
Certains promoteurs immobiliers auxquels le gouvernement a concédé des parts de marché dans le cadre du programme présidentiel de logements sociaux et économiques, se sont montrés peu scrupuleux. Du moins, à en croire le Directeur général du Logement et du Cadre de vie, au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Célestin Koalla.
Des promoteurs sans scrupule
« Certains disent qu’il y a trop de promoteurs véreux, c’est vrai », a-t-il admis. Et d’ajouter : « Sur la soixantaine de promoteurs, on a une cinquante qui font du bon travail et une dizaine qui font du mauvais travail (…) Il y a des cas de promoteurs véreux qui fuient avec des milliards de FCFA ». Puis le Dg du Logement et du Cadre de vie de citer des exemples de promoteurs nationaux qui ont déçu la confiance placée en eux par le gouvernement, qui espérait ainsi contribuer à faire de ceux-ci des champions nationaux. « Il y a un promoteur ivoirien à qui on a donné toutes les autorisations et trois à quatre ans plus tard, il a disparu.
Ne parvenant plus à le joindre, on a appelé son épouse, laquelle a fini par fermer son téléphone, fatiguée qu’elle était de trouver des raisons pour justifier la disparition de son mari », a-t-il révélé. Il a par, ailleurs, donné l’exemple d’un autre que le ministère a dû traquer jusqu’à son domicile, en y dépêchant nuitamment un huissier. Et comme pour amener l’opinion et plus spécifiquement les populations à distinguer ces promoteurs véreux des bons et éviter ainsi de se faire gruger, Célestin Koalla a égrené une liste de ceux dont l’exécution des travaux est jugée grandement insuffisante et donc en deçà des attentes. Il s’agit d’AMAOS, INTERBAT, GENIE BATIM, I2LV, SEAFAN, CAD-CI.
Des mesures pourtant prises pour écarter ces mauvais élèves
Après avoir épinglé ces mauvais élèves, le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a tenu à préciser qu’il s’était assuré que ces promoteurs, aujourd’hui défaillants, répondaient, lors de leur sélection, aux conditions édictées. « La commission d’agrément des promoteurs travaille sur pièce. On demande d’abord à la police de faire une enquête sur tout promoteur qui vient nous soumettre sa candidature », a-t-il commencé par expliquer le processus de validation des dossiers soumis par les promoteurs immobiliers.
« Comment le ministre Koné Bruno peut deviner que tel promoteur immobilier, dans trois ou cinq ans, va se transformer en un vrai voyou ? On ne peut pas. On lui fait confiance au départ avec l’enquête policière. C’est comme quand le ministre des Transports donne une autorisation à un chauffeur pour conduire un taxi, il ne peut pas deviner que ce chauffeur dans deux ou trois ans va se transformer en bandit pour agresser ses propres passagers », a poursuivi l’orateur principal de La Matinale du Bâtir. Et de conclure : « On ne donne pas des agréments à des promoteurs pour qu’ils deviennent des cas graves après ». Il s’est par la suite appesanti sur des chantiers qui ont été confrontés à des difficultés en raison de certaines difficultés et auxquels le ministère est en train d’apporter des solutions.
Assane Niada