Société

Lutte contre la désertification: La culture de l'hévéa pour coloniser la savane

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L’agriculture, la construction d’infrastructures, les activités minières et même l’urbanisation, ces activités économiques sont responsables aujourd’hui, de déforestation sur le continent. Il faut enrayer la déforestation durant les 10 prochaines années. Il s’agira donc de restaurer les terres dégradées, lutter contre les incendies et soutenir les communautés autochtones. Voici les défis auxquels reste confronté l’État ivoirien.

L’agriculture ivoirienne représente au moins 25 % du produit intérieur brut (PIB) et 75 % des exportations. Ce secteur constitue également, l’un des principaux facteurs de la déforestation dans ce pays. En 60 ans, il a perdu 90 % de son couvert forestier.

Agriculture durable, agroforesterie ou reboisement intensif, les autorités de la Côte d’Ivoire veulent reconstituer le couvert forestier national. Elles intensifient désormais, les initiatives pour freiner la déforestation et la sécheresse qui en découlent. L’agroforesterie est la nouvelle politique adoptée par ces autorités. Le gouvernement ivoirien encourage depuis 2017, une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, conformément à son engagement de 2014 dans le cadre de la déclaration de New York sur les forêts.

 

Planter de l’hévéa, c’est créer un micro climat pour susciter la pluviométrie

Cette politique forestière est basée sur une approche culture-reboisement, ainsi que la restauration de 20 % des terres. L’hévéaculture se positionne donc comme la réponse à cette problématique. « Ceux qui font un procès à l’hévéaculture se trompent », selon Eugène Krémien, président de l’APROMAC, l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire. Il l’a exprimé au cours d’une conférence de presse, le jeudi 19 mai 2022, à la salle des médias, en marge de la COP 15 qui se tient à Abidjan.

« L’hévéaculture n’entame pas les zones protégées que sont les forêts classées, les parcs nationaux, etc. Depuis quelques années, nous développons les plantations dans les jachères. Mieux, nous sommes allés dans les zones marginales, celles qui sont au-dessus d’un certain nombre de hauteurs où les pluies étaient moindres. Lorsque vous créez une plantation dans une zone marginale, au bout de 10 ans, vous créez un micro climat qui fait que la pluviométrie augmente dans ces zones », a indiqué le PCA, répondant aux ONG qui estiment que l'hévéa dévore les forêts.

 

L'hévéa n'appauvrit pas le sol

En effet, de nombreuses personnes dénoncent que l'hévéa met en péril, la sécurité alimentaire de la Côte d'Ivoire, en appauvrissant les sols. "L'hévéa n'appauvrit pas le sol, enlevez-vous ça de la tête. Ceux qui le disent, ne sont pas des producteurs", rétorque M. Kremien, pour qui "l'hévéaculture moderne doit s'accommoder avec une politique d'autosuffisance alimentaire".

"La culture de l'hévéa ne s'attaque pas aux forêts classées. En faisant de l'hévéa, on fait du reboisement. Là où les autres ont détruit, nous, on construit.  Planter de l’hévéa, c’est planter une forêt. Il faut 4 ans pour que le couvert forestier recommence à se constituer avec l’hévéa. Les forêts homogènes, il en existe ! Par exemple, une plantation de tecks est une plantation d’arbres relativement homogènes. Et l’hévéa répond à différents besoins. En plus de répondre à une production économique avec la production de latex, dans un second temps, le bois d’hévéa peut être valorisé en bois de chauffe ou en bois d’œuvre », conclut-il.

La reconstitution du couvert forestier est un véritable puits de carbone. Avec l’hévéa, on trouve une alternative qui a un intérêt pas du tout négligeable. 

 

Joël Dally

 

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