Économie

Dossier/ Lutte contre la pauvreté : Les recettes pour être financièrement indépendant

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Les enseignements d’experts de la finance

Ali Diomandé est instituteur. Fonctionnaire depuis 33 ans, il est allé à la retraite fin septembre 2021, ruiné et endetté. Invité de l’émission C’Midi récemment, il s’est étalé sur ses déboires pour interpeller l’opinion sur la mauvaise gestion financière. C’est pour éviter d’en arriver là que d’autres citoyens se forment de plus en plus à l’éducation financière.

 

Arden Koffi est ingénieur en transport et logistique et chef de service dans une entreprise de la place. Il fait partie de la soixantaine de personnes venues participer à une formation organisée par Impact Academy, sur les secrets pour acquérir la liberté financière. « J’ai 12 à 15 ans d’expérience professionnelle. Je pense à l’avenir. Il est donc important pour moi de m’organiser en vue d’investir et me donner une véritable liberté financière, parce qu’être salarié jusqu’à sa retraite, ce n’est pas la solution pour un avenir durable », lâche-t-il. Et de renchérir : « On a l’expérience de nos parents qui, aujourd’hui, sont obligés de se rabattre sur leurs pensions de retraite. C’est difficile. On a la chance d’avoir des informations que ces parents n’avaient pas et cela, à travers des livres ou des expériences de personnes qui ont réalisé des choses pour être épanouies sur le plan financier. Ces personnes présentent l’entreprenariat comme étant la clé de leur succès financier ». À l’issue de l’atelier, il part, armé pour relever le challenge : « Je retiens que c’est possible d’arriver à une liberté financière. Il faut juste avoir le courage de s’engager ».

 

Ils rêvent de richesse

 

Comme lui, dame Achiba Marie-Victoire est venue assister à la formation à l’indépendance financière. Conseillère clientèle dans une entreprise de la place, elle en repart avec le désir de poser désormais, des actes allant dans ce sens. « Je retiens qu’on n’a pas besoin de beaucoup pour se lancer. Mais aussi qu’il ne faut pas avoir peur et surtout suivre les projets dans lesquels nous nous engageons », confie-t-elle. Elle dit s’être décidée à faire le déplacement par souci de trouver une solution aux difficultés financières qui ne manquent pas de survenir à un moment donné de la vie. « On ne peut pas vivre seulement de son salaire donc, il faut forcément entreprendre. C’est pourquoi, je suis venue apprendre les rudiments nécessaires pour avoir une indépendance financière », lance-t-elle, un brin philosophe.

Quoiqu’exerçant déjà dans les finances, dame Houphouët est venue, elle aussi, chercher les clés pour une meilleure gestion des finances personnelles, en vue de parvenir à la liberté financière. Attachée des finances dans l’administration publique, elle repart avec de bonnes résolutions : « Je retiens surtout qu’il faut prendre ses finances en main. J’avais voulu me lancer dans l’investissement boursier, mais j’avais quelques appréhensions compte tenu de ce qu’on entend à propos des risques. Mais après le peu que j’ai écouté, je vais essayer de voir comment me lancer et produire de la richesse ».

Refusant lui aussi de finir comme l’instituteur Ali Diomandé, Adou André, est venu apprendre des rudiments pour parvenir à un épanouissement financier. Chef d’entreprise exerçant dans l’immobilier et le tourisme, il a, à l’évidence, trouvé pour son compte dans cette session de formation : « Je retiens qu’il faut épargner, peu importe ce que nous gagnons. Et par la suite, investir. Et la bourse nous a été présentée comme un bon canal pour investir ».

 

Comment y arriver ?

 

Comme on le voit, ils sont issus de différentes couches sociales, celles et ceux qui viennent, de plus en plus, chercher les recettes pour une meilleure gestion de leurs finances et surtout, pour mieux planifier l’avenir en investissant. Expert en promotion de l’entreprenariat et du secteur privé, Maurice Koué est de ces consultants qui donnent des ficelles pour relever le défi d’une gestion saine des finances personnelles, gage d’une indépendance financière durable. « Tout part de la gestion du revenu familial, la famille étant considérée comme la première entreprise », explique-t-il. Et d’ajouter : « Le budget familial est le fondement d’une bonne gestion de vos finances personnelles. C’est une boussole qui nous accompagne sur le chemin de la liberté financière ». D’où, la nécessité de bien élaborer le budget familial. C’est à ce niveau que l’accent doit être mis sur l’épargne. « Si vous voulez investir, il faut avoir de l’épargne. Et pour avoir de l’épargne, il faut avoir un travail qui vous procure un revenu. Comment lier ces trois piliers centraux pour parvenir à l’indépendance financière à laquelle tout le monde aspire ? Quelle discipline faut-il observer ? Quels sacrifices faut-il s’imposer ? ».

Pour cet économiste, « on ne devient pas milliardaire par accident ». Cela suppose qu’on s’y soit préparé. « Tout le monde mérite d’être riche mais, bien souvent, tout le monde n’est pas prêt à payer le prix », fait-il remarquer. Pour lui, le secret du succès, c’est la discipline que l’on veut bien s’imposer : « Le salaire, quelle que soit sa taille, n’est pas synonyme de fortune. La seule chose qui nous donne la richesse, c’est la discipline, la rigueur. Si vous ne vous imposez pas une certaine discipline financière, vous serez toujours prisonnier de vos salaires ». Cette discipline financière commence par l’épargne, qui doit être notre première dépense, explique-t-il. « L’épargne est le fondement de toute action entrepreneuriale. Elle n’est pas synonyme d’avarice », renchérit Maurice Koué. Qui conseille de renoncer à aider les autres à tout-va, à faire du social hardi avec son revenu. « Pensez d’abord à vous-même, à vos objectifs et projets avant de penser aux autres. Car, celui qui refuse de diriger sa vie avec des objectifs, est condamné à financer les objectifs des autres », prévient-il.

Fondateur de l’Ecole de la Bourse tout en travaillant dans une entreprise, Brice Kouao estime qu’on peut être à la fois salarié et entrepreneur : « Sortez du schéma, de cette croyance qui tend à vous faire croire qu’on ne peut être entrepreneur tout en étant salarié !». Il conseille de n’investir que dans des secteurs que l’on maîtrise ou sur lesquels l’on s’est bien renseigné. « On ne peut pas mettre son argent dans quelque chose qu’on ne comprend pas et penser que ça va bien se passer. Non, ça va mal se passer ! », prévient-il. L’autre enseignement que prodigue ce salarié-entrepreneur, c’est de suivre soi-même, les investissements que l’on fait. « Tous les riches ont pris la responsabilité de leur vie financière. Un jour, ils se sont dit : c’est bon, moi-même je vais prendre le volant de ma vie financière. Ça a été le déclic de leur enrichissement. Le problème, c’est que 95% des gens ne veulent pas faire cela : ils veulent confier leur sort financier à une structure, à l’État, à Dieu, au diable mais pas à eux-mêmes. Ils veulent pouvoir dire : c’est la faute à un tel si je n’y suis pas arrivé. Tous ceux qui font cela ne seront jamais riches. Pour être en bonne santé financière, il faut prendre la responsabilité de sa vie financière », prodigue Brice Kouao.

 

Assane Niada

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