C’est le gros camouflet pour la Côte d’Ivoire. Les émissaires de la Confédération africaine de football (CAF) ont été on ne peut plus clairs. Le stade de Yamoussoukro ne recevra pas les prochains matches des Éléphants, contre le Malawi et le Mozambique. En effet, une mission d’inspection de la CAF a été dépêchée en Côte d’Ivoire du 16 au 19 septembre 2021 pour visiter l’enceinte sportive. À la fin de la visite, l’espoir était possible dans le camp ivoirien, devant les mots d’encouragement desdits inspecteurs : « vous avez fait des efforts. Nous vous ferons parvenir notre rapport.» Ces belles paroles d’exhortation ont vite fait place, d’abord, aux rumeurs de non-homologation dudit stade, puis au rapport détaillé de cette inspection quelques heures plus tard, ce lundi 21 septembre.
Coup de massue et avertissement pour la CAN 2023
Aux dires des experts, le stade de Yamoussoukro présente des failles au niveau de la sécurité, notamment la clôture, la gestion des flux des spectateurs et les caméras de surveillance non fonctionnelles. Il faut ajouter à ces premières raisons invoquées, l’absence de tableau électronique, de parking, etc. Des aspects techniques avec lesquels la faitière africaine du football ne badine plus. C’est le coup de massue pour les autorités sportives ivoiriennes qui avaient pourtant mis les bouchées doubles pour rendre opérationnel, le stade de la capitale politique, une infrastructure flambant neuve de 20 mille places assises. Ce revers est d’autant plus gros, car aucun stade n’est fonctionnel pour abriter un match international, à l’heure actuelle. Les stades d’Ebimpé, de Bouaké, de Korhogo, de San Pedro, ainsi que Félix Houphouët-Boigny (Felicia) sont tous en travaux. Le seul stade censé être homologué par la CAF pour abriter les matches officiels en Côte d’Ivoire, c’est celui d’Ebimpé. Malheureusement à ce niveau encore, des problèmes demeurent. L’infrastructure est fermée pour travaux, alors qu’elle a seulement été inaugurée, en grandes pompes, le 2 octobre 2020, en présence du chef de l’État. Si ce stade olympique polyvalent d’une capacité d’accueil de plus de 60.000 places assises, peut paraitre irréprochable dans sa forme architecturale, la pelouse, elle en revanche, est une vraie catastrophe. Et nul ne l’ignore. Le 6 septembre dernier en effet, les Éléphants recevaient les Lions Indomptables pour la deuxième journée des éliminatoires du mondial 2022 au Qatar. Le monde du sport a été ahuri de redécouvrir une pelouse du stade olympique d’Ebimpé multicolore, aux allures d’un ‘’champ de patate’’. Les travaux de réhabilitation démarrés à la hâte, quelques jours plus tôt, n’auront pas caché les grandes défaillances dans l’entretien de ce pré. Après Côte d’Ivoire-Cameroun, le stade a été fermé une fois de plus pour travaux. La délocalisation des matches de la Côte d’Ivoire contre le Malawi et le Mozambique est actée. « Interdiction vous est faite d'utiliser le Stade de Yamoussoukro et tout autre stade en Côte d'Ivoire pour les éliminatoires du Mondial Qatar 2022 », est-il écrit dans le document envoyé aux responsables fédéraux. Comme si ce n’était pas suffisant, un ultimatum de deux jours pour choisir un stade dans un autre pays, soit jusqu’au 22 septembre, a été donné ! Le vin est tiré, il faut le boire. Ce qui est fait, est fait. À présent, il va falloir parer au plus pressé et trouver une terre d’accueil pour ces rencontres hautement décisives. Probablement, le Ghana, le Sénégal, l’Afrique du Sud où le Maroc. Les spéculations vont bon train. Selon certaines sources, si le Ghana était une destination de repli pour la Côte d’Ivoire en raison de la proximité entre les deux pays, il y a désormais plus de chance de voir les Éléphants jouer la double confrontation contre le Malawi, en Afrique du Sud. Cela serait dicté par des considérations pratiques. En effet, la Côte d’Ivoire affronte les Flames malawites, le 8 octobre au FNB Stadium d’Afrique du Sud, puis 4 jours plus tard, ce sera sur un terrain choisi par le CN-FIF. Pour épargner à Patrice Beaumelle et ses hommes, de trop longues distances et minimiser les déplacements, il serait judicieux que tous les deux matches se disputent au pays de Nelson Mandela.
Manuel Zako
