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 Interview / Assa Dieouné (Coach de vie, hypnothérapeute, énergéticienne): « Je communique avec les morts et les ancêtres »

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Assa Dieouné a levé un coin du voile sur son métier méconnu en Afrique. (Ph : DR)
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À la fois coach, hypnothérapeute et médiulm, Assa Dieouné séjourne à Abidjan depuis quelque temps. Née en France où elle a fait tout son parcours, cette Ivoiro-Malienne veut aider les Ivoiriens à acquérir une tranquillité d’esprit face aux facteurs qui stressent, angoissent ou empêchent d’avancer. L’Avenir l’a rencontrée pour vous.

Ivoiro-Malienne d’origine, vous êtes en France où vous avez grandi et fait tout votre parcours. Quel a été votre cursus pour être aujourd’hui Coach de vie, hypnothérapeute et énergéticienne ?

J’ai fait un baccalauréat en sciences économiques et sociales. Ensuite, j’ai fait une licence en psychologie et la moitié de mon cursus en psychologie. J’ai arrêté pour m’orienter en sciences de l’éducation. Par la suite, j’ai été institutrice. Quelque temps après, j’ai décidé d’arrêter l’enseignement parce que je n’aimais vraiment plus la manière dont les enseignants communiquaient avec les parents. Je pensais à tort qu’étant noire et d’origine étrangère, cela faciliterait la communication mais je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de racisme. Après donc avoir raccroché avec l’enseignement, j’ai repris mes études et j’ai fait un Master en ingénierie de la formation, ce qui me permettait d’être ingénieure formation pour les adultes. Je formais donc les formateurs et je concevais des dispositifs de formation quand il y a des salariés qui vont en formation.

En quoi toutes ces formations vous destinaient-elles au métier de coach ?

Quand je suis arrivée dans cet univers, j’ai vite compris qu’il y avait des personnes qui ne savaient vraiment pourquoi elles étaient là. En clair, ces personnes n’étaient pas motivées et donc avaient beaucoup de problèmes. Du coup, je passais beaucoup de temps à les motiver et à essayer de leur trouver des solutions et les possibilités qui s’offraient à elles. Au vu de ma disponibilité pour toutes ces personnes, une de mes collègues m’a suggéré de faire du coaching car elle me sentait beaucoup plus dans cette vocation. J’ai donc décidé de faire des recherches sur ce métier et j’ai découvert que ce métier pouvait être très intéressant pour moi. N’empêche, je continuais toujours à travailler en tant qu’ingénieure formation et parallèlement je suivais ma formation pour être coach.

Vous êtes donc devenue coach. Mais d’où vous est venue l’idée d’être hypnothérapeute ?

Ma formation de coach validée, j’ai découvert que l’hypnose était une bonne alternative pour tout ce qui est traumatisme et autres mauvais souvenirs de l’enfance. Quand j’ai fini ces formations, je consacrais mes week-ends au travail de coach de vie et d’hypnothérapeute et au fur et à mesure, j’ai commencé à avoir de plus en plus de rendez-vous. Du coup, j’ai demandé à passer à un travail à temps partiel et lorsqu’il y a eu le COVID, l’activité s’est véritablement développée et j’ai fini par m’y consacrer entièrement. Depuis 2019 donc je travaille entièrement à mon propre compte.

Pourquoi avoir finalement fait le choix de ces métiers, vous qui étiez dans un emploi salarié ?

Je suis l’ainée d’une famille qui compte sept enfants et en tant qu’ainée dans une famille africaine, on devient facilement la seconde maman. Pendant toute mon enfance donc, je devais m’occuper de mes frères et sœurs et aider ma mère. Pour dire que depuis toute petite, on m’a toujours appris à m’occuper des autres et à servir d’exemple et de modèle. Cette éducation est finalement devenue un mode de vie pour moi. Je me sentais donc beaucoup plus heureuse et soulagée dans un boulot où après avoir aidé quelqu’un à trouver des solutions à ses problèmes, il te remerciait, ce qui est plus important qu’un travail où on te paie beaucoup d’argent.

Avec cette prolifération de coachs depuis l’avènement des réseaux sociaux, comment vous démarquez-vous des autres ?

Je dirai par mon parcours, ma manière de voir les choses et ma manière d’être. La plupart de ces coachs dont vous parlez disent toujours ce qu’il y a à faire, ce qui est tout le contraire de ma démarche. Moi, avant de dire à quelqu’un de faire ci et ça, je prends le temps d’abord d’écouter cette personne afin de savoir sa problématique. C’est à partir de là que je peux aiguiller la personne sinon je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent faire. Je suis plutôt là pour leur montrer les solutions qui s’offrent à eux. Malheureusement, souvent les coaches donnent des leçons. Je propose toujours du personnalisé qui s’adapte uniquement à la personne avec ses problématiques.

« Pour moi, la vraie réussite, ce n’est pas d’avoir des millions mais d’avoir la tranquillité d’esprit »

Que pensez-vous donc de ces coachs 2.0 ?

Il faut retenir que, sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de ‘’m’as-tu vas’’, c’est-à-dire qu’on va se faire beau pour faire plaisir à et faire miroiter aux autres une hypothétique richesse. Pour moi, la vraie réussite, ce n’est pas d’avoir des millions mais d’avoir la tranquillité d’esprit. Il est aussi vrai que quand on n’a pas d’argent pour faire face à ses besoins primaires, ce n’est pas confortable mais j’estime que la tranquillité d’esprit vaut mieux que beaucoup d’autres choses. Je ne suis pas d’artifice, j’aime bien les choses simples et authentiques. Pour moi, la richesse d’une personne se trouve ailleurs que dans son compte en banque.  

