Société

Interview/ Alimentation et jeûne du ramadan: Dr Koné Korotoum : « Voici les aliments à consommer pendant et après la rupture du jeûne »

interview-alimentation-et-jeune-du-ramadan-dr-kone-korotoum-voici-les-aliments-a-consommer-pendant-et-apres-la-rupture-du-jeune
Dr Koné Korotoum recommande le bilan de santé aux fidèles musulmans avant le début du jeûne. (Photo : DR)
PARTAGEZ
En cette période de Ramadan, comment le musulman doit-il s’alimenter ? Nutritionniste et diabétologue, Dr Koné Korotoum est la présidente de l’ONG Performance et Bien être. Elle donne, dans cette interview, de précieux conseils.

Quels sont les aliments à consommer à la rupture du jeûne ?

Il faut éviter d’augmenter le sucre. On peut rompre le jeûne avec des fruits, un peu de thé, des jus. Le problème, ce n’est pas que les gens n’arrivent pas à rompre le jeûne ; mais ils rompent mal le jeûne. Quelqu’un qui rompt son jeûne avec des dattes et boit du jus, cela fait une grande quantité de sucre. Après 12h de jeûne, le corps a besoin d’être remonté avec du sucre mais pas en grande quantité.

A lire aussiCarême chrétien et mois de Ramadan: La Fondation Orange fait un important don aux chrétiens et aux musulmans

Le régime alimentaire habituel doit-il varier pendant la période du jeûne ?  

Lorsqu’on rompt le jeûne et qu’il y a déjà un fruit au menu, des féculents qui constituent le plus grand nombre, on ne viendra pas ajouter à cela de la pâtisserie pour aggraver les choses. La friture aussi fait beaucoup de gras. Généralement les gens en prennent en grande quantité, ce n’est pas interdit mais il faut se contenter d’en consommer en petite quantité.

Pour les heures de rupture, les repas de 4h du matin et ceux de la soirée doivent-ils avoir la même composition ?

A 4h du matin, on n’a pas besoin de manger trop lourd. C’est la constitution du petit déjeuner ordinaire qu’on doit faire normalement. La banane est la constitution du petit déjeuner, mais le foutou n’est pas conseillé. On peut prendre le café généralement. A 18h, c’est comme le dîner mais, il faut qu’il soit accompagné de fruit. Il est souhaitable de consommer de 2 à 5 fruits. La nuit on va se coucher, il ne sert à rien de consommer de grandes quantités de nourriture alors qu’on ne pourra pas aller pratiquer du sport. 

« Il n’est pas conseillé à un diabétique de jeûner »

Quelles précautions doivent prendre les personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabétique ou l’hypertension, si elles veulent jeûner ?

Il n’est pas conseillé à un diabétique de jeûner. Par contre,  l’hypertendu peut jeûner mais en tenant compte de son régime alimentaire. Il lui faut moins de sel dans son alimentation, mais ce n’est pas parce qu’il faut manger moins de sel, qu’il ne faut se méfier du sucre.

En dehors du diabète, existe-il  d’autres pathologies pour lesquelles il aussi déconseillé de jeûner ?

En principe, lorsqu’on est malade, il ne faut  pas jeûner. Mais pour une hypertension bien gérée, on peut jeûner sans problème. Pour quelqu’un qui n’est pas bien suivi, il ne faudrait pas prendre de risque, surtout que ce sont des personnes âgées ; le jeûne n’est pas obligatoire pour ces dernières.

A lire aussiInterview/ Carême et santé-François Kientega, prêtre et médecin : « Les diabétiques, hypertendus et malades chroniques doivent prendre leurs médicaments »

En tant que médecin, les campagnes de sensibilisation sur le régime alimentaire sont-elles nécessaires à l’approche du jeûne pour les personnes malades ?

A l’approche de la période de jeûne, tous les patients diabétiques posent des questions. Il est important de les sensibiliser. Il ne faut pas qu’ils utilisent le jeûne pour déstabiliser leur diabète. Le problème, c’est que toute la journée, on ne mange pas et ils ont des comprimés à prendre. S’ils ne mangent pas, le traitement ne sera pas suivi à la lettre. Il y a certains comprimés qui favorisent les hypoglycémies, si vous jeûnez pour favoriser les hypoglycémies, ce n’est pas bon.

Le bilan de santé est-il nécessaire avant d’entamer le jeûne, qu’on soit malade ou pas ?

L’idéal, c’est de faire le bilan de santé lorsqu’on est en bonne santé. Quelqu’un qui fait son bilan de santé annuel prend ses dispositions. Mais s’il attend d’être malade, il est déjà au stade des complications. Un patient qui a des hypoglycémies, avant de passer au diabète, il sera au stade pré diabète. Forcément, il y aura des chiffres qui vont l’interpeller quand il viendra faire sa glycémie. Mais s’il ne le fait pas, il risque d’être à un stade diabétique, et en ce moment, il sera peut-être en train de faire une complication sur un organe. Dans ces conditions, la prise en charge est plus compliquée. Quelqu’un qui n’est pas encore au stade diabétique, peut être mis déjà sur régime.  

Réalisée par Ernest Famin

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire