Les artisans de Côte d’Ivoire voient grand et veulent aller plus loin. Ils ambitionnent de participer à une échelle plus importante, au développement économique de la Côte d’Ivoire et ce, à traves la réalisation du projet la Ville artisanale dans la capitale politique Yamoussoukro. Tonian Amalaman, par ailleurs, président de la Confédération des artisans de l'Afrique de l'Ouest, a donné les raisons de ce projet lors de la première édition de la fête des artisans. Le projet de la Ville artisanale dans la capitale politique de 125 milliards de FCFA, sera bâti sur une superficie de 305 hectares. Selon Tonian Amalaman, il y aura un centre de formation du BTP. Ce centre formera des spécialistes de conduite des véhicules des grands chantiers en situation réelle.
Il y aura également un centre commercial moderne, une salle de spectacle et l’institut international polytechnique Rokia Ouattara. « Il s'agit d'un hub, il s'agit de montrer notre capacité à s'organiser et la dimension de la taille de l'artisanat. Il s'agit de donner un nouveau souffle à l'artisanat. L'artisan, à partir de ce projet, devient propriétaire. C'est toute la différence. Il obtient par ce projet, un titre foncier qu'il peut faire valoir auprès d'une banque et qui peut lui permettre de développer un autre projet. Cela permettra le développement de tout un secteur. Groupe par groupe, corps de métier par corps de métier, nous réussirons ce changement. Nous ferons vivre à l'intérieur, les professionnels et les élèves. En mettant en place l'institut polymétries Rokia Ouattara, nous voulons former des spécialistes, changer la donne et nous rapprocher des grandes entreprises, parce que l'artisanat reste la graine de l'industrie », a-t-il justifié.
L’un des temps forts de cette cérémonie a été la reconnaissance du mérite des pionniers de l’artisan en Côte d’Ivoire. Au nombre de ceux-ci, l’on a Bamba Kassoum, président de la Chambre des métiers de Côte d’Ivoire et Lopi Louise. Cette reconnaissance du mérite est née du Comité de Distinction des Meilleurs Artisans de Côte d’Ivoire (COMACI), structure initiatrice de la fête des artisans. Pour le président de la fédération des artisans, « cette distinction répond à la reconnaissance. Avant d'évoluer, il faut qu'on sache d'où on vient. Avant nous, il y a eu des personnes. Si nous voulons aller d'un nouveau départ, reconnaissons le travail qui a été fait par nos anciens. Nos anciens ont bien travaillé avec les moyens qu'ils avaient. La correction se fait toujours par la suite et avec les autres générations. Nous sommes cette autre génération qui n'est pas forcément la plus jeune, mais celle-là qui peut entamer et attirer cette génération juste après nous pour changer les choses et transformer l'artisanat au niveau de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique de l'Ouest », a indiqué Tonian Amalaman.
Il a fait remarquer qu'au-delà de ces distinctions, c'est tout le corps de métiers qu'il veut mettre sous le feu des projecteurs. « L’artisanat ne se limite pas qu'à l'artisanat d'art. L'artisanat, c'est 247 métiers qui donnent la possibilité à 247 jeunes, 247 manières de se réinventer. Et nous voulons contribuer au développement de la Côte d'Ivoire, montrer la solution que peut être l'artisanat en Côte d'Ivoire et en Afrique de l'Ouest. L’artisanat est méconnu et marginalisé et confondu au secteur systématiquement informel. Nous voulons que ce paradigme change », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Rokia Ouattara, marraine de cet événement, était représentée par Konaté Mariam. Au nom de cette dernière, celle-ci a exprimé toute sa fierté au COMACI pour l’institution de ce projet. Elle l’a assuré de son soutien.
Ernest Famin