Le Premier ministre, Patrick Achi, a bénéficié à nouveau de la confiance du chef de l’État, Alassane Ouattara. Ce brillant technocrate reconduit depuis le mercredi 20 avril 2022, dirige une équipe de 32 ministres qui l’accompagneront pour traduire par des actes concrets, la vision du numéro Un ivoirien.
« Je connais la force des attentes des Ivoiriennes et des Ivoiriens, leur soif d’une nation toujours plus prospère et solidaire, suivant la vision 2030 du chef de l’État, concrétisée par notre Plan National de Développement 2021-2025. Avec le prochain gouvernement, nous serons ainsi chaque jour, avec abnégation et résolution, au service de cette puissante ambition patriotique », avait écrit le Premier ministre sur ses pages officielles, quelques jours après sa reconduction.
Pour Patrick Achi, au cours des 04 prochaines années, d’énormes défis sont en attente pour accélérer le processus de transformation structurelle de l’économie dont la marche pour l’industrialisation de la Côte d’Ivoire. Cela va permettre la création de valeur ajoutée intérieure dans les secteurs de l’agro-industrie et de l’industrie manufacturière légère.
Le gouvernement Patrick Achi II sera guidé par le programme national de développement (PND, 2021-2025) qui représente 59 000 milliards FCFA d’investissements à réaliser, dont 74% sont alloués au secteur privé ivoirien, soit 43 600 milliards FCFA pour accroître les opportunités dans les secteurs productifs.
Ces opportunités qui vont s’offrir aux populations
Pour ce qui est de l’agro-industrie, les secteurs prioritaires de la diversification et de l’augmentation de la valeur ajoutée intérieure pourraient être ceux des filières de cacao, café, noix de cajou et coton, l’horticulture, c’est-à-dire mangue, ananas, banane dessert, etc., caoutchouc et huile de palme. Quant à la manufacture, les produits prioritaires qui sont identifiés, sont les produits cosmétiques, le caoutchouc, les produits pharmaceutiques, le textile et les matériaux de construction.
Le gouvernement prévoit dans le PND 3, un secteur agro-industrie, ayant une forte potentialité à l’export. Il mise sur le développement industriel des productions agricoles, élargi aux productions vivrières, de rente, d’élevage et de pêche.
Ainsi, l’industrialisation du secteur agricole va accroître la création d’emplois et éclore de petites unités d’industries, telles que celle de fabrication des intrants ou de petits matériels et outils de production agricole.
L’État veut s’appuyer sur le mécanisme qui sera mis en place pour la transformation des produits agricoles, en vue de la consommation nationale et l’exportation, pour développer un réseau de services de distribution et de commercialisation des produits, avec l’appui des nouvelles technologies et techniques culturales.
Le cycle établi, pourrait accélérer les financements de la production et de l’investissement, de transport et de distribution des produits.
La chimie et la plasturgie occupent également une place de choix dans ce programme d’industrialisation du pays, puisque la Côte d’Ivoire nourrit l’ambition d’asseoir son leadership sur la chimie et la plasturgie de base “Grand public”.
Par ailleurs, au regard des besoins accrus en matière de logements et équipements ménagers, les matériaux de construction, d’ameublement et d’équipement, figurent sur la liste des prioritaires du gouvernement. En le faisant, le gouvernement a l’objectif d’offrir des opportunités importantes aux populations pour le développement de l’habitat, de toute l’industrie de construction, du mobilier, et de petite industrie des équipements ménagers.
L’État vise le développement intégré de la chaîne allant de la production des matériaux à la construction des édifices publics et privés et le développement des services liés, tels que des architectes, ingénieurs, entrepreneurs et agents immobiliers.
Il compte s’impliquer dans le développement d’une industrie pharmaceutique faisant place aux plantes et matières végétales médicinales et une industrie de la pharmacie générique.
Le secteur textile (vestimentaire et d’ameublement) et accessoires va porter sur le développement d’une industrie du vêtement africain. Le développement de cette chaîne permettra d’accroître la production nationale pour satisfaire la demande locale en expansion avec la classe moyenne, mais aussi, de réduire la facture des importations de produits textiles et de conquérir les marchés régionaux et mondiaux. Cette approche vise le développement intégré de la chaîne allant de la production du coton et du cuir à celle des habits, sacs et chaussures, ainsi que le développement des stylistes et des couturiers. Tout comme dans le secteur agricole, le développement de l’industrie dans le textile va entraîner la création d’autres industries de production du textile et nécessiter le développement des services de recherche à l’aide des nouvelles technologies et les cultures, les instruments de financement de l’investissement, la production et la distribution.
Les emballages, la fabrication de pièces détachées, assemblage de véhicules de spécialité visent à faire de la Côte d’Ivoire, un lieu préférentiel de production de pièces détachées, d’assemblage de véhicules de spécialité pour satisfaire la demande de la façade ouest-subsaharienne.
La formation en priorité
Dans le but d’assurer la viabilité de la stratégie de développement des grappes industrielles et de générer des effets catalytiques pour accélérer l’industrialisation, le gouvernement attend mener des actions transversales importantes.
Il a fait de la formation, une condition pour la mise à disposition de ressources humaines de quantité et de qualité en adéquation avec les besoins de l’industrialisation, par la création de structures compétentes. À l’affiche, il y a la création d’Instituts de Formation aux Métiers Industriels (IFMI) tenant compte des compétences régionales, la promotion de l'industrie ivoirienne, à travers l'organisation de foires, de salons et de symposiums…
Le Premier ministre, Patrick Achi, avait lors de sa première mission gouvernementale, envisagé la création de 8 millions d’emplois supplémentaires, d’ici à 2030. En 2021, les créations d’emplois suivent une tendance haussière dans l’ensemble des secteurs de l’économie. Selon les chiffres officiels, le nombre d’emplois créés est passé de 51 703 fin juin 2020 à 59 622 fin juin 2021, soit une augmentation de 7 919 (+15,32%). Cette dynamique a été portée par le privé avec 47 720 au premier semestre de 2021, une hausse de 17,7% tirée par la vigueur dans le commerce, les industries manufacturières et le BTP et par le secteur public avec le recrutement de 11 902 nouveaux fonctionnaires dans les secteurs de l’éducation nationale (44,7%) et de la santé (22,1%).
Venance KOKORA