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Interview / Dr Godji, médecin anesthésiste : « Attention à la consommation excessive de la caféine et du tabac »

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Dr Godji née Kouadio Affoué Hélène donne des pistes pour éviter la colopathie fonctionnelle. (Ph : DR)
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Dr Godji née Kouadio Affoué Hélène, est médecin anesthésiste réanimatrice à l’Hôpital Général de Marcory. Dans cette interview, elle donne des conseils pour détecter les signes cliniques de la maladie et la prévenir.

Comment reconnaît-on les symptômes de la colopathie ?

La reconnaissance des symptômes de la colopathie fonctionnelle, principalement le Syndrome de l'intestin irritable (SII), repose sur l'identification de certains signes et caractéristiques cliniques. Voici les principaux symptômes à surveiller : douleurs abdominales. Elles se manifestent par des crampes ou douleurs localisées souvent dans le bas-ventre. Ces douleurs peuvent être soulagées par la défécation et peuvent varier en intensité et en durée. Il y a aussi les ballonnements. Ils sont identifiables soit par une sensation de gonflement de l'abdomen, soit par une augmentation des gaz intestinaux. Un autre symptôme porte  sur les changements dans les habitudes intestinales. Ceux-ci se caractérisent par une diarrhée ponctuée de selles fréquentes, molles ou liquides. Ils peuvent également se distinguer par la constipation. De même, la présence de mucus dans les selles, l’envie brutale de déféquer et la sensation qu’on éprouve de ne pas avoir complètement évacué les intestins après une défécation sont autant de symptômes. Il y a aussi une variété de symptômes dits extra-intestinaux.  Ils se caractérisent par la fatigue générale et le manque d'énergie, les douleurs musculaires et articulaires, les maux de tête et les problèmes de sommeil.  Et enfin, les facteurs aggravants qui se rapportent au stress, à l’anxiété tout comme la consommation de certains aliments et boissons peut déclencher les symptômes. Il s’agit entre autres des aliments gras, épicés, l’alcool ou la caféine.

« Les facteurs de risque de la colopathie fonctionnelle incluent une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux »

 

Qu’en-est-il des facteurs de risque ?

Les facteurs de risque de la colopathie fonctionnelle incluent une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux. Les facteurs génétiques sont les antécédents familiaux.  Le stress chronique ou les épisodes de stress aigu se rapportent aux troubles de l'humeur comme l'anxiété, la dépression et les antécédents de traumatisme ou d'abus, qui peuvent augmenter la sensibilité au stress. En ce qui concerne les facteurs alimentaires,  il faut éviter un régime riche en aliments déclencheurs, tels que les graisses, les fibres insolubles, le gluten, les produits laitiers ou les aliments fermentescibles et éviter les habitudes alimentaires irrégulières ou malsaines. Aussi faut-il faire également attention à la consommation excessive de l’alcool et du tabac.  Il y a les facteurs hormonaux avec les changements hormonaux, en particulier, chez les femmes, dus aux menstruations, aux grossesse et à la ménopause. En outre, l’utilisation prolongée de certains médicaments, comme les antibiotiques, peut perturber la flore intestinale.

 

Peut- on guérir définitivement de cette maladie ?

La colopathie fonctionnelle, notamment le Syndrome de l'intestin irritable (SII), est généralement une condition chronique, et il n'existe pas de cure définitive pour l'instant. Cependant, de nombreux patients peuvent gérer leurs symptômes efficacement et améliorer considérablement leur qualité de vie grâce à des stratégies variées. Chaque personne est différente, et ce qui fonctionne pour un individu peut ne pas fonctionner pour un autre. Une approche personnalisée, souvent guidée par un professionnel de la santé, est cruciale pour gérer la colopathie fonctionnelle.

Bien que la colopathie fonctionnelle soit une condition chronique à long terme, de nombreuses personnes parviennent à atteindre un bon contrôle de leurs symptômes avec les bonnes stratégies de gestion. Il est également important de noter que les symptômes peuvent fluctuer avec le temps et des périodes de rémission (réduction ou absence de symptômes).

 

Le traitement est-il exclusivement moderne ?

Le traitement de la colopathie fonctionnelle n'est pas exclusivement moderne. Il intègre une variété d'approches, tant modernes que traditionnelles, pour aider à gérer les symptômes. L’approche du traitement de la médecine traditionnelle préconise l’utilisation de certaines herbes, comme la menthe poivrée. Elle peut aider à soulager les crampes et les ballonnements. Il y a aussi  la phytothérapie. Il s’agit de l’utilisation de plantes comme la camomille, le fenouil et le gingembre pour leurs propriétés digestives. On peut aussi avoir recours aux approches diététiques traditionnelles, à savoir l’aromathérapie : c’est l’utilisation d'huiles essentielles pour la relaxation et la gestion du stress et les remèdes populaires tels que la consommation de tisanes à base de plantes digestives. Une autre approche concerne les techniques de relaxation telles que le Yoga, la méditation, et bien d’autres exercices de respiration profonde pour gérer le stress.

 

 

 Il faut faire l’activité physique régulière : l'exercice a l’avantage d’aider à réduire le stress et à promouvoir une meilleure santé digestive 

 

 

 

Comment prévenir la maladie ?

La prévention de la colopathie fonctionnelle  est souvent centrée sur la gestion des facteurs de risque et l'adoption de bonnes pratiques de santé générale. Leur observance peut aider à réduire les symptômes ou à prévenir leur apparition. Voici quelques conseils pour aider à prévenir ou à minimiser les risques de développer la colopathie fonctionnelle.  D’abord, il existe l’alimentation. Il est important d’adopter une alimentation équilibrée riche en fruits, légumes, grains entiers et protéines maigres. Ensuite, il est conseillé de réduire les aliments fermentescibles. En effet, pour certains individus sensibles, un régime pauvre en aliments fermentescibles peut aider à réduire les symptômes. Enfin, il est recommandé de boire suffisamment d'eau tout au long de la journée pour favoriser une bonne digestion. La gestion du stress et de l’anxiété peut se faire par la pratique de la méditation, du Yoga, de la respiration profonde ou d'autres méthodes de relaxation. Il faut faire l’activité physique régulière : l'exercice a l’avantage d’aider à réduire le stress et à promouvoir une meilleure santé digestive. Il faut maintenir un mode de vie en s’assurant de dormir suffisamment et de façon régulière. Nous terminons par un appel à éviter les déclencheurs connus tels que la consommation des produits laitiers : si vous êtes intolérants au lactose, limitez votre consommation de produits laitiers ou optez pour des alternatives sans lactose.

 

Réalisée par Ernest Famin

 

 

 

 

 

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