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Modification du code du travail / Les propositions des centrales syndicales

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Une modification du code de travail ivoirien a été annoncée par Me Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale. Tout en soutenant ce projet de modification, les organisations syndicales font aussi des propositions à la tutelle pour l’amélioration des conditions de travail.

Un nouveau code de travail avec des modifications verra le jour dans les prochains mois. L’information a été donnée par Me Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale le samedi 01 mai lors de la célébration de la fête du travail. Le projet de révision de l’actuel code du travail selon le ministre, vise à corriger un certain nombre de choses et à l’adapter aux nouvelles méthodes du travail nées du fait de la pandémie à coronavirus. Le projet dans la forme, ne rencontre pas d’opposition chez les centrales syndicales. Des inquiétudes ont tout de même ont été relevées pour ce qui est de l’introduction du télétravail dans ce code. Sur la question, Elie Boga Dago secrétaire général de la confédération ivoirienne des syndicats libres (Dignité) bien que n’étant pas opposé au principe de la modification, estime que l’équation centrale à résoudre n’est pas la modification. Le plus important, selon ce syndicaliste est l’institution d’une assurance chômage. « Si cette modification se fait tant mieux, mais nous avons montré la piste à suivre pour régler les problèmes. Cette piste, c’est la mise en place d’une assurance chômage » soutien-t-il. De l’avis de Boga Dago, les changements de la loi sociale ivoirienne sans la prise en compte d’une assurance chômage ne résolvent pas beaucoup de problèmes. « Parce qu’on a beau retouché le code, il y aura toujours des licenciements. Et lorsque surviennent les licenciements sans ces mécanismes, les conséquences sont énormes pour les familles des travailleurs. Il peut avoir des réformes, mais pour nous Dignité, la réforme qui vaille, c’est la mise en place d’une assurance chômage », pense-t-il. Un autre regard sur le sujet avec la confédération générale syndicale des travailleurs de Côte d’Ivoire (CGST-CI). Le premier responsable de cette organisation Zadi Gnagna Théodore milite pour la prise en compte des décrets en souffrance. «La priorité, c’est d’adopter les décrets afférents à ce code, parce qu’il y a une soixantaine de décrets d’exécution qui n’ont pas encore été pris. Je pense que le ministre devrait s’atteler à cela », souhaite-il.

Les dangers de la légalisation du télétravail

Pour la révision du code de travail, Zadi Gnagna préconise que soit intégré lors de la rédaction de ce code des indemnités liées aux pandémies. « Il y a des éléments que la crise sanitaire a engendré en matière de travail, notamment la prise en compte des pandémies comme un élément de mise en place d’un fonds de soutien aux structures et aux travailleurs pour leur donner une indemnité compensatoire ». Il s’inquiète avec la légalisation du télétravail inévitable selon lui, du fait de la crise sanitaire, des répercussions de cette méthode de travail sur les travailleurs. « Le télé travail est un élément qui s’est imposé, mais qui a des revers. Le revers, c’est le fait de rendre statique les travailleurs et cela entraine des maladies. Le fait d’être statique développe des maladies métaboliques et les maladies des yeux », s’est-il inquiété. Au vue de cette analyse, il suggère que ces maladies provoquées par le télétravail soient considérées comme des maladies professionnelles. Enfin, autre suggestion faite par le président de la CGST-CI, est la ratification par la Côte d’Ivoire de la convention 190 de l’OIT qui porte sur les violences au travail. « Que le ministre de travaille à faire ratifier par la Côte d’Ivoire la convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT), sur le harcèlement et les violences au travail. Le harcèlement sous toutes ses formes et la violence au travail sous toutes ces formes doivent être proscrites et cela doit être intégré dans notre législation sur le travail »

Ernest Famin

 

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