Le siège de la Maison de l’Entreprise a abrité un important atelier de travail entre les responsables des institutions américaines et les porteurs de projets nationaux, en vue d’obtenir en retour, des accords ou des pré-accords de financements pour des projets chers à l’État de Côte d’Ivoire ou du secteur privé. À l’initiative du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI) avec le soutien de l’Ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire et de la Chambre de Commerce américaine (AMCHAM), l’atelier a permis à des acteurs du secteur de financement des PME, des femmes entrepreneures, de la santé, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de la lutte contre la désertification et le changement climatique et des infrastructures de se parler sur des points essentiels.
De façon concrète, les échanges vont permettre aux agences américaines de présenter leurs offres et mécanismes de financement au secteur privé. Cela a consisté à passer en revue, les services à offrir, les secteurs d’intérêt, les critères d’éligibilité des entreprises demandeuses, les seuils d’investissements. Aussi la rencontre a-t-elle servi à établir une plateforme d’échanges directs et de présentations de projets du secteur privé ivoirien et faciliter leurs accès aux financements disponibles auprès aux institutions américaines. Enfin, elle va servir à renforcer également, la coopération entre les institutions américaines de financement, les banques et les structures locales d’accompagnement du secteur privé, en vue du financement des projets locaux à fort impact social. D’ailleurs, lors de son allocution introductive, Solange Amichia, Directrice générale du CEPICI, a fait savoir que l’ambition au regard de cette approche est de constituer « une réponse aux besoins en financement de nos entreprises nationales, en particulier les PME, estimées à plus de 3 600 milliards de FCFA en 2021, par le secteur privé et identifiées par une récente étude de la Banque mondiale comme le premier obstacle à leur développement ». « Elle (la rencontre) fait suite aux initiatives conduites par le chef du gouvernement ivoirien auprès desdites institutions américaines, au cours desquelles il a obtenu leur adhésion aux ambitions portées par l’État de Côte d’Ivoire à travers la Vision 2030 et le Plan national de développement 2021-2025 matérialisés par les accords de financement conclus avec elles », a-t-elle déclaré. Elle a invité les entreprises à tirer le maximum de profit de cette plateforme.
Les retombées de plusieurs missions au pays de Biden
Avant d’en arriver à ce stade, il a fallu plusieurs lobbyings de l’État de Côte d’Ivoire au pays de l’oncle SAM. À cet effet, la Côte d’Ivoire a pris part au Sommet des Leaders États-Unis-Afrique qui s’était tenu du 13 au 15 décembre 2022 à Washington DC. Le Premier ministre, Patrick Achi, qui conduisait une forte délégation, avait échangé avec plusieurs responsables organisations, à savoir les dirigeants de la société américaine de financement du développement international (US international development Finance corporation) (DFC) et d’autres dirigeants d’institutions américaines telles que EXIMBANK USA. Ceux-ci avaient fait au terme des discussions avec le chef du gouvernement, marquer leur adhésion aux ambitions portées par l’État de Côte d’Ivoire à travers la Vision 2030 et le PND 2021-2025.
« La tenue de cet atelier est pour nous, une occasion pour nous de réitérer l’engagement de l’État de la Côte d’Ivoire à mettre toute son administration au service du secteur privé, conformément aux engagements pris par le chef de l’État dans le programme « la Côte d’Ivoire solidaire » (…) Le CEPICI à qui le gouvernement ivoirien a fixé des objectifs ambitieux dans la mobilisation des 34 000 milliards de FCFA d’investissements attendus du secteur privé au titre du PND 2021-2025, place de grands espoirs dans la tenue de cette rencontre qui devra, in fine, permettre à nos entreprises de capter les financements nécessaires à la réalisation de leurs projets d’investissements », a dit Solange Amichia.
