Société

Développement satellitaire : Adama Diawara annonce la création d’une agence spatiale ivoirienne

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Les ministres ivoiriens Adama Diawara et Kandia Camara entourés de leurs homologues de pays étrangers en compagnie des représentants de l’UE et la Commission de l’Union africaine (Ph DR)
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La Côte d’Ivoire veut se doter d’une agence spatiale. Cette information a été donnée par Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’était à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la conférence internationale NewSpace le mercredi 26 avril 2023 au Sofitel Hôtel Ivoire.

Instituée conjointement par la Commission de l’Union Africaine (CUA) et Space in Africa, c’est la Côte d’Ivoire qui a été choisie pour abriter la deuxième édition de la Conférence NewSpace Africa. Débutée le 25 Avril elle fermera ses portes le 28 Avril 2023.  Elle a pour objectif le développement de l’industrie spatiale en Afrique.  Ainsi, plus de 400 participants en provenance d’Afrique et d’Europe prennent-ils part à cette conférence internationale. À l’ouverture des travaux, le Pr Adama Diawara, a affirmé que la Côte d’Ivoire travaille à se doter d’une agence spatiale (ASCI) : « Avec le NewSpace, il y a aujourd’hui de vraies opportunités autour des nanosatellites et des drones, et la Côte d’Ivoire compte en profiter avec sa future agence spatiale pour développer et pour consolider sa politique spatiale pour accompagner le développement du pays avec des moyens innovants (fabrication de drone, et projets de fabrication de nanosatellites à l’INP-HB). L’agence spatiale de Côte d’Ivoire se veut l’instrument de mise en œuvre de la politique nationale de recherche, de formation et de développement de l’activité spatiale, pour assurer la sécurité du territoire, la protection de l’environnement et la gestion rationnelle des ressources naturelles du pays », a fait savoir Adama Diawara, qui assure la parrainage de cette conférence. Poursuivant, le Pr Adama Diawara a fait observer que  le NewSpace peut contribuer à améliorer les communications en Afrique, en fournissant des services de télécommunication et d’internet à des endroits qui ne sont pas facilement accessibles par les infrastructures terrestres traditionnelles. Cela peut contribuer à stimuler l’activité économique et la croissance, en permettant un accès plus large à l’information, à l’éducation,  aux services financiers, au commerce électronique et à la connectivité des populations isolées. Le NewSpace peut également aider à renforcer les  capacités technologiques de l’Afrique, en encourageant l’innovation et la recherche dans les domaines des sciences de l’espace et de l’ingénierie. Toutefois, le ministre a déploré certaines contraintes qui ne favorisent pas dans toute sa plénitude la mise en œuvre de NewSpace en Afrique. Ces défis à relever selon Adama Diawara sont de cinq ordres. Le premier défi est l’accès à la technologie. Pour le premier responsable de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire,  la majorité des pays africains n’ont pas accès à la technologie spatiale de pointe, ce qui rend difficile la création d’initiatives sur certains segments du NewSpace. Le deuxième défi est d’ordre financier. À l’en croire, les investisseurs sont peu enclins à investir dans les pays africains, en raison de la perception de risques élevés et de l’absence de précédents en matière de réussite  dans ce domaine. Comme solution à cette situation, il préconise que l’Etat accompagne cette dynamique NewSapce en Afrique. Un autre défi qu’il a relevé est le manque d’infrastructures de base telles que les stations de suivi des satellites. Toute chose a-t-il expliqué qui rend difficiles le développement de projets spatiaux en Afrique ; dans la mesure où les entreprises doivent souvent s’appuyer sur des infrastructures étrangères pour lancer et gérer leurs satellites.  Le quatrième défi est que les réglementations pour les activités spatiales en Afrique sont souvent vagues ou inexistantes, a déploré le professeur de physique, ce qui crée de l’incertitude pour les entreprises qui cherchent à développer des projets dans ce domaine. Enfin, il y a un manque de main-d’œuvre qualifiée en Afrique pour soutenir le développement du NewSpace. Les entreprises doivent souvent chercher à l’étranger pour recruter les experts en matière de technologie spatiale.

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Pour sa part, Kandia Camara, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, représentant le Premier ministre Patrick Achi   a  indiqué que le NewSpace va aider considérablement la Côte d’Ivoire tant dans son développement économique que la recherche scientifique :

« Nous espérons donc à travers cette conférence bâtir des collaborations stratégiques pour le développement de l’Agence Spatiale de Côte d’Ivoire (ASCI), qui permettront de mobiliser des ressources pour son essor, notamment, pour la formation et la recherche, pour le développement de services allant de la conception de nanosatellites et de drones, à la fourniture de services d’applications appropriées, répondant aux besoins des utilisateurs et des institutions nationales ».

Pour Kandia Camara, les pays africains gagneraient à tout mettre en œuvre à entretenir et faire vivre longtemps le NewSpace : « L’espace est un lieu de rencontre et un vecteur de prospérité, comme je l’ai dit plus haut. Mais permettez-moi de vous rappeler qu’il nous faut protéger ce bien commun, par la promotion de standards de régulation. L'espace ne peut pas être une zone de non-droit. Il y a trop d'intérêts en jeu, d’abord sur le plan de la souveraineté, parce que la continuité de service de nos institutions publiques dépend de l’espace ; et là je pense aux télécommunications. Il y a aussi trop d’intérêts en jeu sur le plan économique comme je l’ai souligné précédemment et, sur le plan militaire, comme le démontre l’actualité internationale ».

Ernest Famin

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