Les AVC, premier motif d’hospitalisation et de décès en neurologie au Sénégal, voient leur fréquence s'accroître à un rythme alarmant. Le phénomène, autrefois rare chez les jeunes, devient une véritable crise de santé publique à l’échelle africaine. "C'est un problème majeur qui monte crescendo au fil des ans. Ça n'a rien de mystérieux, c'est l'accumulation de facteurs de risques qui s'acquiert avec une alimentation trop grasse, trop sucrée et trop salée", alerte le professeur en neurologie Amadou Gallio Diop.
Les jeunes Africains sont de plus en plus touchés par des AVC, un problème autrefois associé aux personnes âgées. Plusieurs explications sont avancées, notamment la hausse de la prévalence de facteurs de risque tels que l'alimentation déséquilibrée, le stress, et le manque d'activité physique. Ces changements de mode de vie exposent les jeunes à des risques accrus, transformant une situation critique en une urgence sanitaire.
Urgence neurologique vasculaire
Face à cette crise, les neurologues insistent sur l'importance de la prévention et de la formation. Ils appellent à une multiplication des campagnes de sensibilisation sur les dangers d’une alimentation malsaine et à l'amélioration de la formation des médecins généralistes pour une prise en charge précoce des AVC.
La formation de neurologues spécialisés est également cruciale. Au Sénégal, on dénombre 64 neurologues pour une population de près de 32 millions d'habitants, soit environ 1 pour 500 000 personnes. Bien que ce ratio soit l’un des meilleurs en Afrique subsaharienne, il reste largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants.
La conférence de l'Académie africaine de Neurologie met en lumière l'urgence de renforcer les capacités médicales sur le continent. Les AVC chez les jeunes représentent un défi de taille, nécessitant une réponse coordonnée et proactive pour inverser cette tendance inquiétante et protéger la future génération africaine.
Olivier YEO