et des autres pays de la sous-région.
Revenant sur certains détails de la dernière édition, le ministre Adjoumani a fait savoir que ces rencontres ont permis de signer des accords et conventions dont les montants globaux sont passés de 38 milliards de francs CFA en 2015 à 238 milliards de francs CFA en 2019. La 5e édition du SARA, tenue du 22 novembre au 1er décembre 2019, avait enregistré 786 exposants, dont plus de 473 stands, près de 300.000 visiteurs, plus de 150 rencontres B2B et 950 rencontres d’affaires.
Pour la 6e édition, plus de 320.000 visiteurs sont attendus pendant les 10 jours du Salon, 800 entreprises exposantes sur une superficie 18.000 m2, 300 rencontres B2B, 1300 rencontres d’affaires et plus de 30 pays représentés. Par ailleurs, le ministre d’État a appelé de tous ses vœux, les jeunes à s’inscrire dans la vision du chef de l’État qui a décrété l’année 2023, année de la jeunesse. Il les a encouragés à prendre une part active à cet évènement avec une journée entière dédiée à celle-ci.
Venance Kokora