Culture

Interview-Vernissage à la Galerie Tetchi/Tetchi Yapi Jean Yves, fondateur de la Galerie Tetchi: « La jeunesse dans tous ses compartiments doit se distinguer positivement »

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Tetchi Yapi Jean Yves est un artiste peintre et professeur en atelier de peinture aux beaux-arts d’Abidjan (INSAAC). Il est le  Fondateur d’une nouvelle  galerie connue sous le nom Tetchi  basée dans la commune de Cocody, précisément à la Riviera Ciad. L’inauguration de cette galerie aura lieu le jeudi 10 octobre 2024.  Cette ouverture sera doublée d’une exposition d’œuvres d’arts. Tetchi Yapi aborde dans cette interview les grandes articulations de cet évènement.

Vous organisez un vernissage à l’occasion de l’ouverture de votre nouvelle galerie Tetchi.  Le thème de ce vernissage est Prémonition.  Pourquoi le choix de ce thème ?            

De façon générique, prémonition renvoie à la notion d’avertissement, annoncer quelque chose. Pour revenir à la réalité, il faut dire que nous faisons face à l’art contemporain qui est en plein essor. En Côte d’Ivoire, ce sont les grosses têtes qui ont pilon sur rue dans le domaine artistique, ce sont elles qui sont plus connues. Moi, j’interpelle les gens au sujet de ces jeunes artistes qui sont dans l’ombre et qui travaillent durement. Ce sont ces jeunes artistes que je veux mettre en lumière, parce que ce sont eux qui seront la relève de demain. Donc par le choix du thème Prémonition, c’est une manière à moi d’interpeller tous les amateurs d’art à s’intéresser aux jeunes artistes. Ils ont aussi le droit d’être exposé, d’être vu par tout le monde.

Quels sont tes objectifs à court, moyen et long termes en ouvrant cette galerie ?

L’un des objectifs majeurs est de faire la promotion des jeunes  artistes locaux. Qu’ils sachent que désormais, il y a un espace qui leur ait dédié. Dans la galerie, il y a une bibliothèque pour permettre eux jeunes de connaitre l’histoire de leur pays et surtout l’histoire de l’art.  Nous allons organiser aussi des panels autour de l’art au sein de la galerie. A long terme, nous allons viser l’international, en présentant ces jeunes artistes aux événements internationaux comme la biennale de Dakar.

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Pourquoi tant d’intérêt à la jeunesse ?

L’année 2024 a été déclarée année de la jeunesse par le Chef de l’Etat Alassane Ouattara. La jeunesse dans tous ses compartiments doit se distinguer positivement, c’est donc ma contribution en tant que jeune à cette émergence de la jeunesse voulue par son excellence Alassane Ouattara.

Nos anciens ont déjà beaucoup fait, ils ont tracé les sillons et nous devons marcher dans leurs pas.

C’est ce que je tente de faire.

Investir dans une galerie n’est-il pas un pari risqué en termes de rentabilité dans un environnement où les parking sont déjà partagés ?

Je crois fermement à l’avenir de ce projet. Et c’est d’ailleurs ma première motivation. Je sais que je suis très jeune et issu d’une famille modeste, quand on sait que

les galeries sont réservées aux grandes familles, les grands noms.

Mais vouloir c’est pouvoir, donc je ne crains pas pour le succès de ma galerie. Avec le soutien, l’appui et les conseils de nos devanciers que sont les grandes figures de la galerie en Côte d’Ivoire, j’atteindrai mes objectifs.

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Quel est ton public cible ?

Mon public cible concerne tous les amateurs d’art. Nous voulons emmener tout le monde à s’intéresser à la collection d’œuvres d’arts.

Votre galerie est basée à la riviera dans la commune de Cocody, alors que l’essentiel des galeries se trouve au plateau. Voulez-vous marquez une rupture ?   

Je voudrais préciser que c’est mon instinct d’artiste qui m’a guidé dans le choix de la commune pour implanter ma galerie.

L’artiste par essence ce n’est pas celui suit les règles de l’art, mais plutôt celui qui impose ses règles à l’art.

Cela dit, ma vision de la galerie, c’est de briser d’un point de vue une certaine règle académique qui stipule que les galeries doivent être situées dans certaines communes spécifiques. Moi je dis non, dans la mesure où de nos jours, l’art est accessible à tous.  Les galeries ne doivent pas être réservées à une certaine classe. Donc en choisissant la Riviera Ciad, c’est pour changer cette mentalité selon laquelle les galeries sont réservées à la commune du plateau. Les vrais amoureux d’art peuvent se rendre partout,  à la seule condition qu’il y ait du sérieux dans ce que vous faites. Ce n’est pas le lieu qui fait la galerie, mais plutôt l’esprit qui est derrière, la charte graphique qui est derrière cette galerie, les intentions  et ce qu’elle offre.

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Il y a une polémique autour du nom de la galerie. D’aucuns estiment que c’est votre nom que porte la galerie. Qu’en est-il ?

Certaines personnes pensent que c’est mon nom  que j’ai donné à la galerie. Loin de là. 

J’ai fait cette galerie en hommage à mon père.

Mon père se nomme aussi Tetchi et était un grand passionné des beaux-arts. C’est avec lui que j’ai fait mes premiers pas dans l’univers des arts. C’est vrai que je porte le nom, mais c’est le nom de mon père et c’est en sa mémoire que le nom a été donné à la galerie.

Réalisée par Joël Dally

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