Abidjan, le jeudi 8 juillet 2021 (lavenir.ci)-Le Commissaire du Gouvernement n’est pas content du comportement de certains éléments des forces de l’ordre qui se sont adonnés à des actes de violation des règles élémentaires de droit de l’Homme. Le Contre-Amiral Ange Kessi, a, dans une colère noire, porté l’affaire à la connaissance de l’opinion sur les réseaux sociaux.
Selon lui, mardi dernier, une plainte a été portée à sa connaissance par dame Troh Odette, faisant état de ce que son mari, Troh Dagobert, a été enlevé par un groupe de personnes se réclamant de la Police Nationale. Ce jour-là, 6 individus ont pénétré dans leur appartement pour se saisir de son mari pendant que d’autres attendaient dehors.
A la question de cette dame de savoir où était conduit son époux, et les motifs de son arrestation, l’un d’entre les hommes en tenue, aurait répondu : « où on l’emmène, ce n’est pas votre problème ». A en croire la plaignante, ils ont même empêché qu’un membre de la famille prenne le numéro d’immatriculation de leur véhicule.
Pour le Commissaire du Gouvernement, cette forme d’opérer est strictement illégale et il n’a pas manqué de le signifier par téléphone au Préfet de Police, ainsi qu’au Directeur Général de la police.
Le Contre-Amiral Ange Kessi va plus loin pour dire que Monsieur Troh aurait pu refuser de suivre les policiers, parce que ceux-ci n’ont pas décliné leur identité ni le lieu où il était amené. Puisqu’il ne sait pas à qui il avait affaire, surtout que « les soi-disant policiers » étaient en civil à bord de véhicules civils. Et que nul ne pouvait deviner s’ils étaient des policiers ou des braqueurs ?
« Lorsque pour des raisons de sécurité ou de procédure judiciaire, vous interpellez un individu, le chef qui conduit l’opération est tenu, je dis bien tenu, donc c’est une obligation et non une option, de préciser à la famille de la personne interpellée, le lieu de destination et de préciser le nom de l’unité qui a opéré interpellation », a dit le chef du parquet militaire. « Ignorer ou mépriser ces mesures, sont une grave violation de consignes et les personnes qui ont enlevé monsieur Troh, sans dire à sa famille la destination de leur parent, seront recherchées et poursuivies par le Tribunal Militaire d’Abidjan », a prévenu le Contre-amiral.
En vertu de ces graves erreurs, Le Commissaire du Gouvernement a dit avoir convoqué le Préfet de Police d’Abidjan à son bureau pour plus de précisions sur cette affaire de « violations graves des Droits de l’Homme sur le territoire national » qu’il prévient de ne pas tolérer. A l’endroit des forces de l’ordre, il leur a rappelé d'« exécuter leur mission en tout professionnalisme et non en violation des règles édictées par les principes les plus élémentaires des droits humains. »
Venance KOKORA