À l’ouverture de l’audience, Assalé Tiémoko fut le premier à s’exprimer. Le député-maire a exposé les raisons qui l’ont poussé à enquêter sur la famille Traoré. Selon lui, tout serait parti d’une vidéo d’un cyber-activiste dans laquelle il se dit injurié par l’un des enfants Traoré. Convaincu de la véracité de ses soupçons, Assalé Tiémoko aurait découvert des irrégularités dans les actes de naissance de Cheick Traoré et de sa sœur. En effet, les documents indiqueraient que leurs parents, Traoré Moussa et Mariam Koulibaly, sont tous deux de nationalité guinéenne, une information qui aurait éveillé ses soupçons.
Selon Assalé, certains documents des enfants Traoré présenteraient des incohérences troublantes. Par exemple, le nom de leur mère est orthographié « Coulibaly » avec un « C » dans l’acte de naissance de l’aînée, mais avec un « K » dans celui des autres enfants. Interrogé par le président du tribunal, Assalé Tiémoko a admis qu’il ne dispose d’aucune pièce justificative pour confirmer cette différence d’orthographe.
Réponse du père de famille
Le père des enfants, invité à la barre, a tenu à réfuter ces accusations. D’après lui, il a toujours déclaré ses enfants en Côte d’Ivoire et ignore d’où proviennent les documents incriminés. Il a affirmé que sa femme, Mariam Koulibaly, est née à N’douci et qu’il possède son acte de naissance, établi le 28 août 1967. Il pense que cette date a été mal interprétée par Assalé Tiémoko, ce dernier la confondant avec celle d’un acte supposément guinéen.
Il a également évoqué la présence d’une autre famille portant le même nom de famille, dont un enfant se nomme également Cheick Traoré, afin de démontrer que les similarités de nom ne peuvent constituer une preuve d’usurpation.
Décisions et rebondissements
L’issue de l’audience, le président du tribunal a demandé des pièces supplémentaires pour éclaircir cette affaire. Notamment, il a exigé la comparution d’un parent de Mariam Koulibaly pour confirmer ses origines. En parallèle, il a ordonné la production des extraits de naissance des autres enfants de la famille pour mieux comprendre la filiation.
L’audience a été reportée au 20 novembre prochain. Cette suspension offrira à la famille Traoré l’occasion de fournir de nouveaux éléments, notamment les cartes d’identité de la mère et du grand-père des enfants. Des témoignages de proches pourraient également être sollicités pour clarifier les liens familiaux.
L’affaire, qui repose sur des soupçons d’usage de faux documents, suscite de nombreuses interrogations et pourrait réserver de nouvelles surprises lors de la prochaine audience.
Olivier YEO