Le son vrai nom Satchela Evrard Djédjé, Vegedream est de retour à Abidjan depuis peu où il prépare à la fois sa release-party et son retour progressif sur la terre de ses ancêtres pour y investir. Le rappeur et auteur[1]compositeur-interprète franco-ivoirien né le 25 août 1992 à Orléans en France a, lors de sa conférence de presse dévoilé son amour pour la musique ivoirienne notamment celle d’Ernesto Djédjé qui l’a beaucoup influencé. Lui-même fils de producteur de musique, l’auteur du hit à succès ‘’Ramenez la Coupe à la Maison’’ revient cette fois-ci sur la scène disco[1]graphique avec un nouvel album ‘’De l’autre côté’’.
Un retour aux sources
Quoique né en France et ayant la nationalité française, Vegedream évoque avec une certaine fierté ses origines ivoiriennes. « Si je n'étais pas ivoirien, peut-être que je n'aurais pas chanté », affirme-t-il révélant que son père est Bhété et sa mère Akyé. Pour lui, c’est ce brassage qui lui a donné toute sa passion pour la musique notamment la musique ivoirienne. « J'ai été éduqué à la culture de la musique ivoirienne avec les chansons de Bailly Spinto, Esnesto Djédjé », confie-t-il ajoutant qu’il est un grand fana également de musique Zouglou et surtout un grand fan de DJ Arafat. « J'écoute beaucoup le Zouglou. Je suis un grand admirateur de DJ Arafat », révèle-t-il non sans marquer sa déception de n’avoir pas pu aller à bout de son projet avec ‘’Le Daïshi’’. « J'ai eu la chance de le rencontrer. Nous avions en vue pas mal de projets. Et c'est l'année après notre rencontre qu'il est dé[1]cédé », a-t-il rappelé. Même s’il dit regretter de ne pas parler le Bhété, le rappeur se dit toutefois fier d’être un fils de Gagnoa. Une ville qu’il dit aimer citer dans ses chansons d’ailleurs.
Ce qui a attiré l’attention du président français Emmanuel Macron qui lors d’une rencontre s’est renseigné dans quel pays se trouvait Gagnoa. « J’avoue que si je n’étais pas ivoirien, je ne pense pas que je serais devenu chanteur. C’est pour cela qu’à chaque fois que je chante, je dis : Vegedream de Gagnoa. Un jour, le président Emmanuel Macron a chanté Gagnoa à l’Élysée et, quand nous sommes venus ensemble ici, il m’a demandé : C’est où Gagnoa ? C’est vraiment une grande fierté pour moi d’être ivoirien, et c’est ce qui me pousse à avancer. Mon plus grand regret, c’est de ne pas maîtriser le Bhété, car à la maison, mes parents nous parlaient en français », a-t-il témoigné. Pour cet amour donc pour la Côte d’Ivoire, Vegedream veut revenir définitivement au pays pour y investir. « D'ici à cinq ans, je compte venir m'installer en Côte d'Ivoire. J'ai pas mal de projets pour mon pays, notamment l'ouverture d'un supermarché, la production d'artistes, et des projets qui s'étendront aussi sur la ville de Gagnoa », a-t-il confié. Un retour aux sources qui s’est déjà matérialisé par des collaborations avec des artistes ivoiriens et aussi une interprétation d’une chanson de Bailly Spinto. « J'ai fait un clin d'œil à la musique ivoirienne à travers notamment une reprise de "Anouhoumé" de Bailly Spinto. Une chanson très difficile à chanter. Je m'y suis quand même essayé. Bailly Spinto, c'est une grande voix. J'ai aussi fait un duo avec Didi B. Il faut dire que je suis vraiment fier d'être ivoirien », a-t-il dit. Aussi, depuis son arrivée à Abidjan, l’artiste ne cache pas sa joie de retrouver les siens ainsi que la chaleur et l’hospitalité ivoiriennes. De la résidence de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire en passant par le Sénat où il a été reçu, le rêve de Vegedream est de revenir s’installer au pays .
Pris pour un fou
Longtemps influencé par la musique Bhété qu’il subissait dans sa plus jeune enfance alors qu’il vivait encore sous le toit de ses parents, Vegedream n’avait toutefois pas pensé qu’il deviendrait plus tard artiste-chanteur. Même son père qui lui faisait écouter que la musique Bhété ne pouvait imaginer un scénario pareil. « Chez nous les Bhété, la musique est très prisée. Et mon père m'a de façon inconsciente inculqué la culture de la musique Bhété. A la maison, et même quand on voyageait, mon père ne jouait que la musique d'artistes Bhété dont les chansons d’Ernesto Djédjé, Bailly Spinto…. Mais personne dans la famille n'avait imaginé que j'allais faire de la musique.
Alors, quand j'ai voulu me lancer dans la musique, on m'a traité de fou. J'ai dû même quitter la maison à l'âge de 18 ans pour véritablement vivre ma passion pour la musique », a-t-il révélé. Et depuis, l’artiste se met à fond pour offrir le meilleur aux mélomanes. Des œuvres dans lesquelles, il ne compte pas les investissements comme c’est le cas de l’album de 16 titres ‘’De l’autre côté’’ où il a investi plus de 42 millions F Cfa. « La production de mon album ‘’De l’autre côté’’ m’a coûté 65 000 euros soit plus de 42 millions F Cfa », a-t-il révélé. Organisée par Kouriol Yao, la release party de Vegedream réunira plusieurs artistes ivoiriens sur la scène de la salle Anoumabo du Palais de la Culture Bernard B. Ddaié de Treichville. Molare, Abou Nidal, Kedjevara, Sasuke, La Team Paiya, Safarel, Abomé, Suspect 95, Didi B sont entre autres les invités du chanteur.
Philip KLA