« La première forme de thérapie, c’est la parole »

Généralement, de quoi souffrent les personnes qui vous consultent ?

Pour la plupart, ce sont les femmes et leurs problèmes sont relatifs à leurs responsabilités. Généralement, à ces femmes, je propose de prendre du temps de s’asseoir et s’occuper d’elles-mêmes d’abord tout en s’exprimant. Cela, parce que la première forme de thérapie, c’est la parole.

Réussissez-vous vraiment à guérir toutes ces personnes qui vous consultent ?

Je réussis ce que je pratique et les témoignages sont nombreux.

La plupart des femmes qui vous consultent exercent dans quels secteurs d’activités ?

C’est assez varié. Il y a une population qui est entrepreneuse donc des femmes chefs d’entreprises qui ont beaucoup de responsabilités en plus de leurs responsabilités familiales. A côté, on trouve des femmes salariées, dans le secteur médical…, enfin, elles viennent de tous les secteurs.

Des hommes ou femmes politiques font-ils aussi partie de vos clients ?

Je n’ai certes pas encore l’occasion de les aider mais j’aimerais bien les avoir parce qu’au-delà de l’accompagnement personnel que je propose, je propose également des accompagnements en collectif à travers des ateliers, des séminaires et tout ce qui est en lien avec la prise de parole, la posture et la prestance.

« Quand on est politicien et qu’on s’adresse au public, il est important de se mettre à la place de la personne en face qui écoute »

Pensez-vous que les hommes et femmes politiques de Côte d’Ivoire ont besoin d’un coaching pour avoir de la prestance ?

Je pense plutôt qu’ils ont besoin d’un coaching dans la manière dont ils vont communiquer leurs idées. Plus concrètement, je dirai que quand on est politicien et qu’on s’adresse au public, il est important de se mettre à la place de la personne en face qui écoute, ce que je ne vois pas suffisamment ici.

En plus d’être coach de vie, vous êtes aussi hypnothérapeute. En quoi consiste ce métier et comment l’êtes-vous devenue ?

Pour être hypnothérapeute, j’ai suivi une formation d’un an dans un institut avec un enseignant-chercheur reconnu. L’hypnose est un état entre la veille et le sommeil. C’est le moment où on commence à s’endormir et qu’on nous demande si on dort mais on n’a pas trop envie de répondre. Tout le monde peut donc être en état d’hypnose. Ce qui est intéressant dans l’hypnose c’est que dans notre cerveau, il y a la partie consciente et la partie inconsciente. Tout ce qu’on a appris, tout ce qui est phobie, addiction, comportements qui nuisent à notre bien-être, les souvenirs traumatisants de l’enfance sont enregistrés dans l’inconscient. Tout en étant donc stocké dans l’inconscient, avec l’hypnose, on arrive à capter toutes ces informations et images gardées dans la tête.

« Lorsqu’on est adulte, tout ce qui nous bloque dans notre vie actuelle, ce sont des souvenirs de l’enfance »

Très concrètement, comment parvenez-vous à hypnotiser quelqu’un ?

D’abord, je lui demande de s’installer confortablement, ensuite je prends une voix douce et je l’invite à fermer les yeux et à s’imaginer dans un endroit agréable et une fois qu’il est bien détendu et relaxé, c’est là que je vais lui dire de demander à son inconscient de nous montrer une image qui peut expliquer comment on peut régler son problème. En fonction donc du problème qui va se présenter, je vais adapter mon discours parce que lorsqu’on va dans l’inconscient, ce sont toujours des souvenirs de l’enfance qui ressortent. Lorsqu’on est adulte, tout ce qui nous bloque dans notre vie actuelle, ce sont des souvenirs de l’enfance. Mon métier peut aider les forces de l’ordre à optimiser leur travail.

En quoi votre métier d’hypnothérapeute peut être utile aux Ivoiriens ?

Mon travail est utile par exemple pour des étudiants qui ont du mal à se concentrer, des personnes qui souffrent de difficultés diverses, des sportifs qui ont par exemple besoin de réaliser des performances qu’elles soient sportives ou intellectuelles. Il y a aussi tous ceux qui sont victimes d’agressions, de viols et d’abus de tous genres.

« Je reconnais tout de suite les personnes qui n’inspirent pas confiance »

Vous êtes aussi énergéticienne et médium. Parlez-nous-en.  

En fait, ma grand-mère était guérisseuse, du coup j’ai commencé en énergétique et cela s’est transformé plus tard en médiumnité. Ce qui veut dire quand quelqu’un a des blocages d’ordre spirituel, je peux les lui indiquer avec précision. Je communique avec les morts et les ancêtres. Je n’utilise pas de cauris encore moins d’autres choses. Les messages me parviennent souvent sous forme d’image, de messages audio. Je reconnais tout de suite les personnes qui n’inspirent pas confiance. Aussi, à travers l’écriture d’une personne, je peux lui dire sa personnalité et les problèmes de sa vie. J’ai des clients de tous horizons. C’est l’amour envers mon prochain qui me guide.

Philip Kla

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