La 12e édition du Salon international du livre d’Abidjan (SILA) a démarré hier mardi 17 mai 2022 au Palais de la Culture de Treichville, après deux ans d’interruption due à la Covid-19 avec l’attribution des prix littéraires et d’édition. L’écrivain Tiburce Koffi a remporté le Grand Prix National Bernard B. Dadié de littérature, visant à susciter la création littéraire de Côte d’Ivoire et à honorer les écrivains majeurs qui donnent sens et énergie aux Lettres ivoiriennes.
Doté d’une enveloppe d’un million F CFA, le Grand Prix National Bernard Dadié de Littérature, a été attribué à Tiburce Koffi pour son œuvre ‘’Oba Moya’’. Plusieurs autres prix encourageant les acteurs du livre et de l’édition ont été décernés.
Les lauréats des prix littéraires et d’édition connus
La salle Niangoran Porquet du Palais de la Culture de Treichville a abrité dans la matinée du mardi 17 mai 2022, la proclamation des résultats des prix littéraires et d’édition en lice pour cette 12e édition du SILA. C’est l’écrivain Tiburce Koffi, avec son œuvre ‘’Oba Moya’’ qui a remporté le Grand Prix National Bernard Dadié de Littérature. L’organisation pratique pour ce prix a été confiée à l’Association de droit public ivoirien Akwaba Culture, pour son expertise dans la mise en œuvre de programmes de cette nature. Cette association est l’organisatrice du Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone dont le succès est une fierté pour l’ensemble des acteurs du livre ivoirien et africain. C’est un jury composé de professionnels du secteur et de l’industrie du livre qui a rendu le verdict. Les candidats à ce prix, ont soumissionné des ouvrages publiés à partir du 1er janvier 2020. À côté de Tiburce Koffi, le prix national Bernard B. Dadié du jeune écrivain a été décerné à Nin’wlou pour son œuvre poétique ‘’La marche du feu’’. Le prix Jeanne de Cavally pour la littérature infantile a été attribué à Fabienne Jonca, pour son œuvre ‘’Flamboyant père noël’’, quand celui du nouvel auteur jeunesse est revenu au manuscrit ‘’Katachi, une légende Baoulé’’. Le prix SILA de l’édition est revenu aux éditions Mona grâce à l’œuvre intitulée ‘’Agba le manioc’’ de l’écrivaine Anzata Ouattara. Le prix SILA Réné Yédieti qui récompense les établissements scolaires, a été décerné au niveau du secondaire, au collège Anador d’Abobo et au niveau du primaire, à l’Epp Blockauss Château d’eau de Cocody. Pour cette 12e édition, le prix SILA des médias n’a pas été attribué.
Le faible niveau des productions littéraires déploré
Tous les présidents du jury qui ont attribué les différents prix littéraires et de l’édition, ont déploré la faible qualité des ouvrages. Ils ont, en chœur, fustigé le faible niveau des écrivains en lice pour les différents prix. Ils ont aussi relevé le niveau moyen de la langue, les nombreuses fautes dans les ouvrages, la faible qualité au niveau de l’édition. Toute chose qui a suscité la réaction de la marraine de cette cérémonie de récompenses. L’ex-Première dame a appelé les acteurs du livre, de l’éducation et des parents, à accorder de l’importance aux langues nationales pour relever le défi de l’écriture. Ce qui, à l’en croire, va contribuer à avoir une base solide pour la maîtrise du français qui est une langue « importée ». « L’une des clés pour maîtriser la langue française en Côte d’Ivoire, c’est d’abord, accorder de l’importance aux langues nationales. Et comme les représentants du ministère de l’Education nationale sont là, je voudrais encore faire ce plaidoyer », a-t-elle exhorté.
Françoise Remarck, Mariatou Koné et Aka Aouélé en attraction
La 12e édition du SILA a été ouverte dans la soirée d’hier mardi 17 mai 2022 par la ministre de la Culture et de la Francophonie. Madame Françoise Remarck avait à ses côtés, la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, ainsi que le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel. À l’entame de la cérémonie d’ouverture, le Commissaire général du SILA, Anges Félix N’Dakpri, a relevé que « le Salon International du Livre d’Abidjan est le symbole de ce que peuvent produire de plus fécond, les partenariats en matière de politique culturelle régionale et le résultat de l’investissement des collectivités locales ». Quant à la ministre Mariatou Koné, elle a relevé l’importance du livre et de la lecture dans le processus de l’acquisition du savoir. « Le livre occupe une place de choix dans le processus de transmission et d’acquisition du savoir. Il joue un rôle important dans la diffusion et la promotion de la culture. Il est important dans l’acquisition des principes élémentaires de la lecture et de l’écriture. Le livre, c’est aussi l’ouverture sur un monde pluriel où se côtoient la réalité, l’imaginaire et le rêve pour se projeter dans l’univers de performance, d’interculturalité », a-t-elle indiqué. Le parrain de l’événement, Aka Aouélé, a salué la tenue de ce salon « dans la mesure où elle donne de saisir l’urgence pour l’immédiate nécessité de nous remettre tous à la lecture, de saisir le sens de la portée du livre et d’en faire la promotion et de valoriser toute la chaîne de l’édition ». Quant à la ministre de la Culture et de la Francophonie, elle a indiqué que la Côte d’Ivoire est heureuse d’accueillir, à nouveau, sur son sol, ce rendez-vous de l’excellence autour du livre. Elle a relevé que « le SILA figure bel et bien en bonne place dans l’agenda international de ce secteur qui est en pleine évolution ». Aux éditeurs, libraires, écrivains, imprimeurs, illustrateurs, bibliothécaires, elle a exprimé sa fraternité et sa solidarité. Elle a par la suite reconnu que « les combats à mener sont nombreux, variés et nous imposent un engagement stratégique et sans relâche ». C’est pourquoi, elle a engagé tous les acteurs à relever ensemble, les défis pour permettre au livre de demeurer au cœur de la formation, de l’éducation et du savoir.
Philip Kla
