Économie

Apparition de la peste porcine à Bouaflé et Songon: Les consignes des vétérinaires aux consommateurs de la viande de porc

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Pour garantir la sécuritaire alimentaire, l’État exhorte les populations à s’y impliquer. (Ph : DR)
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La peste porcine africaine (PPA), c’est la plus grande hantise des éleveurs de porcs.

Le virus a été découvert dans le département de Bouaflé et la sous-préfecture de Songon, a fait savoir dans un communiqué, le ministre des Ressources animales et halieutiques, le lundi 13 mai 2024. Invité mardi 14 mai de la tribune de presse « Tout savoir sur », initiée par le Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG), Dr Kallo Vassely, directeur des services vétérinaires de Côte d’Ivoire, a annoncé que 3000 porcs contaminés par cette maladie, seront abattus. « L’abattage a déjà commencé, parce qu’il faut aller très vite. Ce chiffre concerne les deux localités touchées, mais 80% des bêtes proviennent de Songon », a-t-il précisé. Selon lui, l’État, à travers le ministère des Ressources animales, a pris les mesures urgentes et drastiques pour éradiquer le virus. « Le mercredi, l’investigation a été menée. Le jeudi, jour férié, le laboratoire a quand même travaillé. Le vendredi, l’arrêté édictant les mesures à prendre, était déjà signé. Le samedi, les abatages ont commencé. Vous voyez donc la célérité avec laquelle l’administration réagit pour ces cas. Tout cela, pour éviter que la maladie ne puisse attaquer une autre zone. La peste est un virus très résistant, qui peut faire plus de 3 ans dans la viande congelée. Ceux qui cachent la viande contaminée dans leur frigo, sachez que le virus est encore plus actif.

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Il n’y a ni traitement, ni vaccin, il faut donc extirper le mal à la racine ». L’invité du CICG a fait savoir qu’il y a « plus 700 000 porcs à protéger en Côte d’Ivoire, c’est plus de 100 milliards FCFA de chiffres d’affaires. La filière emploie directement plus de 50 000 personnes. Il faut donc agir vite ». Pour rappel, dans son communiqué, le ministère des Ressources animales et halieutiques a informé que « suite à des mortalités suspectes de porcs signalées dans des élevages de porcs situés dans le département de Bouaflé et la sous-préfecture de Songon respectivement le 01 et le 08 mai 2024, les services vétérinaires des différentes localités saisies à cet effet ont mené des investigations afin d'identifier la cause des mortalités. Ces enquêtes, menées sous la supervision de la Direction des Services Vétérinaires, ont permis d'effectuer des prélèvements qui ont été acheminés au Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole (LANADA) pour analyses ». De ce fait, « les résultats d'analyse du laboratoire du LANADA ont confirmé, le 10 mai 2024, la présence du virus de la peste porcine africaine (PPA) sur les échantillons provenant de Bouaflé et de Songon ».

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Après Daloa, cette situation traduit la deuxième réapparition de la PPA en 2024. Par ailleurs, le Ministère rassure que « tout abattage sanitaire de porcs fera l'objet d'une indemnisation » et informe que la PPA est une maladie à déclaration obligatoire et invite par conséquent, les populations à signaler toute mortalité suspecte de porcs. De plus, il tient à « rassurer les populations que la PPA est sans danger pour l'homme et que la consommation de viande de porcs et de produits porcins peut se faire sans risque ». Cependant, « la viande et les produits porcins issus d'animaux abattus seront totalement détruits, du fait de la résistance du virus et dans le but d'interrompre la chaîne de transmission du virus aux animaux. Ainsi, il a affirmé que toutes les dispositions sont prises pour éliminer les foyers et assurer la protection de la santé du cheptel porcin ivoirien», lit-on. Dans son intervention, Dr Kallo Vassely a insisté sur l’implication des populations dans le processus d’éradication de cette maladie, mais aussi de toute situation d’insalubrité alimentaire. « C’est la première chose à faire en cas de constat d’une insalubrité alimentaire. Tout le monde doit prendre part à la sécurité sanitaire. C’est l’affaire de tous, nous devons tous nous impliquer. L’insécurité alimentaire demande la participation de tous les Ivoiriens », a-t-il exhorté. La peste porcine, faut-il le souligner, est apparue pour la première fois en Côte d’Ivoire en 1996 où elle a entraîné la mortalité de 100 000 porcs et fait dépenser plus de 1,8 milliard de FCFA à l'État ivoirien. En outre, entre 2015 et 2023, le pays a connu 5 épizooties qui ont coûté 9,2 milliards à la filière porcine en termes de pertes économiques directes. Elle constitue ainsi la principale contrainte au développement de la filière porcine ivoirienne.

 

Manuel Zako

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