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Football ivoirien/ Arbitrage, Football Feminin, contentieux dans le football ivoirien,Organisation des compétitions .... : Idriss Diallo sort de sa réserve et dit tout

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Le président de la Fédération ivoirienne de football affiche de grandes ambitions pour le sport roi. (Ph: DR)
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Présent à Lilongwe, Malawi dans le cadre du match Kenya-Côte d'Ivoire comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, Zone Afrique, Yacine Idriss Diallo, président de la Fédération ivoirienne de football, s'est confié aux journalistes présents à l’occasion, sur les prochaines réformes visant à améliorer le niveau des compétitions locales. Le patron du football ivoirien n'a pas manqué d'aborder l'actualité relative à l'arbitrage, aux nouveaux objectifs de l'équipe nationale, au football féminin et au débat sur les contentieux devant les commissions indépendantes. Entretien.

Problème d'arbitrage et instauration de la VAR

La VAR sera utilisée pour les matchs les plus importants.

L’arbitrage nécessite des améliorations constantes et importantes. Nous prévoyons d'implémenter la VAR (arbitrage vidéo) pour la saison prochaine, en partenariat avec la RTI et l'héritage du COCAN. La VAR sera utilisée pour les matchs les plus importants. J'ai confié la responsabilité de l'arbitrage à Bonaventure Kalou, qui est un homme sérieux et compétent. De nombreux arbitres ivoiriens sont reconnus sur le plan international. Le dicton "nul n'est prophète dans son pays" s'applique ici. Nos arbitres sont reconnus à l'étranger mais critiqués localement.

 

Subventions pour le football féminin

Nous allons augmenter les ressources du football féminin

La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Nous sommes arrivés sur la base d’un projet et des moyens dont nous étions sûrs de pouvoir mobiliser. Observez-nous jusqu’à la fin du mandat. Bien évidemment, si Dieu nous permet d’avoir la chance de continuer à travailler comme nous le faisons et à avoir toujours et encore la confiance des partenaires, nous allons augmenter les ressources du football féminin. Mais il ne faut pas seulement regarder les subventions, mais tout ce qui a été fait pour le football féminin. Aujourd’hui, il y a des filles de U17 qui sont allées au Maroc. Elles ont perdu 8-2, mais elles sont en formation. J’ai même demandé au DTN de faire en sorte que la Ligue 2 féminine ne comporte que des filles de moins de 20 ans et Ivoiriennes. En Ligue 1, il y a beaucoup de filles étrangères qui font gagner les clubs. Quand elles partent, la Côte d’Ivoire n’a pas de solution. Les filles jouent régulièrement et les meilleures vont en Ligue 1.

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Le football féminin est un travail de longue haleine. Si on veut être tout de suite devant, on se trompe. J’ai donné au DTN quatre ans pour former une très bonne équipe de jeunes filles d’ici la fin de mon mandat. Après, nous accompagnons énormément. Si on vous donne les chiffres de ce que nous payons en week-end plein, c’est-à-dire quand il y a la Ligue 1, la Ligue 2, la D3, les divisions régionales et de districts, le football féminin, le football des jeunes, car il y a des compétitions U20 et Ligue 2 féminine, c’est énorme. 80 millions de FCFA de frais d’organisation. Il faut que les gens comprennent que ce n’est pas simple. Un match de football nécessite un commissaire, des arbitres, la sécurité, des médecins, les ramasseurs de balles, le traçage du terrain. Dans le District, ils sont 336. Il faut organiser 150 matchs. On ne peut pas tout faire en même temps. On essaie de faire de notre mieux. Les gens doivent être indulgents et comprendre que ce n’est pas simple. Il faut chercher des ressources.

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En Ligue 1, Il faut remercier nos partenaires comme Canal+. Quand nous sommes arrivés, il voulait partir. On leur a demandé de rester. On est allé les voir à Abidjan et à Paris. On leur a dit qu’on allait tout réorganiser. Ils sont restés et cela nous aide énormément. On a besoin d’autres partenaires comme cela. Pourquoi les enfants vont aujourd’hui en Tanzanie ? Parce qu’en Tanzanie, la ligue perçoit, je crois, 20 millions de dollars. Et les clubs ont les subventions qui leur permettent de payer les joueurs. Le salaire minimum là-bas est d’un million pour les Tanzaniens. Pour ceux qui viennent de l’étranger, ils ont 5 ou 10 millions. Aujourd’hui, il faut qu’on ait de beaux spectacles au niveau local. Il faut de bonnes équipes, de belles images et trouver des droits télés suffisamment consistants ou complémentaires de Canal+ pour pouvoir permettre à nos équipes d’aller de l’avant. Les pays comme la Tanzanie ont de la chance. Quand Yanga ou Simba jouent, le stade est plein chaque match ou chaque week-end. En Côte d’Ivoire, les équipes ne mobilisent pas assez.

