Le Sénégal et le Ghana sont OK Les éliminatoires de la zone Afrique pour la Coupe du monde au Qatar livrent leur verdict mardi. Le Ghana a décroché le premier billet de la soirée pour le Mondial-2022, après son match nul 1-1 face au Nigeria, ainsi que le Sénégal qui s’est imposé aux tirs au but contre l'Égypte. Coup de sifflet Ces deux matches étaient de bons baromètres pour jauger l’état de forme de notre équipe à quelques mois de la CAN 2023. Le compte est mauvais au finish.
La Coupe d’Afrique des nations, c’est dans un peu plus d’un an. La Côte d’Ivoire qui organise cette 34e édition de la grandmesse du football africain, veut se donner les moyens de la remporter. Pour accrocher une troisième étoile sur sa tunique Organe-Blanc-Vert, il va falloir, pour la sélection nationale, élever le niveau de jeu. Pour le moment, il y a encore du chemin à parcourir pour construire une solide équipe de Côte d’Ivoire. Les deux matches amicaux contre la France, vendredi dernier et contre l’Angleterre, hier mardi, ont été de véritables tests grandeur nature pour les Ivoiriens. Deux rencontres qui ont permis d’étaler les grosses lacunes de l’équipe dirigée par Patrice Beaumelle. Si le premier match contre la France, malgré la défaite, a pu donner des gages de satisfaction, l’équipe de Côte d’Ivoire a complètement pris l’eau contre les Three Lions. Évoluant, vendredi dernier contre les Bleus, dans un dispositif en 4-3-3, on a senti que le bloc équipe des Ivoiriens commençait à évoluer ensemble. On a pu observer également le lien qui se créait de plus en plus entre la défense, le milieu et l’attaque. Les Ivoiriens se trouvés et ont tenu le ballon parfaitement. Dans le placement tactique et dans les défis physiques, les Éléphants ont répondu présent. Hier, contre Rahim Sterling et ses coéquipiers, alors qu’on croyait retrouver une Côte d’Ivoire revancharde, les Pachydermes ont été étrillés 3-0. Les Éléphants qui se cherchent Si le score est sans appel, c’est la prestation des Éléphants qui a surtout laissé à désirer. Sur le plan tactique et technique, la Côte d’Ivoire n’a rien produit d’attrayant. Une défense aux abois, qui a laissé les attaquants anglais se balader tranquillement. Des sorties de balle difficile côté Éléphants. Des contrôles de trop, qui occasionnent des pertes de balle. On a retrouvé une équipe de Côte d’Ivoire sans fondement de jeu. Malmenée de bout en bout contre l’Angleterre. Une défense trop attentiste qui a laissé les attaquants anglais, amenés par Jack Grealish, lui créer toutes les misères du monde. Aucune action offensive réelle de but contre ces Three Lions. Des latéraux à la peine et la traîne, à l’image de Serge Aurier et Hassan Kamara qui ont été sous pression toute la première période. Un milieu de terrain submergé par les vagues anglaises, à l’image d’un Franck Kessié dépassé par les évènements. L’équipe de Côte d’Ivoire a montré sur la pelouse du stade Wembley, un visage bien pâle, hier. Les Anglais ont mené l’équipe ivoirienne du bout du nez. Le rythme, dès l’entame de la rencontre, est soutenu. Les Anglais posent les pieds sur le cuir. Les Éléphants sont mis en déroute et déjouent. Une équipe de Côte d’Ivoire attentiste, dominée dans tous les secteurs de jeu. Face à une équipe qui joue au ballon, les Éléphants peinent à retrouver leurs automatismes. Le capitaine Serge Aurier, comme contre la France, est la plus fausse note de ces deux rencontres. Sterling, à la 30e, à gauche, dans la surface, se joue d'Aurier d'un passement de jambes dévastateur. Il envoie une offrande vers Watkins entre le gardien et la défense. L'attaquant d'Aston Villa conclut d'un plat du pied gauche (1-0). Après un premier carton jaune, Serge Aurier va commettre une deuxième faute, évitable. Le capitaine abandonne le navire, après un carton rouge. En infériorité numérique, le navire ivoire coule. Sterling frappe du gauche, au terme d'une chevauchée vers l'axe depuis son aile droite, à la 45e. Sangaré Badra repousse sur sa droite sur Grealish qui retrouve son capitaine. Sterling double l'écart d'un plat du pied gauche assuré (2-0). Dur, dur pour Beaumelle Le troisième but anglais est la copie conforme du dernier but contre la France. Foden dépose un corner depuis la gauche sur la tête de Mings au second poteau à la 94e. Le défenseur pique sa tête et trompe une troisième fois, Sangaré Badra sur sa gauche. Deux matches, 2 défaites, 5 buts encaissés, 1 but inscrit : la note est salée. Koné Yaya Toutou, notre consultant relativise. « Ils sont très percutants sur les côtés comme Pépé et Zaha. Beaumelle devrait se pencher sur cet aspect du problème que vivent les Éléphants. Il faut faire preuve de vigilance en défense. Elle est trop attentiste sur les balles aériennes. Bonne prestation, dans l'ensemble, mais les Éléphants se sont vus trop beaux. Ils se sont regardé les nombrils sans chercher à en imposer à l'adversaire. Il faudrait qu'ils songent à pourvoir Haller de ballons. C'est inadmissible qu'il se balade dans la surface adverse sans être sollicité par ses partenaires », exhorte notre spécialiste. Pour Rigo Gervais, ancien coach du Séwé Sports de San Pedro, « contre la France, les Éléphants, il faut le reconnaître, ont bien joué physiquement et tactiquement ». Pour lui, « on a vu une équipe de Côte d’Ivoire qui a eu la maîtrise du ballon, qui a fait le jeu et qui a même dominé son adversaire. Le but de Nicolas Pépé a couronné la belle entame de match des Éléphants. On dit que c’était un match amical, mais qui n’avait en réalité, rien d’un match amical. Sur ce match, les Éléphants ont donné satisfaction, malgré la défaite. Ce qu’on peut déplorer, ce sont certains changements opérés par le coach. Pour la plupart, ils n’ont pas donné les résultats escomptés ». J’ai entendu, dira-til, « beaucoup de choses, mais je dois dire que ce n’est pas aux ailiers, notamment Pépé, Gradel ou encore Zaha, de multiplier des centres comme à l’ancienne. Nous avons des ailiers qui sont forgés pour attaquer la surface, faire la différence et marquer. Dans notre système, c’est aux latéraux qu’il revient la charge d’adresser des centrex en direction d’Haller, notre pointe en attaque. Lorsque nous jouons contre des équipes qui tiennent le ballon comme la France et l’Angleterre, et que nos latéraux sont mis en difficulté, les centres ne peuvent jamais arriver »
Manuel Zako
