C’est en 2011 avec ‘’Le mec idéal’’ d’Owell Brown que la Côte d’Ivoire remportait l’Etalon de bronze au FESPACO. Quatorze ans plus tard, ce trophée revient au pays dont l’un de ses plus prolifiques cinéastes, Joël Akafou, décroche l’Étalon de bronze Yennega dans la catégorie meilleur long métrage documentaire pour son film-documentaire "Loin de moi la colère". Une belle performance qui met en lumière le dynamisme du cinéma ivoirien dont les acteurs ne cessent de glaner d’importants prix à l’international. Une distinction saluée par la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck.
« Cher Joël Akafou, je t’adresse toutes mes félicitations, celles de l’ensemble de la grande famille de la culture pour ce succès éclatant !!! Ce format, tu en es un des spécialistes sur le continent et au-delà », a-t-elle témoigné, non sans se réjouir de cet impact positif qui met en lumière tous les efforts consentis pour dynamiser le 7e art en Côte d’Ivoire. « Le talent cinématographique ivoirien continue de briller sur la scène africaine », s’est-elle réjouie, arguant que depuis le sacre d’Owell Brown en 2011, c’est une grande fierté de voir revenir la Côte d’Ivoire sur la scène cinématographique africaine. « Owell Brown, avec son long-métrage fiction, “Le mec idéal” en 2011, est le dernier cinéaste ivoirien à avoir obtenu le Yennega de Bronze. Je suis très fière. Je salue également ta résilience, ton abnégation et bravo à toutes tes équipes ! », a témoigné la première responsable de la Culture en Côte d’Ivoire.
Alex Ogou, Johanna Boyer-Dilolo …ont aussi glané des prix
Ils ont ouvert le bal des distinctions pour le compte de la Côte d’Ivoire. Ce sont Alex Ogou qui a remporté le 1er prix de la meilleure série télé décerné à sa série ‘’Niabla’’ et le 2e prix de la meilleure série télé décerné à ‘’ Or blanc’’ de Johanna Boyer-Dilolo. Des distinctions par ailleurs saluées par la ministre Françoise Remarck. « Toutes mes félicitations aux réalisateurs Alex Ogou, Johanna Boyer-Dilolo et Clément Boyer-Dilolo pour leurs distinctions au FESPACO 2025 à Ouagadougou. Je suis d’autant plus fière des lauréats mais aussi de toutes celles et ceux en compétition car, notre pays fait office de locomotive dans ce format. Nos séries régalent tant de téléspectateurs », a-t-elle traduit. A côté de ces cinéastes ivoiriens dont les mérites ont été reconnus au FESPACO, faut-il compter avec des plus jeunes qui se sont bien illustrés en glanant de prestigieux prix organisés par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). C’est le cas de Mme Adja Soro qui a obtenu deux aides de l'OIF.
A savoir, l’un dans le cadre de "la jeune création francophone" d’un montant de 50 000 euros pour une aide à la production du long métrage ‘’Kinafo (Film d'animation) et l’autre dans le cadre de l'aide à la production catégorie court métrage animation pour "Comme toi" d’un montant de 20 000 euros. A en croire Françoise Remarck, avec une telle moisson, tout cela va contribuer au repositionnement du 7ème art en Côte d’Ivoire. « Nous travaillons à présent à nous repositionner sur les autres formats, notamment le long métrage. Notre détermination à positionner la Côte d'Ivoire comme une véritable terre de cinéma est intacte », a-t-elle soutenu indiquant que des mécanismes de financements des productions cinématographiques vont accroitre. « Des mécanismes de financement existent et des formations vont se multiplier, se diversifier pour que nous puissions davantage répondre aux besoins du marché et des nouveaux métiers », a-t-elle relevé. Poursuivant, a-t-elle fait savoir que le processus de structuration et de professionnalisation de ce secteur est en cours.
Qui est Dani Kouyaté, l'Étalon d'or du Yennega ?
Agé de 63 ans, le réalisateur et producteur burkinabè Dani Kouyaté a remporté samedi l'Étalon d'or du Yennega, le sacre suprême au Festival panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Son film, ‘’Katanga, la danse des scorpions’’ inspiré des œuvres de Shakespeare, a été plébiscité par le jury. Il devient ainsi le 3e burkinabè à remporter l'Étalon d'or du Yennega, le dernier remontant à 1997 avec ‘’Buud Yam’’ du réalisateur Gaston Kaboré. En plus des faveurs du jury, "Katanga ou la danse des scorpions" a également remporté le prix du public, récompensant le film ayant enregistré le plus d'entrées et le vote des cinéphiles. L'Étalon d'argent, le deuxième prix, a récompensé "Le village à côté du paradis" du Somalien Mo Harawé et l'Étalon de bronze a été décerné à "On becoming a guinea fowl" de la Zambienne Rungano Nyoni.
Descendant d'une famille de griots, Dani Kouyaté est né à Bobo Dioulasso. Fils du célèbre comédien Sotigui Kouyaté, Dani est diplômé de l'Institut africain d'études cinématographiques de l'université Ouagadougou et de l'École internationale d'anthropologie de Paris où il a obtenu un diplôme d'études approfondies de cinéma.
Philip Kla
