Société

Reportage/Ramadan à Abobo :Comment des familles modestes ont fêté L’Aïd-El-Fitr

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La fête de Ramadan ou L’Aïd-El-Fitr marquant la rupture du jeûne du mois de Ramadan,  a été célébrée le lundi 02 mai 2022 par la communauté musulmane en Côte d’Ivoire. À l’instar de leurs coreligionnaires du reste du pays, des familles aux revenus modestes de la commune populaire d’Abobo, ont mis les petits plats dans les grands grâce à des organisations caritatives.

 

La communauté musulmane en Côte d’Ivoire a célébré le lundi 02 mai 2022, la fête de Ramadan ou L’Aïd-El-Fitr marquant la fin du mois de jeûne du Ramadan.  À Abobo, une commune populaire au Nord d’Abidjan où le taux de pauvreté est l’un des plus élevés de la capitale économique ivoirienne, des familles aux revenus modestes, ont fêté dignement grâce à la solidarité de leurs coreligionnaires ou de certaines organisations caritatives. À l’occasion de cette fête extrêmement importante pour la communauté musulmane, « L’Avenir » a fait une incursion au cœur de certaines familles défavorisées de confession musulmane de la commune d’Abobo pour savoir comment elles célèbrent la fête de Ramadan, malgré la conjonction économique difficile. Il est un peu plus de 10 heures (heure locale et GMT) ce lundi 02 mai 2022, quand nous nous rendons à Agbekoi-Extension, un quartier modeste d’Abobo situé à quelques encablures du lycée moderne de cette commune. Une fois sur place dans ce quartier, l’un des plus anciens d’Abobo, nous sommes frappés par l’architecture traditionnelle des habitations avec une multitude de cours communes (dans le jargon ivoirien, une cour où habitent à la fois plusieurs familles avec un espace et parfois des toilettes en commun). Après plusieurs renseignements auprès de certains riverains sur des éventuelles familles défavorisées dudit quartier pouvant nous entretenir sur leur situation sociale pendant cette fête religieuse, nous sommes conduits à la concession de dame Maïmouna Traoré. À l’intérieur de cette cour  où nous dénombrons plusieurs habitations où cohabitent des familles différentes, nous sommes attirés dès notre entrée, par le grand nombre de personnes dans la cour (majoritairement des enfants et des  jeunes). Nous voici ainsi à l’intérieur de la maison de Dame Traoré.

                                  

 

« J’ai à ma charge, les triplés de ma défunte fille »

 

Après les civilités d’usage, et les échanges de nouvelles, Mme Traoré, la cinquantaine révolue, cheffe de la famille Traoré, avec à sa charge des petits-enfants orphelins, qui était occupée à servir la nourriture à notre arrivée, accepte de se prêter à nos questions. « J’ai reçu avant-hier, un don de kits alimentaires de la part d’une ONG. C’est ce qui me permet de préparer aujourd’hui pour la fête. Ce don a facilité ma fête de Ramadan et est pour nous, un soulagement. Nous allons manger aujourd’hui du riz à la sauce claire », a fait savoir Mme Traoré qui dit avoir à sa charge, des triplés de sa défunte fille et quatre autres petits-enfants. « J’ai cherché en vain des soutiens, mais je n’en ai pas eu. Ma fille est décédée  et a laissé à ma charge, ces triplés et sa grande fille. J’ai également d’autres petits enfants à ma charge. J’ai un grand fils qui est là, mais qui ne travaille pas et qui a trois enfants aussi à ma charge », a-t-elle ajouté, indiquant qu’elle s’est cependant «  débrouillée » pour avoir des habits de fête pour certains de ces petits-enfants. À l’endroit de l’État, a plaidé Mme Traoré, « nous demandons de l’aide ».

Après Mme Traoré, nous retrouvons Adjara Ouattara, une autre ménagère mère de famille habitant la même concession. Cette dernière, elle-aussi, dit avoir préservé sa  dignité en ce jour de fête grâce à l’ONG «  La Main sur le Cœur » qui a fait parler son cœur, il y a quelques jours avant la fête. « Nous avons reçu des kits alimentaires d’une ONG composés de riz, de l’huile, du sucre et bien d’autres choses. Vraiment, ça nous a beaucoup aidés, sinon la situation était vraiment difficile. La vie est chère mais grâce à ce don, nous ne sommes pas partis au marché aujourd’hui. Et c’est à cause de ce riz, nous sommes en train de nous préparer  pour la fête », a expliqué pour sa part, Mme Ouattara.  Dans le même quartier d’Agbekoi-extension, mais cette fois-ci, dans une autre cour commune, nous nous retrouvons dans l’habitation de Ladji Diawara, qui lui-aussi a été bénéficiaire du don d’une organisation caritative, une aide qui lui permet de fêter avec sa famille. « La situation de cette année a été très difficile compte tenu de la situation que tout le monde sait.  Même pour avoir de quoi à manger aujourd’hui, nous étions très inquiets avant le don de cette ONG », a-t-il fait savoir à son tour. « Je demande aux autorités d’essayer de revoir à la baisse, les prix des denrées alimentaires de première nécessité, car c’est vraiment très difficile »,  a également plaidé Ladji Diawara qui assure cependant, que malgré les difficultés,  «  dans la soirée, nous allons danser avec madame et les enfants ».

 

Des Kits alimentaires offerts à plus de 300 familles défavorisées

Après ces familles du quartier Agbekoi-Extension qui disent avoir bénéficié d’un acte de générosité d’un ONG pour pouvoir fêté le Ramadan, nous avons pu joindre et rencontrer Khalil Diabagaté, un agent humanitaire par l’entremise duquel ces dons ont été faits à certaines familles d’Agbekoi-Extension. «  Nous avons distribué, il y a quelques jours, dans plusieurs sous-quartiers d’Abobo, des kits alimentaires à près de 300 familles grâce à L’ONG ‘’La main sur le cœur’’. Le kit était composé de denrées alimentaires. Notamment de riz, de l’huile, des pâtes alimentaires, du sucre, du lait, du thé, du café », a précisé M. Diabagaté. Il a conclu en expliquant que les populations d’Abobo ont été ciblées pour ce don, parce que cette commune est l’une des plus défavorisées d’Abidjan.

 

Lahassana Barro

 

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