Ces opportunités qui attendent le secteur privé ivoirien
Plusieurs institutions présentes à la rencontre d’Abidjan, ont présenté aux acteurs du secteur privé ivoirien, les opportunités de financement qui les attendent. C’est le cas de DFC avec Adou Touré, représentant Afrique de ladite structure. Il a indiqué que depuis 03 ans, US international development Finance corporation a réorienté son programme stratégique qui lui permet aujourd’hui d’accompagner le secteur privé au sens large dans les pays émergents et en développement, de manière concomitante avec cette réorientation. Il a également fait savoir qu’ils ont obtenu du Congrès, du gouvernement américain, un doublement de leur capacité d’intervention leur permettant aujourd’hui, d’avoir un total d’engagement de 60 milliards de dollars, soit 37 050 000 000 000 de F CFA.
« DFC propose des prêts directs, soit dans le cadre de projets, soit dans le cadre du financement de la croissance avec des tickets allant d’un million jusqu’à 1 milliard de dollars par opération. Et des maturités (durée) pouvant aller jusqu’à 25 ans. Donc, notre vision, c’est d’être complémentaires avec les solutions locales. Nous savons que les banques locales généralement, n’ont pas la possibilité d’aller au-delà de 8, 9 ans de maturité. Et aussi, en termes de taille d’opérations, elles peuvent avoir des placements limités. Donc on intervient en complément du système bancaire local et des autres outils disponibles », a-t-il confié. Toujours à l’endroit du secteur privé ivoirien, il a indiqué que le DFC proposait des garanties avec à peu près les mêmes caractéristiques et de manière assez fréquente, en partenariat avec l’USAID afin de réduire les coûts de garantie pour les bénéficiaires, en leur apportant de l’assistance technique en complément pour sécuriser davantage, les opérations et multiplier leurs impacts environnementaux et sociaux.
Adou Touré a présenté d’autres produits tels que l’assurance risque politique qui sert à couvrir tous les risques non commerciaux liés à l’investissement.
Les secteurs prioritaires américains
Hormis l’encadrement et l’assistance, le DFC a un regard sur tous les projets du secteur privé. Cela concerne le financement du secteur de l’énergie et des minéraux critiques, donc tous les projets miniers liés à la transition énergétique. Le domaine de la santé (accès aux soins et pharmaceutiques), les infrastructures et la technologie, la sécurité alimentaire (soit en finançant directement la production, soit en mettant en place des outils d’accompagnement des producteurs à travers les intermédiaires financiers, avec des lignes de crédit ou des garanties), l’accès à l’eau et l’assainissement, enfin l’inclusion financière (pour leur permettre de venir en appui à des secteurs ou à des couches socio-professionnelles qui ont moins d’accès au financement dans les banques ou les institutions de microfinances. « Nos engagements sur le continent africain approchent les 10 milliards de dollars. Comme vous pouvez le voir, l’Afrique est en réalité le continent où DFC est le plus engagé. Et dans la région Afrique francophone, nous avons plus de 10% de cette exposition. Notre objectif, c’est de consommer aussi rapidement que possible, notre autorisation de 60 milliards de dollars. Nous, aujourd’hui, autour de 30, voire 35 milliards de dollars, donc il y a encore une marge de signification significative et nous comptons sur le secteur privé ivoirien pour nous aider à atteindre cet objectif. Nous sommes ouverts pour le business », a-t-il confié.
Quant à EXIM-CRR BANK, USTDA, USAID… ils ont également présenté les opportunités qu’ils offrent aux entreprises du secteur privé ivoirien. Il s’agit des programmes pour certains de programmes de financement à court terme. Généralement, les transactions dans de tel cadre, sont inférieures à un million de dollars. « Nous finançons directement l'acheteur, mais nous aurions une relation directe. Nous pourrions faire dans nos garanties de prêts où nous fournirions une garantie pour fournir des liquidités et un financement pour les actions ou nous pourrions avoir les bonnes actions », a relevé l’un d’entre eux. Il est important de rappeler que le CEPICI a été créé en 1993 et restructuré en septembre 2012 par un décret qui en fait, le guichet unique de l'investissement en côte d'ivoire. Le Centre de Promotion des Investissements en Côte d'Ivoire (CEPICI) est l'outil gouvernemental de promotion des investissements privés. II coordonne l'ensemble des initiatives et actions en matière de promotion des investissements et de développement du secteur privé.
Venance Kokora