Il a récupéré le témoin. Georges Joseph N'Goan a officiellement reçu les pleins pouvoirs de sa nouvelle fonction, le vendredi 6 mai. Élu le samedi 30 avril 2022, lors de l'Assemblée générale ordinaire élective, le nouveau président du Comité national olympique de Côte d'Ivoire peut maintenant engager toutes les réformes qu’il souhaite.
Il a déjà annoncé les couleurs. Le successeur du Général Lassana Palenfo a défini ses priorités. Il s’agit entre autres de modifier les textes du CNO-CIV, car pour lui, ceux-ci sont très obsolètes et sont également, en trop grand déphasage avec les réalités internationales. Le nouveau patron du CNO entend très rapidement se pencher sur la préparation des Jeux Olympiques de 2024 à Paris en France. À court et moyen termes, Georges Joseph N'Goan souhaite redynamiser l’olympisme à travers un réaménagement du dispositif juridique, qui est d’ailleurs, déjà en cours. Se définissant comme ayant les capacités pour transformer le CNO-CIV, il dit avoir « fait le diagnostic du CNO et travaillé sur les remèdes afin de redynamiser la machine. Le sport de nos jours, ne peut plus se contenter de fonctionner comme autrefois ». En 14 participations depuis 1964, la Côte d’Ivoire enregistre en tout et pour tout, 4 médailles olympiques. Gabriel Tiacoh a remporté la première pour le pays en 1984 en athlétisme.
4 médailles olympiques en 58 ans…
Les trois autres ont été raflées par des taekwondoïstes dont Cissé Cheick, en or, à Rio en 2016. Ruth Gbagbi quant à elle, détient le record de médailles (2), le bronze à Rio et aussi à Tokyo 2020. Pas vraiment de quoi se vanter quand on veut siéger à la table des grandes nations olympiques du monde. Même si les athlètes ont une grande part à jouer, le CNO de Côte d’Ivoire doit se réinventer pour mettre ces derniers dans les conditions idoines. Pour une structure dont la mission est de « développer, promouvoir et protéger le Mouvement Olympique, d’organiser la représentation de la Côte d’Ivoire aux Jeux Olympiques et aux compétitions multisports régionales, continentales ou mondiales patronnées par le comité international olympique (CIO) », il faut l’avouer, on est quelque peu loin du compte. Depuis des années, il est de plus en plus reproché à la maison de faire du surplace. Aucune créativité, là où dans certains pays voisins, notamment au Mali, au Sénégal, les CNO sont devenus des instruments incontournables pour la valorisation des talents locaux. C’est donc pour donner un coup d’accélérateur à la politique du CNO-CI, et rendre l’institution plus dynamique que Georges N’Goan a décidé de se porter candidat. « Nous allons nous atteler en priorité, à modifier nos statuts. Nos statuts actuels datent de 2002. Il faut mettre ces statuts en harmonie avec la charte olympique et la loi de 2014. D’ici deux mois, nous allons nous atteler à modifier ces statuts. Nous préparons aussi, les Jeux Olympiques de Paris 2024 et les Jeux de la Jeunesse de Dakar 2026. Ces préparations consistent à faire des compétitions nationales, continentales et mondiales. C’est tout un programme, jusqu’en 2026 », a indiqué le nouveau patron de l’olympisme en Côte d’Ivoire.
Une nouvelle vision pour tout réformer
Ancien bras droit du Général Palenfo, ce dernier s’est réjoui du choix de Me Georges N’Goan à la tête du CNO, car selon lui, « il est la personne idéale à ce poste », parce que connaissant l’esprit même de l’olympisme. À en croire le Général Lassana Palenfo, « alliant le sport à la culture et à l’éducation, l’olympisme se veut créateur d’un style de vie, fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative de l’exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques fondamentaux usuels ». C’est la raison pour laquelle il valide totalement l’élection de son ancien homme de main. L’autre enjeu de cette élection, faut-il le rappeler, était d’harmoniser la vision du Comité national olympique avec l’ensemble des performances sportives au plus haut niveau, en Afrique et dans le monde ; de permettre aux athlètes ivoiriens d’être capables de rivaliser avec les meilleurs au monde. Un CNO Côte d’Ivoire bien organisé et structuré, qui offre tous les moyens et les possibilités aux athlètes de se surpasser. Georges N'Goan est arrivé en tête avec 11 voix, devant Kouakou Lucien (10 voix) et Bamba Cheick Daniel (7 voix) au premier tour. Au terme du deuxième tour, Georges N'Goan a remporté l'élection avec 17 voix contre 11 pour Kouakou Lucien. Il a désormais, la lourde tâche de gérer le Comité national olympique de Côte d’Ivoire pendant 4 ans.
Manuel Zako
