Le gouvernement ivoirien entend mettre les bouchées doubles pour renforcer sa capacité d’absorption des ressources disponibles de la Banque mondiale, en passant de 9,8% à 18%, d’ici à juin 2022. Cette assurance a été faite par le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, jeudi 24 mars 2022 à l’auditorium de la primature à Abidjan-Plateau, dans le cadre de la revue annuelle du portefeuille des projets financés et cofinancés par la Banque mondiale.
Le portefeuille compte 27 projets actifs pour un montant équivalent à environ 3,5 milliards US (environ 2 125 milliards de F CFA) qui comprend 11 autres projets chiffrés à près d’1 milliard de dollars US. De plus, des dispositions sont en cours pour un appui budgétaire de l’ordre de 300 millions de dollars.
« Pour atteindre l’objectif de relever le taux à 18 %, des mesures urgentes s’imposent. Celles-ci portent entre autres sur l’amélioration de la gestion financière des projets, le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, les sauvegardes environnementales et sociales sans oublier, l’appropriation des projets par les ministères techniques », a déclaré le ministre Adama Coulibaly. Qui, à l’occasion, représentait le Premier ministre, Patrick Achi.
Selon le ministre de l’Economie et des Finances, il s’agira au plan opérationnel, de relever le défi qui réside dans la capacité du gouvernement à mobiliser davantage de ressources concessionnelles, en vue de renforcer sa dynamique de performance. « C’est une activité essentielle de la Banque mondiale dans le cadre de la coopération entre l’État de Côte d’Ivoire et le groupe de la Banque mondiale.
La revue sert de cadre de réponses au contraste structurel et spécifique qui permettra de renforcer davantage, l’exécution des projets du portefeuille des opérations de la Banque mondiale et de la Côte d’Ivoire », a rappelé Adama Coulibaly.
Les attentes de la Banque mondiale
Mme Coralie Gevers, directrice des Opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, a salué l’esprit de coopération et de franchise entre l’institution qu’elle représente et l’État ivoirien.
« Ce qui marque cette revue, c’est l’esprit de coopération, de franchise qui existe entre les divers participants. C’est le signe d’une bonne relation pour qu’on puisse se dire ce qui ne va pas et ce qui va. Et quand on voit ce qui ne va pas, on se dit qu’on peut l’améliorer. Il y a beaucoup à faire, mais nous sommes très encouragés parce que le pays va de l’avant. Ce sont des projets financés par la Banque mondiale, mais avant tout, ce sont des projets ivoiriens. Cette revue met en évidence, certaines recommandations », a-t-elle noté.
Revenant sur le récent séjour du Premier ministre ivoirien aux États-Unis, Mme Coralie Gevers a relevé qu’à l’issue de plusieurs entretiens de haut niveau, la mission a permis aux décideurs américains de mieux cerner les contours des besoins de financement de l’État de Côte d’Ivoire, dans sa quête de réaliser son programme dans la vision 2030.
Toutefois, elle a réaffirmé la disponibilité de la Banque mondiale à accompagner la Côte d’Ivoire. « On est prêt à mettre beaucoup de ressources à la disposition de la Côte d’Ivoire », a rassuré la directrice des Opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire.
Prise en compte de tous les secteurs
Pour Siaka Bakayoko, coordinateur de la cellule de coordination et suivi du portefeuille des projets et programmes financés par la Banque mondiale, il leur a été donné « d’analyser le portefeuille qui est très robuste », sur deux jours (14 et 15 mars 2022), avec 27 projets en exécution, d’une valeur de 3,5 milliards de US et 11 autres projets en préparation, estimés à un peu plus d’un (1) milliard de dollars. Il a fait savoir que la cellule qu’il dirige, travaillait sur le suivi d’un appui budgétaire évalué à près de 300 millions de dollars. « Cette revue nous a permis de prendre une pause et de nous assurer que les projets de la Banque mondiale présentement en cours d’exécution, et les projets à venir, étaient très bien alignés sur la vision 2030 du chef de l’État », a-t-il confié. Siaka Bakayoko a rassuré que tous les grands secteurs étaient bel et bien concernés. Il a cité, pêle-mêle, la prise en compte du développement humain, l’électricité, la mobilité urbaine et les services sociaux de base…, tout en saluant l’initiative qui vient permettre d’améliorer la performance des projets, mais aussi le taux de décaissement qui est un indicateur clé.
Bamba Adama, consultant lors de la présentation de l’état du portefeuille et la présentation des conclusions des travaux, a insisté pour dire que l’un des défis majeurs du portefeuille qui s’impose, est de relever le taux de décaissement qui est de 9,8% pour un objectif de 20%.
« On doit faire en sorte d’atteindre les 20% en juin 2022 », a-t-il encouragé.
Quant au coordonnateur général des projets financés par les partenaires techniques et financiers, par ailleurs, conseiller à la primature, Silué Siélé, il a expliqué que son rôle était de remonter à temps, au Premier ministre, les difficultés que rencontrent les projets dans leur exécution.
Venance Kokora
