En Assemblée générale extraordinaire hier lundi 17 janvier 2022 au siège de l’institution sis à Adjamé 80 Logements, le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) a annoncé des actions vigoureuses les jours à venir, afin que l’État ivoirien entende leurs cris de détresse. Au nombre de ces actions vigoureuses de protestation, plane une menace de journée presse morte.
Au terme de leur conclave relatif à la mauvaise santé de la presse imprimée avec son avenir incertain et son lot de difficultés de trésorerie, le président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), Zohoré Lassane, s’est voulu ferme et menaçant.
Comment la hausse du prix du papier tue la presse ivoirienne
Les difficultés de la presse ivoirienne sont nombreuses et diverses, a indiqué d’entrée, le président du GEPCI. Des difficultés auxquelles s’est ajoutée la hausse du coût du papier à l’international. Ce qui a tout naturellement conduit à la hausse du prix du papier à l’impression. Une situation que subissent les éditeurs de presse depuis le 1er janvier 2022. Cette hausse de 48% a fait prendre des décisions drastiques aux imprimeurs de presse. Selon Zohoré Lassane, ils exigent aux patrons de journaux, le paiement au comptant, de leurs factures d’impression. Toute chose que ne semblent pas comprendre les éditeurs de presse. Car, parmi les imprimeurs, la Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNPECI) du groupe Fraternité Matin, détient la majorité des actions d’Edipresse, société en charge de la distribution des journaux en Côte d’Ivoire. Laquelle société, a déploré le président du GEPCI, ne reverse plus les revenus des ventes des journaux depuis mai 2021. Un nœud cornélien que veut vite dénouer le GEPCI pour sauver le droit à l’information.
Une journée presse morte annoncée
Après avoir planté le décor peu reluisant de la presse en Côte d’Ivoire, notamment la presse imprimée, le GEPCI a annoncé dans les jours à venir, des actions vigoureuses au nombre desquelles, une journée presse morte pour espérer sauver ce secteur sous le poids des difficultés de tous ordres, tout en attirant aussi, l’attention de l’État. « On va vers la fermeture de près de 80 % des entreprises de presse », a déploré le président du GEPCI. Il annonce des actions vigoureuses dont une journée presse morte pour tenter de sauver le navire de la presse imprimée en Côte d’Ivoire. « L’Assemblée générale extraordinaire a pris des mesures dont l’une d’entre elles vise à aller à une journée presse morte », a-t-il indiqué. Toutefois, le dialogue et des discussions pour éviter l’extrême ne sont pas à proscrire dans la démarche des patrons de presse. « Nous restons ouverts aux négociations », a-t-il traduit.
L’État appelé au secours
Le droit à l’information a été acquis de haute lutte en Côte d’Ivoire. Un acquis que le GEPCI ne voudrait pas voir échapper à ce pays. Toutefois, au vu des difficultés financières des entreprises de presse, les quotidiens d’informations risquent de disparaitre en mettant la clé sous le paillasson. C’est pour prévenir une telle situation que les éditeurs de presse appellent l’État au secours dans la crise qu’ils vivent. « Nous appelons l’État à jouer son rôle régalien qui est d’assurer le droit à l’information », a exhorté Zohoré Lassane. À l’en croire, les entreprises de presse retrouveront une petite santé financière, si l’État les aide à leur subvention et à celle d’une partie du papier, et surtout à pouvoir jouir de leurs revenus des ventes des journaux détenus par Edipresse. « Notre secteur est en crise », a-t-il diagnostiqué, non sans appeler toutes les parties dont l’État, à travailler de concert pour sauver ledit secteur.
Philip Kla