Le VIH-SIDA continue de faire les ravages partout dans le monde. Malgré les campagnes et les tests de dépistage, une population importante, essentiellement de sexe masculin, vit dans l’ignorance totale de son statut sérologique, alors qu’elle a le VIH. Sont concernés par cette situation, plus de 500 000 hommes à travers le monde, selon l’ONU-SIDA.
Dans le monde, les objectifs de dépistage et de traitement pour 2020, ont quasiment été atteints chez les femmes adultes (15 ans et plus) vivant avec le VIH. Cependant, les résultats sont toujours moins bons pour les hommes à chaque étape du dépistage et du traitement du VIH. Ainsi, par rapport aux femmes séropositives, ils sont 740 000 en plus à vivre avec le VIH sans connaître leur statut sérologique, 1,3 million en plus à ne pas être sous traitement et 920 000 en plus dont la charge virale reste détectable.
Bien que les normes de genre qui récompensent chez les hommes, la force et le stoïcisme expliquent en partie pourquoi ils tardent souvent à chercher une prise en charge, d’autres facteurs sont également en jeu. Ainsi, les services de soins de santé primaires en Afrique orientale et australe mettent énormément l’accent sur les femmes en âge de procréer, mais aussi ceux de la mère et de l’enfant offrent des points d’entrée parfaits pour les services anti-VIH. À l’opposé, des points d’entrée similaires aux hommes sont plus rares. Les interventions visant à atteindre et inclure plus efficacement les hommes dans les services de dépistage et de traitement du VIH se multiplient, notamment grâce à des interventions sur le lieu de travail et à une utilisation accrue des approches d’auto-dépistage, en fournissant des services dans les services ambulatoires. Toutefois, une compréhension plus fine des raisons pour lesquelles l’utilisation des services anti-VIH par les hommes continue à accuser du retard, permettra de trouver d’autres moyens de combler cet écart.
Ernest Famin