Ce n’est pas le travail de la fédération. Il y a un travail à faire au niveau des clubs. Par exemple, on a décidé de ramener les clubs vers leurs bases, quand le COK va retourner à Korhogo, il y aura de l’animation à Korhogo avec 3000 à 4000 spectateurs chaque week-end, comme c’est le cas aujourd’hui à Odienné avec le club de D3 d’Odienné. Je pense qu’on aura plus de spectateurs. Malheureusement, aujourd’hui les clubs de Ligue 1 ne peuvent pas jouer sur du synthétique. Sinon Sol FC et OSA des clubs d’Abobo auraient rempli leur stade de 5000 à 10 000 places. Mais ça, c’est le travail des équipes. Il faut que les équipes aient un ancrage local.

 

Retard du règlement des contentieux

J'ai demandé aux présidents des commissions de traiter les dossiers avec plus de célérité

Je ne suis pas gêné. Il y a l’indépendance des commissions qu’il faut respecter. Si j’interviens, on dira que je suis intervenu. Vous-même allez me critiquer. La seule chose, c’est que j’ai demandé aux présidents des commissions de traiter les dossiers avec plus de célérité. Mais je ne juge pas. La décision qui est de mon fait, j’ai dit au président de la ligue, faites vider tous les litiges avant la dernière journée. Pour qu’il n’y ait pas d’incidence et de manipulations possibles. Mais on n’a pas à intervenir dans une commission indépendante. Si je le fais, c’est que je ne respecte pas les statuts avec lesquels j’ai été élu.

 

Organisation des compétitions

Nous discutons avec les autorités pour utiliser au mieux toutes ces infrastructures dans les championnats de football. 

Nous avons de bonnes infrastructures grâce à la CAN organisée en Côte d'Ivoire. En accord avec le Gouvernement, à travers le Ministre délégué auprès du Premier ministre, Ministre des Sports et du Cadre de Vie, nous envisageons d'accueillir une ou deux compétitions par an, compatibles avec nos capacités de financement, en complément du Maroc. Il faut féliciter le Maroc, qui a sauvé et continue de sauver l’Afrique pour beaucoup de compétitions. Félicitons le Roi du Maroc et le président de la fédération marocaine, mon ami et frère Fouzi Lekjaa.

En Côte d’Ivoire, nous avons organisé une CAN, mais elle a coûté énormément d’argent au gouvernement. Organiser des compétitions a des coûts et des charges. Effectivement, le Premier ministre est ouvert et le ministre des Sports est totalement engagé. Ce n’est pas en concurrence avec le Maroc, mais en complément.

Nous avons des infrastructures adéquates pour l’ensemble des compétitions. Les stades vont vivre avec les matchs joués par les clubs de Ligue 1 et Ligue 2.

Regardez le stade d’entraînement de Yamoussoukro, qui accueille tous les matchs de Yamoussoukro. C’est un bon stade. Félicitons l’ONS pour le travail formidable de maintenance. Les infrastructures de Korhogo sont bien entretenues. Nous discutons avec les autorités pour utiliser au mieux toutes ces infrastructures dans les championnats de football. J’ai toujours dit, quand j’étais au COCAN, que je suis le seul héritier légitime et légal de la CAN, il n’y en a pas d’autre. Il est essentiel d'utiliser au mieux nos infrastructures pour maintenir leur qualité.

 

Fraude et régularisation des clubs

 

La fraude est un problème national. Nous utilisons le système FIFA Connect pour lutter contre ce phénomène et demandons à tous les clubs de se régulariser conformément aux directives.

 

Infrastructures et mobilisation des spectateurs

Nous travaillons également sur la recherche de sponsors pour augmenter les ressources.

 

Nous devons améliorer la mobilisation des spectateurs pour les matchs locaux. Il est crucial que les clubs aient un ancrage local pour attirer plus de spectateurs. Nous travaillons également sur la recherche de sponsors pour augmenter les ressources.

 

Trophées et récompenses

Nous avons commandé une quantité suffisante de nouveaux trophées et de médailles depuis le début de l’année

C’est un problème pris en compte. Depuis l’année dernière, nous avons fait de nouveaux trophées. Nous avons commandé une quantité suffisante de nouveaux trophées et de médailles depuis le début de l’année. Malheureusement, le fournisseur n’a pas pu nous les remettre à temps, car c’est une année olympique. Il y avait des commandes de médailles olympiques avant notre commande. Les trophées arrivent demain (11 juin 2024) à Abidjan. Ce qu’ils ont donné à San-Pédro sera corrigé. Malick Tohé, le premier vice président, est chargé d’organiser les Oscars cette année en juillet. Au cours de ces Oscars, nous donnerons les vrais trophées au gagnant.

Il y aura le trophée des championnats de la Ligue 1, Ligue 2, D3 et féminin, ainsi que la coupe nationale. Les vainqueurs gardent les trophées pendant un an et reçoivent une réplique après.

