La lutte contre la corruption va connaître un tournant à la douane. C’est que Zoro Epiphane Bi Ballo, le ministre en charge de la Promotion de la Bonne gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption, a décidé de s’y attaquer, à travers une vaste campagne de sensibilisation dans l’administration douanière. Le lancement de cette campagne a eu lieu, mercredi 27 octobre 2021, à Vridi.
Selon l’Organisation Mondiale des Douanes, la corruption au sein de l’administration douanière demeure endémique. À quelques nuances près, c’est le même constat que fait la Banque Mondiale qui estime que « les dessous de table dans les administrations douanières pourraient s’élever annuellement à quelque deux milliards de dollars (plus de 1000 milliards de FCFA) ». Et d’ajouter qu’« il y a sans doute une corrélation entre corruption, dessous de table dans les services douaniers et faible croissance du PIB ». Ce sont autant de réalités qui portent le ministre en charge de la lutte contre la corruption à engager le combat contre ce fléau dans cette régie en Côte d’Ivoire.
Citant, en effet, l’Organisation Mondiale des Douanes, Zoro Bi Ballo a indiqué que « les agents de la fonction publique sont au cœur des risques de corruption et ceux de l’administration douanière, tout particulièrement du fait de leur contact permanent avec l’argent, les marchandises et les opérateurs ». Au dire de ce « soldat » de la lutte contre la corruption, « les effets de la corruption dans les services douaniers sont bien connus. Il s’agit, entre autres, de la baisse des recettes perçues, de la concurrence déloyale pour les entreprises locales, de la sous-évaluation et/ou de la classification erronée des importations et de certaines exportations ». D’où, l’urgence d’engager le combat contre ce fléau au sein de l’administration douanière. « Face aux conséquences aussi désastreuses que criminelles du phénomène de la corruption, il est impératif d’agir non seulement selon les recommandations internationales, mais également d’agir collectivement », a soutenu Zoro Bi Ballo.
Selon lui, il convient donc de mettre sur pied, des dispositifs anticorruption au sein de la Direction Générale des Douanes et cela, en conformité avec ce que recommande l’Organisation Mondiale des Douanes, mais aussi la Déclaration d’Arusha, révisée en 2003, en matière de politique d’éthique douanière. À cet effet, plusieurs actions sont engagées dont cette campagne de sensibilisation des agents des douanes à la nécessité de renoncer aux dessous de table, pots-de-vin et autres actes de concussion. Outre cette campagne, le ministre en charge de la lutte contre la corruption a invité la Direction Générale des Douanes à prendre un engagement fort, traduisant sa détermination à porter ce combat. « Nous vous proposons, pour une action collective de lutte contre la corruption, une déclaration d’engagement, qui permettra assurément à l’administration douanière de se conformer aux dispositifs anticorruption établis sur la base de l’ordonnance du 13 septembre 2013 relative à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées », a plaidé Zoro Bi Ballo.
Assane Niada
