Dans la crise relative à l’élection du président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Bernard Anouma se présente aujourd’hui, comme le fédérateur.
Devant les nombreuses passes d’armes des différentes équipes des candidats déclarés, l’ancien président de la FIF invite les protagonistes à un cessez-le-feu. En sa qualité d’ancien patron de la maison de verre, Jacques Anouma a été désigné médiateur dans la crise qui secoue le football ivoirien. Dans sa démarche de médiation, il a initié depuis le 11 mars 2022, des consultations avec les acteurs clés du processus, notamment Sory Diabaté, Idriss Diallo, Didier Drogba, pour ne citer que ceux-là. Selon des sources, alors que l’ancien joueur de Chelsea accuse plusieurs clubs de vouloir le freiner, en adoptant des règles trop contraignantes pour se porter candidat, le conseiller spécial sénior du président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, lui aurait suggéré de cesser de se victimiser. Bloqué, totalement à l'arrêt, depuis environ plus de 3 ans, au point d'être mis sous normalisation, le processus électoral pour la présidence de la FIF, réenclenché récemment, a dû être une fois de plus, interrompu. La FIFA et la CAF recommandent pour cette élection, soit l’annulation des parrainages, soit un retour à 4 parrainages au lieu de 8 comme adopté à la dernière AG.
Donner une chance à la paix
Jacques Anouma a livré sa position sur la polémique qui a suscité les recommandations des deux faitières et divise en ce moment, les acteurs du football ivoirien : « Nous sommes obligés de respecter les directives de la FIFA». « Si nous ne les respectons pas, il y aura des conséquences », prévient l’ancien président de la FIF. Ajoutant que « la Côte d’Ivoire risque même la suspension. La souveraineté dont certains parlent, est limitée. Au-dessus de la FIF, il y a la CAF, la FIFA et le TAS. De quelle souveraineté parlons-nous ?». Si le football est une opportunité de célébration de la fraternité, de l’unité, de l’amour mutuel et de la fierté nationale, toute initiative visant à renforcer ou ramener la paix, devrait être saluée. Personnage clé dans le football ivoirien, africain, voire mondial, l'ambassadeur Jacques Anouma propose ses bons offices, en vue de ramener la paix, le calme et la sérénité au sein du football ivoirien. L’objectif, selon nos informations, est de mettre tous les acteurs du football ivoirien d'accord sur la nécessité de sauver la discipline, au lieu de privilégier les intérêts particuliers et ultra-personnels. Jacques Anouma, de l’opinion de certains dirigeants de clubs, ne peut être « juge et partie ». « On ne peut pas être juge et partie en même temps. Jacques Anouma est le président de l’AFAD qui est un club proche d’Idriss Diallo, candidat à la présidence de la FIF », déplore Kouakou Konan Laurent, président de Kimi FC de M’Bahiakro, candidat déclaré à la présidence de la FIF.
La médiation, ils n’en veulent pas
« Quand cette crise couvait, il était là, il n’a rien dit. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il viendra le faire. Les candidats Idriss Diallo et Sory Diabaté avec leurs équipes respectives, sont dans une sorte de défiance contre la FIFA et la CAF. C’est une attitude d’opposition qui, pour moi, pourrait plomber notre football. Imaginons un instant que le président est élu. Il se tourne vers quelle instance après ? Moi, je pense qu’il n’y a même pas de place pour une quelconque médiation. La FIFA et la CAF ont été assez clairs. Il faut prendre en compte, leurs recommandations », exhorte le candidat à cette élection. Pour sa part, Sery Valentin, le président de Yopougon FC, estime que « c’est une médiation qui vient à point nommé, si et seulement si elle est menée à bien ». Selon lui, Jacques Anouma « n’est pas aussi neutre dans l’affaire, il est un des acteurs majeurs du football ivoirien. Les réunions du GX se faisaient souvent chez lui. Il est aussi le président du club (AFAD) qui soutient les 8 parrainages qui posent problème aujourd’hui ». « Est-ce qu’on peut faire confiance à Jacques Anouma ?», M. Sery s’interroge. Pour lui, « Anouma est acteur de la déchirure du football ivoirien. J’ai échangé avec lui concernant la question des parrainages. Il m’a dit : ‘’annuler les parrainages et laisser la possibilité à tous les candidats de se présenter était anti-démocratique’’. Avec une telle réponse, je me demande s’il peut mener un tel processus à bien ». « Jacques Anouma entretient des relations saines avec tous les camps », défend une source proche de l’ancien président de la FIF. À l’en croire, « Jacques Anouma entend s'investir, pleinement dans cette mission de sauvetage. Il ne reculera devant aucun obstacle ».
Manuel Zako