Reporters sans frontières (RSF) a dévoilé hier mardi 03 mai 2022, le classement mondial de la liberté de la presse 2022 à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Un classement qui place la Côte d’Ivoire dans le top 5 des pays africains accordant une plus grande considération à la liberté de la presse et d’expression.
Bond significatif pour la Côte d’Ivoire qui gagne 29 places à la 20ème édition du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF et se classe à la 5ème place sur le plan africain. Ce classement reste toutefois dominé par les pays de l’Europe du Nord, Norvège, Danemark et Suède.
Une évolution considérable de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire
De la 81ème place en 2017, 82ème en 2018, 71ème en 2019, 68ème en 2020, 66ème en 2021, la Côte d’Ivoire est passée en 2022, à la 37ème place au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Un bond significatif qui démontre de la volonté des acteurs politiques et gouvernementaux à accorder une place de choix à la liberté de la presse. D’ailleurs, cette ambition des autorités ivoiriennes permet à la Côte d’Ivoire de se classer dans le top 5 africain après les Seychelles, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Cap Vert. De fait, le classement mondial de la liberté de la presse évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires. Dans les 180 pays classés par RSF, ces indicateurs sont évalués sur la base d’un relevé quantitatif des exactions commises à l’encontre des journalistes et des médias, ainsi que d’une étude qualitative fondée sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse sélectionnés par RSF (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains) à 123 questions. Le questionnaire a été actualisé afin de mieux prendre en compte, certains enjeux, notamment liés à la numérisation des médias. Ce travail a permis, à en croire RSF, de définir la liberté de la presse comme « la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale ». Sur cette base, cinq nouveaux indicateurs ont structuré le classement et donnent une vision de la liberté de la presse dans sa complexité : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité.
La pratique du journalisme toujours en danger dans le monde
La pratique du journalisme dans le monde demeure un réel danger pour ses pratiquants. Tantôt victimes d’intimidations, de tortures ou d’assassinats, les journalistes courent toujours un danger dans la pratique de leurs métiers. Un danger qui reste présent tant dans les grandes démocraties que sur le continent africain. Dans certaines “démocraties illibérales”, la répression de la presse indépendante est un facteur de polarisation intense. En Pologne (66e) par exemple, les autorités ont consolidé le contrôle de l’audiovisuel public et leur stratégie de « repolonisation » des médias privés, note le rapport de RSF. Et d’indiquer que ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne, est venue porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation, a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité. Ainsi, depuis le 1er janvier 2022, ce sont 24 journalistes et un collaborateur des médias qui ont été tués dans le monde. À ce jour, 461 journalistes et 19 collaborateurs des médias sont en prison.
Philip Kla