Société

Reportage/ Rond-point de la gendarmerie d’Abobo, rond-point de la Riviera 2… Ces voies publiques transformées en commerce

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Ils ont l’allure de foires commerciales. Malgré les nombreux déguerpissements effectués de part et d’autres, plusieurs espaces dédiés à la circulation du public dans la capitale économique ivoirienne, sont toujours occupés par les opérateurs économiques. Reportage !

 

Difficile parfois de se frayer un chemin. Les trottoirs aménagés pour faciliter la circulation des piétons sont transformés en lieux de commerce à Abidjan. Les commerçants de chaussures, jouets, tenues vestimentaires, appareils électroménagers et autres articles, squattent le trottoir pour y vendre leurs articles. C’est le cas du rond-point de la gendarmerie d’Abobo obstrué par la forte présence d’opérateurs économiques. Cet espace  est devenu un véritable marché. Mendiants, commerçantes de vivriers et autres vendeurs d’articles divers y ont installé leurs affaires.

           On n’a pas le choix

Un endroit réputé être le marché où les ménages peuvent s’approvisionner à moindre coût. Les prix des articles divers sont, en effet, accessibles parce tout est exposé à ciel ouvert. Un panier à la main gauche, Karidja Sangaré passe et repasse devant les étals. Par moments, elle s’arrête, considère du regard, des tas de produits vivriers soigneusement exposés et échange quelques mots avec les vendeuses. « Tout est cher sur le marché, mais ici au moins, c’est acceptable. Avec 10 000F, je peux faire une provision d’une semaine. Il n’y pas mieux que ce marché à Abidjan », lance-t-elle. En effet, Mme Sangaré est une habituée de cet espace. Depuis bientôt cinq ans, elle s’y rend fréquemment. Elle peut se vanter d’en connaître les coins et recoins, de savoir où et avec qui acheter moins cher. Pourtant, elle réside à Cocody-Angré. Assis sur un banc, entre sacs et divers autres emballages, Landry K., d’un œil vigilant, suit le remue-ménage de ce matin, de peur de se faire voler ses articles. « Nous recevons du beau monde. Mais souvent, nous sommes confrontés à des cas de vols. On n’a pas le choix. Les box coûtent excessivement chers dans le marché », dénonce-t-il. Toutefois, cette situation n’est pas spécifique à Abobo.

Délogés, mais toujours présents

Au rond-point de la Riviera II, malgré la construction de l’échangeur, les commerçants n’ont pas renoncé à s’installer dans cet espace. A la gare des taxis intercommunaux "wôrô-wôrô", qui font la ligne Riviera-Angré Terminus 81-82 et le commissariat du 22è, le constat est le même. Plusieurs fois, ces occupants illégaux ont été délogés, mais ils sont toujours revenus. « Nous n'avons pas d'argent pour louer des magasins, nous sommes donc obligés de nous débrouiller ici, sur la route. On sait que c'est dangereux, mais nous n'avons pas d'autres solutions », explique dans un français approximatif, Bintou Sawadogo, vendeuse d'articles et de lingeries pour bébé. Elle dit être installée à cet endroit depuis 2015. Certains vendeurs, plus mobiles, n'hésitent pas à accoster les passants pour leur proposer leurs articles. Ces commerçants occupent ces lieux généralement les soirs, notamment aux heures de pointe où il y a une forte clientèle. Mais le danger, c'est qu'ils sont exposés aux accidents de la circulation.

D'ailleurs, notre interlocutrice nous informe que les drames sont réguliers. Aucune semaine ne passe sans qu'un vendeur, ou  un  passant, ne se fasse renverser par un véhicule. Les autres communes du district d’Abidjan ne sont pas épargnées. Notamment, dans la commune du maire Farikou Soumahoro, où l’on assiste à une allure de foire commerciale, sur le pont de l’échangeur d’Adjamé. Les commerçants et les mendiants ont pris d’assaut les trottoirs. Une situation qui rend difficile la circulation. Souvent, il n’est pas facile de se frayer un chemin sans mettre les pieds sur des marchandises exposées à même le sol, dans ce désordre organisé. Présents tout le long du pont, ces vendeurs n’éprouvent aucune gêne à mener leurs activités. « Ici, on fait juste du commerce. Si c’était mauvais, les gens seraient déjà venus nous chasser», argumente un vendeur devant son étalage. Une entorse à la mesure du gouvernement interdisant l’occupation des domaines publics, des vendeurs ambulants, des mendiants et autres commerçants aux abords des routes et des intersections à Abidjan.

Fatou Sylla

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