Économie

Noix de cajou : Des transformateurs en difficulté, appellent l’État au secours

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Premier producteur au monde de noix de cajou, la Côte d’Ivoire occupe le 3e rang des exportateurs mondiaux d’amandes de cajou. Une situation qui a amené les transformateurs locaux à réagir dans une lettre ouverte dont L’Avenir a reçu copie, pour dénoncer leur « marginalisation » par rapport aux concurrents asiatiques.

 

Ceux-ci, réunis au sein du groupement des industriels de cajou ivoirien (GTCI), ils ont estimé que le rang de leader mondial en matière de production est en inadéquation avec celui de l’exportation dont la Côte d’Ivoire ferme la marche du top 3.  Selon le GTCI, cette situation qui se présente fait que seulement 4 transformateurs ivoiriens sur 20, sont en mesure d’opérer actuellement dans l’industrie et 80 % des usines sont à l’arrêt ou en faillite, en raison du manque de soutien de l’État.

Le leader mondial de la noix de cajou a transformé en 2020, 12% des 848.000 tonnes de sa production brute de cajou.

Ce contexte, pour le groupement, laisse sous-entendre que les progrès effectués l’année dernière, sont principalement attribuables aux multinationales asiatiques comme le singapourien Olam qui dispose d’une bien meilleure assise financière.

Ces industriels ivoiriens évoquent également, des difficultés se rapportant à une énergie peu abordable, une main-d’œuvre chère et le coût élevé des équipements et de la maintenance industrielle. Ils plaident pour l’amélioration de leur performance, une hausse de la subvention actuelle de 400 Fcfa par kilogramme d’amandes à 800 Fcfa.   

 

  

La réaction du gouvernement

 

L’interpellation des industriels a eu écho favorable auprès de l’exécutif ivoirien. De sources bien introduites, le gouvernement analyse de près, la préoccupation des transformateurs locaux. Il prévoit à cet effet, mobiliser la somme de 11,5 milliards Fcfa) pour aider les transformateurs locaux de noix de cajou. La feuille de route qui a été déjà finalisée à 90 %, va contribuer au renforcement de la compétitivité des acteurs domestiques face aux multinationales asiatiques. Elle permettra en outre, d’augmenter la subvention accordée aux transformateurs et de mettre sur pied, un fonds de garantie pour faciliter leur accès au financement bancaire.

Ces nouvelles ont été saluées par les transformateurs et acteurs locaux. Ils espèrent que la décision en cours de réalisation tombera à pic dans un contexte où les difficultés de l’industrie se sont exacerbées.

Pour sa part, le Conseil du coton-anacarde a indiqué avoir déposé une garantie dans des banques à hauteur de 5,20 milliards Fcfa. Ce qui a permis aux transformateurs de lever 15,860 milliards Fcfa pour l'achat de matières premières. Selon Adama Coulibaly, directeur général du Conseil coton-anacarde, une subvention à la transformation est accordée aux industriels. Sa mise en œuvre a permis de décaisser 28 milliards Fcfa au profit des transformateurs.  

 

Cap sur 1 million de tonnes pour 2022 et 50% de transformation en 2025

La campagne 2022 de commercialisation officielle de la noix de cajou a été lancée le vendredi 4 février 2022. L’objectif visé par les autorités, est de collecter 1,04 million de tonnes contre 968.676 tonnes enregistrées en 2021 et 848700 tonnes en 2020. La Côte d'Ivoire a transformé en 2020, 12% des 848.000 tonnes de sa production brute de cajou, contre 14 % en 2021. Elle vise à terme, un taux de 50% à l'horizon 2025, selon les chiffres officiels. Le prix plancher obligatoire est fixé à 305 Fcfa/Kg aux producteurs, 330 Fcfa/Kg au magasin intérieur, 359 Fcfa/Kg au magasin usinier, contre 389 Fcfa/Kg au magasin portuaire. 

 

Venance Kokora

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