Première pour ledit ministère, cet événement a rassemblé les communautés alliées notamment les Godié, Attié, Abbey et Dida, ainsi que d’autres groupes vivant dans la région du Gboklê, pour réaffirmer les valeurs ancestrales d’hospitalité, de fraternité et de tolérance. Devant l’engouement suscité, le coup d'essai sera désormais institutionnalisé. La ministre de la Cohésion Nationale, Myss Belmonde a pour ambition de tenter l'expérience dans toutes les autres régions du pays. Cette volonté de renforcement de la cohésion nationale s’est rapidement transformée en action concrète à travers l’élaboration d’un calendrier qui devra s’inscrire dans le cadre d’une tournée national de la Journée des alliés de l'hospitalité et de la fraternité.
« Je me réjouis de cette activité, une activité inter-ethnique, une activité qui au fil du temps et des années a perdu sa valeur. Il est du devoir de nos chefs traditionnels, de faire en sorte que les valeurs, qui dans les années 70 jusqu’à 90, ont permis de garantir la solidarité et la concorde dans le pays, puissent être remises au gout du jour. Que ces valeurs soient les valeurs les mieux partagées pour la Nation ivoirienne. Les alliances interethniques renforcent la cohésion, la solidarité et la paix, il est donc de notre devoir, à tous, de faire en sorte de nous replonger dans nos tradition et d'en sortir le positif », a exhorté Myss Belmonde Dogo, lors de cette activité. Et le positif pour le ministère de la Cohésion, a-t-elle indiqué, « c’est le raffermissement des liens de fraternité des Ivoiriens et de la cohésion nationale. Il nous faut renforcer ces alliances pour que la Côte d'Ivoire retrouve sa solidarité ».
La ministre a profité de l’occasion pour lancer un message de paix. « Chers parents, je vous demande, de vivre dans le modernisme en gardant nos pieds dans la tradition. C’est la tradition qui a permis à la Côte d’Ivoire d’avoir des jours de progrès, des années de progrès, il nous faut revivre cela. Il est important pour chacun d’entre nous de respecter le jeu des alliances. Nous n’aurons plus de conflit inter-ethnique, intercommunautaire, nous n’aurons plus de conflits dans nos villages. Comme par le passé, nous devons régler dans un premier temps nos problèmes, sous l’arbre à palabres dans nos villages.
C’est ce que nous voulons pour la Côte d’Ivoire. Que les chefs deviennent les premiers maillons de règlement pacifique de nos conflits », a-t-elle invité. Cette édition inaugurale a été saluée par les populations et autorités de la région du Gboklè, et plus particulièrement le ministre-gouverneur, Philippe Legré. « Lors de la dernière crise, les alliances ont joué un grand rôle. Il était difficile pour un Dida de donner un coup de poing à un Abbey, et vice-versa. Il était difficile pour un Senoufo de donner un coup de poing à un Odienneka. C’est cette atmosphère qui a fait que la crise n’a pas eu de grande ampleur. Utiliser cette stratégie pour maintenir la paix et la cohésion, nous sommes sûr qu’en développant cette stratégie les Ivoiriens seront plus solidaires », a-t-il félicité l’initiative.
Manuel Zako
