Société

Interview/Urbanisation écologique: Pierre Ekoué, sous chef du village de Koffakoi: ". Il y a des hommes qui viennent acheter des terres et cela va faire que le village sera dénaturé''.

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L’adjoint au chef du village, Pierre Ekoué, craint les effets de l’urbanisation sur Koffakoi. (Photo BB)
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Pierre Ekoué, sous chef du village de Koffakoi, un village écologique situé dans la commune de Cocody, dans cette interview parle de la politique mise en œuvre pour assurer la propriété du village tout en faisant part des inquiétudes de la chefferie.

Quels sont les attraits touristiques du village ?

Ici, nous avons la lagune, le village étant situé au bord de la lagune. Il y a également un peu de verdure. Le village est en train de se développer. Avec l’avancée de la ville, il y a des lotissements qui se font. Cela va détruire un peu la forêt mains néanmoins, il y a encore quelques arbres que le visiteur peut découvrir.

 

Le village a été fondé en quelle année ?

Je n’ai pas la date précise, mais je pense que c’est dans les années 1900 ; il a été fondé par nos grands-parents. Nos parents sont nés ici et nous, nous avons continué d’y vivre.

 

La visite des touristes a-t-elle des retombées économiques pour le village ?

Il y a des touristes qui viennent. Au bord de la lagune, il y a un domaine privé. Ce domaine privé favorise le développement touristique, ce qui est avantageux pour le village. Ce domaine privé achète les poulets élevés par les jeunes du village d’abord. C’est quand il y a un manque qu’ils vont ailleurs pour s’en procurer. Il y a aussi des touristes qui viennent de temps en temps et qui achètent des produits avec les villageois.

 

Comment faites-vous pour maintenir le village propre ?

Cela date de depuis nos parents. Ils ont pris l’engagement que le village doit être propre. Chacun doit balayer devant sa cour et la voie qui mène également à l’arrière de sa cour. Ce sont les anciens qui ont pris cette mesure. Nous n’avons fait que pérenniser l’œuvre et y ajouter notre touche légèrement. Surtout avec l’arrivée du domaine privé qui fait de l’éco-tourisme. C’est avec ses encouragements que le village a continué sur cette lancée.

 

Craignez-vous des litiges fonciers au sein de votre village surtout avec l’arrivée des opérateurs immobiliers ?

Oui, ça c’est une crainte parce qu’avec le développement, les paysans vendent les terres.  Il y a des hommes qui viennent acheter des terres et cela va faire que le village sera dénaturé. Ils viennent avec leur philosophie et de nouveaux types de construction, comme c’est déjà le cas à l’entrée du village. Il y a quelques constructions, c’est beau et c’est bien. Mais ça change le visage du village, qui s’apparente de plus en plus à une ville. 

 

Y a-t-il de grands projets pour le développement du village en termes d’infrastructure ?

Il y a une société qui est en train de recueillir l’eau de la lagune Aghien et la traiter, dans la zone du débarcadère et la convoyer au centre-ville à partir de la Cité Sir. Cette compagnie s’est engagée à donner de l’eau aux villages qui sont dans la zone. Ses responsables se sont portés garants afin de faire le bitumage de la voie qui commence depuis Angorakoi. Cela va profiter également au village.

 

Comment comptez-vous vous y prendre pour lutter l’avènement des maquis bruyants ?

Quand quelqu’un veut s’installer, nous l’informons qu’ici c’est un village et aussi un lieu de repos. Ce n’est pas une zone où il faut venir emmerder les gens avec des bruits. Mais il y a des personnes qui ont assez de moyens financiers et qui s’entêtent. Je sais qu’à la longue, ça va créer des problèmes avec la chefferie. Parce que nous ne voulons pas trop ce genre d’installation ici. Il peut y avoir un événement où on peut jouer la musique, mais après ça, c’est fini. Vous ne devez pas importuner les voisins. On ne veut pas d’histoires ici.

 

Comment comptez-vous pérenniser l’hygiène au sein du village ?

Nous encadrons les jeunes, parce que c’est eux l’avenir. Nous leur faisons savoir qu’il nous faut conserver cette tradition. Le village doit toujours être propre.

 

Réalisée par BB

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