Vous êtes la promotrice de la start up Kwinner. Pouvez-vous expliquer le concept ?
L'addiction à la drogue prend des proportions inquiétantes dans le monde, particulièrement en Afrique. Parmi les conséquences néfastes qu'entraînent l'usage et l'abus des drogues chez les jeunes, on peut citer la dépendance, les surdoses, les accidents, les dommages physiques et psychologiques et parfois un décès prématuré. La tranche d'âge touchée est de plus en plus jeune. Kwinner est née du désespoir de la mère que je suis, qui devait sauver la vie de son fils sous l'emprise de la drogue. Le concept est basé sur des recherches de solutions concrètes pouvant guérir la toxicomanie et soulager à la fois les symptômes de sevrage.
Vous avez lancé, il y a deux mois, une start-up dénommée Kwinner avec un appareil phare pour annihiler l'addiction aux stupéfiants et à l'alcool. Décrivez nous en quelques mots cet appareil ?
La toxicomanie est un désordre neurologique, provoquée par des substances exogènes. Une substance exogène ou molécule exogène, est une substance qui n'existe pas naturellement dans le corps. Elle va donc être consommée, fumée où injecter. Une fois dans l'organisme, ses molécules atteindront le cerveau et vont perturber la communication chimique naturel entre les neurones. Notre technologie exclusif implique l'utilisation d'un laser de faible portée, qui déclenche le mécanisme naturel du cerveau pour produire ses propres produits chimiques naturels de « bien-être ». Et donc rétablir la fonction naturelle du cerveau. Notre technologie aide le corps à faire face aux symptômes physiques de sevrage et aux fringales.
Cet appareil préserve l'intimité de chaque famille et évite la stigmatisation.
L'usage du laser n'est-il pas dommageable pour l'organisme humain ?
Le laser à faible intensité est déjà utilisé dans les centres de réhabilitation. Sauf qu'il n'est pas à la portée de tous, soit parce que les séances coûtent chères, soit parce que ces centres de réhabilitation sont loin des familles. Le laser existe surtout en Europe, en Asie et en Amérique pour guérir l'addiction à la drogue et à l'alcool sous une forme différente. La particularité de notre technologie est son mode de diffusion pratique. C'est en miniature (de la taille d'un téléphone portable) et de précision. Ce qui fait de cet appareil un élément pratique et efficace à la disposition de chaque famille dans le besoin. Cet appareil préserve l'intimité de chaque famille et évite la stigmatisation.
Des personnes l'ont utilisé avant qu'il ne soit présenté au public. Elles ont retrouvé une vie normale.
Pensez vous qu'un simple appareil peut amener quelqu'un à arrêter la drogue et l'alcool ?
Nous parlons de science. Cet appareil est le fruit de plusieurs années de recherche. Et plusieurs études dans le monde ont prouvé l'efficacité du traitement au laser à faible portée pour la récupération du toxicomane. Des personnes l'ont utilisé avant qu'il ne soit présenté au public. Elles ont retrouvé une vie normale. Je souhaite également préciser que nous n'avons pas inventé le laser. L'ancêtre du laser à faible portée, c'est l'acupuncture encore pratiqué dans certains centres de réhabilitation.
Combien coûte l'appareil ?
Pour le moment, nous avons lancé la production sur fonds propre. L'appareil coûte 300.000 Fcfa et peut être utilisé par plusieurs personnes. Il a la taille d'un téléphone portable et rend un service incommensurable. Imaginez un seul instant une personne dont on dit qu'elle était irrécupérable, retrouver une vie saine. C'est la plus grande richesse. Bien évidemment, nous espérons obtenir des appuis institutionnels pour le rendre accessible à un grand nombre de personnes. Mais je pense que c'est largement abordable vu le rapport qualité, utilité, efficacité et prix. Par ailleurs, si nous faisons une comparaison du prix avec le coût d'une réhabilitation dans un centre spécialisé, on peut dire qu'il y a pas photo.
Les réactions sont très positives. Les perspectives sont bonnes
Après le lancement, quelles sont les réactions ?
Les réactions sont très positives. Je suis d'autant plus heureuse que je considère cette invention comme une contribution inestimable dans la recherche de solutions contre la toxicomanie. Le produit fait son petit bonhomme de chemin et j'ai foi qu'il sera adopté et même recommandé.
Les perspectives ?
Les perspectives sont bonnes. Nous sommes en train d'aménager les locaux qui serviront de siège. Déjà, nous avons eu plusieurs rencontres avec des structures qui œuvrent dans la prise en charge de la toxicomanie. Nous leur avons présenté toute la documentation sur l'efficacité du produit qui, je le précise, a obtenu plusieurs certifications américaines. Bientôt, nous passerons à la phase 2 de la promotion.
Entretien réalisé par Yacouba DOUMBIA
