Société

Situation Humanitaire dans le Bounkani : Une délégation gouvernementale au chevet des réfugiés 

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Sur instruction du Premier ministre Patrick Achi, une délégation gouvernementale a effectué une visite dans le département de Téhini, le jeudi 30 septembre 2021. Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’appui du gouvernement à la solidarité de plusieurs ménages devenus familles d’accueil pour les 3000 personnes qui ont migré de la terre du Burkina voisin vers le nord-est de la Côte d’Ivoire.

Depuis le mois de juin, en raison des attaques terroristes aux frontières entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, plusieurs ressortissants du pays voisin ont trouvé refuge dans le département de Téhini. Selon Ouattara Oumar, député de Téhini, depuis des mois, le département se trouve dans un état de peur et d’inquiétude face au bilan sécuritaire, à la suite de la série d’attaques dans les régions du Bounkani et du Tchologo, entre juin 2020 et juin 2021. « Le bilan à ce jour, est très lourd pour notre pays. Ce, sur plusieurs plans, encore plus pour notre département, en raison de sa faiblesse de résilience due au retard de développement accusé, notamment au niveau des infrastructures sociales, économiques et éducatives, depuis l’indépendance de notre pays », a-t-il révélé. 
Un état de vulnérabilité accentué par le déplacement de plus de 3000 personnes qui ont trouvé refuge dans le département de Téhini, fuyant les menaces et attaques dans les dernières localités au-dessus de la frontière ivoiro-burkinabé.
À la suite du soutien aux populations principalement touchées par les attaques terroristes dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, le 22 juin dernier à Kafolo, ayant eu échos de l’urgence d’un appui humanitaire, une délégation du gouvernement s’est rendue à Téhini, à plus de 600 kilomètres d’Abidjan, pour la seconde fois.
« Alertés par les autorités locales avec lesquelles nous avons établi un contact permanent, nous avons pu nous rendre compte de l’ampleur du sinistre et réaliser à quel point, il vous a été difficile, sans grands moyens, d’accueillir toutes ces personnes, dans un contexte de Covid-19 dont les enjeux sont déjà préoccupants pour nos gouvernements », a indiqué la ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo. Accompagnée par Kaba Nialé, sa collègue du Plan et du Développement, cadre de la région et le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomndé, Belmonde Dogo a exprimé son admiration devant la promptitude de la solidarité des populations de Téhini. Elle n’a pas manqué d’interpeller l’ensemble des entités nationales et internationales. « La situation qui se joue sous nos yeux relève d’une urgence humanitaire sans précédent, dont la gestion ne saurait être l’affaire de la seule région du Bounkani, ou encore celle du gouvernement », a-t-elle souligné. Elle a salué l’implication du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) qui a assisté 79 familles de 427 réfugiés et 23 familles d’accueil. 
Le HCR, comme son mandat le lui demande, sera présent tout au long du processus pour le retour de ces populations déplacées chez elles, selon Angèle Djohoussou, représentante de cette institution du système des Nations Unies.
« Il est important de noter que l’assistance que nous apportons (…) est infime, et ne cible en priorité que ceux d’entre eux qui sont considérés comme les plus vulnérables. Il faut donc que toutes les bonnes volontés répondent, dans la mesure de leurs moyens, aux besoins des communautés de réfugiés », a-t-elle soutenu. 
Le HCR a salué l’appui du gouvernement ivoirien au département de Téhini qui se traduit sous la forme d’un soutien en médicaments de première nécessité de plus de 3 millions de FCFA, en vivres et non-vivres, 25 tonnes de riz, cinq tonnes de conserves de tomate, deux tonnes de pâtes alimentaires, 7200 morceaux de savon, 453 nattes et des bouilloires, d’une valeur totale de plus de 50 millions de FCFA. Tout ce soutien a été remis aux populations impactées du département de Téhini. À cela, il faut ajouter une enveloppe de plus deux millions de FCFA en espèce.
« Nous sommes sans armes face à ceux qui veulent nous tuer. Nous ne pouvons que les fuir. Mais de savoir que depuis le sommet de la Côte d’Ivoire, les dirigeants pensent à nous, les populations nous ont accueillis, nous ne pouvons que remercier le président de la République et ses envoyés. Ils viennent de nous donner de la force », a déclaré Bouraima Sanka, réfugié burkinabé. 
Dans son adresse, le Général Vagondo Diomandé, a rappelé aux forces de l’ordre, la nécessité de collaborer avec les populations.  
La délégation ministérielle a rassuré les populations locales et les réfugiés burkinabés sur une collaboration certaine avec les autorités du Burkina Faso. Une collaboration qui devrait permettre d’améliorer la situation sécuritaire et favoriser le retour des populations réfugiées chez elles. 

Ernest Famin avec Sercom
 

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