Société

Fête de travail / Les attentes des centrales syndicales

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La 131è édition de la célébration de la journée  internationale du travail aura lieu comme chaque année le samedi 01mai 2021. Les travailleurs de Côte d’Ivoire, à travers leurs centrales syndicales, attendent beaucoup du patronat et du gouvernement ivoirien.

Les attentes sont nombreuses, aussi diverses que variées.  Comme chaque année, les organisations syndicales des travailleurs présentent à chaque célébration de la fête internationale du travail un chapelet de préoccupations, dont la satisfaction par le Gouvernement ou le patronat vise in fine, le bien-être social du travailleur. 

La Confédération générale syndicale des travailleurs de Côte d’Ivoire (CGST-CI) présidée par Zadi Gnagna Théodore, a de nombreuses attentes qui  portent aussi bien sur le secteur public que privé. Pour ce qui est du secteur  public, la CGST-CI souhaite le relèvement de l’indice référentiel de base de l’ordre de 10% et 5% tous les deux ans et cela, par la mise en place d’un cadre de discussion permanent dans lequel les décisions seront prises d’accord-partie entre l’Etat et les partenaires sociaux. Cet indice, selon cette confédération,  est fixé à 233,457 depuis 1961.

Autre revendication,  la revalorisation de l’indemnité contributive au logement et son attribution à tous les fonctionnaires. Pour Zadi Gnagna, « les taux actuels compris entre 50 500 et 70 000FCFA sont largement dépassés ». Il réclame aussi le paiement d’un 13è mois de salaire aux fonctionnaires et agents de l’Etat au mois de décembre. La revalorisation du taux d’annuité liquidable de la pension de retraite de 1.75 à 2. En plus, le président de cette confédération recommande l’adoption du nouveau statut général de la fonction publique.  

Pour ce qui concerne le secteur privé, cette confédération milite pour  la révision du code du travail, qui devra inclure les dispositions favorables à la préservation et à la stabilité des emplois, la prise de l’ensemble des décrets d’application du code de travail, la revalorisation du Smig et du Smag et l’article 31.8 du nouveau code de travail qui prévoit une revalorisation tous les 3 ans, qui n’est à ce jour pas respectée. Elle propose aussi le réajustement des pensions de retraite « qui est nécessaire en raison du caractère dérisoire des pensions de retraite dans ce secteur », selon son président. Entre autres revendications, cette organisation souhaite la révision des conditions du bénéfice des pensions du conjoint survivant qu’elle juge « extrêmement contraignantes ».

Sur l’ensemble des questions se rapportant au secteur privé, Zadi Gnagna plaide pour l’instauration d’un cadre de discussion entre le secteur privé et public. « Pour toutes les questions liées au secteur privé, seul un dialogue tripartite (Etat-entreprise et syndicats), avec une forte implication de  l’Etat qui pourrait exonérer les entreprises privées de certains impôts, afin que celles-ci puissent mettre les ressources générales au service du bien-être des travailleurs. Toutes ces questions ne peuvent trouver de solution qu’à la condition de favoriser un dialogue social inclusif et productif ».

 

Soro Mamadou, Secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme : « Il faut intensifier l’accompagnement des travailleurs qui ont été licenciés »

 

Les préoccupations, au dire de Soro Mamadou sont de deux ordres. La première est d’ordre général. « Notre souci réel, sera que le gouvernement instaure un dialogue social et permanent qui va nous permettre dans le tripartisme de l’organisation internationale  du travail, que le gouvernement, les travailleurs et le patronat nous puissions faire des prépositions qui vont dans le sens de l’investissement dans la création d’emploi, créer des emplois respectueux du climat, étendre la protection sociale aux couches des populations qui ne bénéficient pas de la protection sociale, renforcer le rôle des partenaires sociaux pour définir des mesures durables en faveur de la reprise économique et de la résilience », indique-t-il.

Pour lui, il est bon qu’on puisse faire l’évaluation des 27 mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la riposte contre la covid19. « Ces mesures sont à saluer car elles ont permis de maintenir notre pays debout. Nous devons faire l’évaluation de ces mesures. A ce sujet, il faut intensifier l’accompagnement des travailleurs, qui ont été licenciés du fait de la Covid-19. Nous appelons les populations à aller faire leur vaccination, car elle est la seule et unique réponse véritable pour éradiquer la Covid 19 », a-t-il fait savoir.

Pour ce qui est du cadre spécifique de son organisation Humanisme,  il préconise la construction de la maison du travailleur ou  la maison de la formation ouvrière. Cette maison sera, selon lui, un institut de formation, de statistique  qui va permettre de recueillir les informations liées au monde de l’emploi. Il se dit par ailleurs préoccupé par la question du salaire minimum agricole. « Nous voudrons que le gouvernement facilite la reprise du dialogue social autour d’une question qu’est le salaire minimum agricole garanti, qui est de 22000. Il faut qu’il soit relevé au même taux que le smig », fait-il remarquer.

Ernest Famin

Encadré

Une célébration non festive comme en 2020

L’édition 2021 va se dérouler dans un cadre restreint, comme ce fut le cas l’année dernière. Ce forma de la célébration dont le caractère se veut sobre, non festif comme cela est de tradition est le fait de la pandémie du covid 19. Pour tenir compte des recommandations du conseil national de sécurité, et vu la menace  de la recrudescence d’une nouvelle vague d’épidémie, en tenant compte du faible taux de vaccination des populations, cette célébration sera sobre. Une décision qui a été arrêtée d’un commun accord entre les centrales syndicales, le gouvernement et le patronat, lors d’une réunion de travail entre des membres du gouvernement, à sa tête le premier ministre Patrick Achi et les organisations syndicales des travailleurs dans la soirée du mardi27 Avril 2021 à  la primature.  Les dispositions techniques pour la participation du nombre de personnes attendues à cette cérémonie  seront arrêtées avec le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale.

Toutefois,  à la différence de 2020, son caractère restreint n’occulte pas la présentation des cahiers de doléances. Il est autorisé en effet aux représentants des organisations des travailleurs de faire des revendications sectorielles  comme cela se fait ordinairement.

Pour rappel, en 2020, les organisations syndicales avaient décidé d’axer leurs interventions sur la pandémie du Covid 19. Il n’y a pas eu de revendications sectorielles, mais des communications. De façon pratique, deux représentés par centrale syndicale étaient autorisés à y prendre part.

EF

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