Celui qui gagne trois fois garde le trophée. Nous avons déjà engagé cette réforme pour améliorer la qualité des récompenses.

 

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Équipe nationale et objectifs

L'objectif est de construire une équipe compétitive pour la Coupe du Monde et de se qualifier pour la CAN 2025. 

Nous avons confié la gestion de l'équipe nationale à Emerse Faé et son staff. L'objectif est de construire une équipe compétitive pour la Coupe du Monde et de se qualifier pour la CAN 2025. Nous travaillons avec les meilleurs talents ivoiriens et visons à gagner tous nos matchs pour atteindre nos objectifs. Tout ce que je fais avec mon comité exécutif est planifié. Si vous regardez aujourd’hui, l’équipe nationale est tenue par la génération 2006. Gasset était là. Derrière lui, il y avait Emerse, que j'ai été chercher, d’abord en tant que joueur, puis en tant qu’entraîneur pour le projet.

Ensuite, quand il a été pris par l’équipe A, on a discuté et identifié Guy Demel, qui a pris en charge les U23. Il est allé avec eux en Espagne pour des tournois. Et quand Gasset est parti, nous avons fait revenir Guy pour rejoindre Faé. Pendant la CAN, nous avions un staff comprenant Cyrille Domoraud, Arouna Dindané en tant que manager sportif, Kalou Bonaventure, Ahmed Ouattara en tant que dirigeants. Quand Emerse a constitué son staff, il a souhaité que Gérard Gnanhouan vienne, et nous l’avons fait venir.

Quand nous avons dû jouer en France pour les U23 en avril 2024, il fallait trouver un technicien, alors nous sommes allés chercher Boubacar Sanogo.

Cette génération de 2006, je la connais bien. Je l’ai bâtie et fréquentée.

Tous ceux qui sont là apportent quelque chose à la gestion de ce groupe. Nous avons d'abord bâti un staff, puis nous essayons de construire une équipe. Si vous vous souvenez, j’ai dit que nous allions à la Coupe d’Afrique avec un commando pour aller chercher la CAN.

 

Lorsque nous avons pris nos fonctions, le 4 mai 2022, nous étions 13e en Afrique. Si nous suivions notre classement de la CAN au Cameroun, nous n’avions aucune chance de gagner la CAN en Côte d’Ivoire. Nous avons constitué ce commando et, par la grâce de Dieu, nous avons pu remporter cette CAN. J’ai confié les rênes à Emerse et à son staff. Je suis un président non interventionniste. Il a son projet qu’il m’a présenté, nous avons échangé et il va le déployer. Tous les joueurs qui sont là, ce sont des joueurs qu’Emerse a choisis, comme Gasset les avait choisis auparavant. La seule fois où Gasset m’a consulté pour choisir des joueurs, c’était quand Haller et Adingra étaient blessés en décembre 2023.

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Je lui ai dit de faire une conférence téléphonique avec les médecins, et ils nous ont dit ce qu’il fallait faire pour qu’ils puissent jouer. Je ne peux pas payer quelqu’un et faire son travail à sa place. L’équipe va évoluer en fonction de la sensibilité de l’entraîneur, de ses choix tactiques et stratégiques.

L’objectif est que l’équipe soit la plus compétitive possible.

Ne seront présents dans cette équipe que les joueurs qui méritent d’y être. Il n’y a pas de favoritisme. Vous avez vu qu’il a fait venir six joueurs qui n’étaient jamais venus. Il m’a dit que ce sont les meilleurs. Il est conscient que l’état de grâce dans notre pays ne dure pas. Nous allons travailler avec humilité, abnégation et rigueur avec les meilleurs Ivoiriens du moment.

Notre objectif est d’aller le plus loin possible.

La Coupe du monde 2026 et la qualification pour la CAN 2025. Le tirage au sort pour la CAN 2025 aura lieu début juillet. Nous ne savons pas dans quelle poule nous allons tomber, mais nous allons tout mettre en œuvre pour nous qualifier pour la CAN 2025 et essayer de conserver le trophée.

 

Finale de la Coupe Nationale

La finale de la Coupe Nationale se jouera à Bouaké le 23 juin prochain. Selon les règlements, il faut 48 heures entre deux matchs. Nous devons jouer le 23 juin parce que nous nous sommes engagés auprès de la FIFA à finir avant le 30 juin. En outre, le député maire de Bouaké, Amadou Koné, a joué un rôle important dans tout ce qui s’est passé dans la ville de Bouaké. Il faut aller le remercier.

Ça sera aussi une manière de remercier les populations, la ville et ses autorités pour leur soutien.

Nous faisons de notre mieux pour améliorer tous les aspects du football ivoirien. Nous restons humbles et concentrés sur nos objectifs, en travaillant avec rigueur et abnégation.

 

Olivier Yeo avec Sercom FIF

 

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