Économie

Filière palmier à huile / Voici les attentes des acteurs

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En 2019, le gouvernement avait décidé de dégager les ressources nécessaires à l’opérationnalisation du Conseil hévéa-palmier à huile, organe de régulation, de contrôle et de suivi des activités de cette filière. Cela, en vue de relancer la filière hévéa-palmier à huile, confrontée à une baisse continue des cours, l’une des préoccupations majeures des acteurs. 

Comment situer le palmier à huile comme une filière très importante dans le développement économique du pays ? En Côte d’Ivoire, le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA), dans ses composantes relatives à l’amélioration de la productivité et au développement des filières, a décidé de la mise sur pied du 3ème plan palmier.

À travers ce plan national, l’objectif était de faire passer la production ivoirienne de 400 000 tonnes d’huile de palme brute aujourd’hui, à 600 000 tonnes en 2020.

C’est désormais chose faite. Selon les données de la filière, à ce jour, ce sont plus de 500 000 tonnes d'huile de palme brute que la Côte d'Ivoire produit par an.

 La production de l’huile de palme représente 3,13% du PIB ivoirien

En effet, le pays occupe le rang du 9e producteur mondial et 2e africain, avec 1 800 000 tonnes par an. Il occupe cette position juste après le Nigéria, avec lequel il assure l’essentiel des 4% de part de marché mondial fournit par l’Afrique. En outre, selon les chiffres les plus récents du Conseil hévéa-palmier à huile, la Côte d’Ivoire reste compétitive dans la filière sur le plan continental, grâce à un verger de 275 000 ha répartis comme suit : 200 000 ha de plantations villageoises (PV) et 75 000 ha de plantations industrielles (PI). Ce faisant, la filière brasse un chiffre d’affaires d’un peu plus de 500 milliards de F CFA et fait vivre 2 millions de personnes avec 200 000 emplois réguliers pour une production qui représente 3,13% du PIB ivoirien.

Ces indicateurs économiques situent sur l’importance de la chaîne de valeurs du palmier à huile qui englobe une longue liste de métiers et d’entreprises. En gros, trois groupes de personnes interviennent dans cette chaîne de valeurs. Il s’agit des producteurs, qui assurent la culture des plants, des transformateurs, chargés de la transformation brute et des industriels, qui s’occupent de la fabrication des graines de palme en produits finis. Le palmier à huile contribue donc à la réduction de la pauvreté et assure une sécurité alimentaire à de nombreux Ivoiriens, vu que l’aliment qu’on en tire est très prisé (graine de palme) pour plusieurs groupes ethniques.

D’ailleurs, la consommation du marché ivoirien est estimée à 45% de la production nationale d’oléagineux et les 55% restants sont destinés à l’extérieur, principalement dans les espaces Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui sont encore largement déficitaires. Ce déficit en oléagineux, rappelle-t-on, est estimé à environ 500 000 tonnes dans l’espace UEMOA et un peu plus de 1 800 000 tonnes au sein de la CEDEAO.  La Côte d’Ivoire sait sur ce point, qu’il y a un marché à prendre. C’est même l’une des raisons pour lesquelles, les acteurs se mobilisent pour rendre la filière ivoirienne plus forte, à travers une meilleure structuration de leurs instances dirigeantes. C’est pourquoi, récemment, lors d’une conférence de presse, l'Association Interprofessionnelle de la filière Palmier à Huile (AIPH) en Côte d’Ivoire a interpellé le gouvernement sur l'allègement de taxes. Selon son président Constantin Kouassi, les acteurs ne sont plus prêts à accepter le blocage des prix du régime de palme bord champ, imposés par l'État qui les plafonne à 61,14 Fcfa/Kg, soit 61 000 Fcfa la tonne depuis janvier 2021. 

Selon M. Kouassi, les données depuis janvier 2021, indiquent une hausse continue des cours mondiaux de février à avril 2021 et même en mai 2021. Pour le mois de mai 2021, l'analyse ressort 648 292 Fcfa/T contre 80 410 Fcfa/T pour le régime de palme. « Les acteurs du premier niveau de transformation nous ont écrit pour dire que les trois mois de blocage sont finis, nous ne sommes plus dans cette affaire de blocage, publiez le prix tel qu'il est », recommande-t-il.

Fatou Sylla

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