Nous sommes à 24 heures du démarrage de la révision de la liste électorale. Le RHDP est-il prêt à aborder cette opération très importante pour le processus électoral ?
Le RHDP est prêt pour cette opération. Depuis 6 mois, le RHDP prépare la révision de la liste électorale. Le samedi 19 octobre 2024, le RHDP va faire en sorte que ses militants, sympathisants en âge de voter, remplissant les conditions pour être sur la liste électorale, puissent aller dans les centres d’enrôlement pour se faire inscrire sur la liste électorale.
Tout est fin prêt sur le territoire national ?
Oui, les hommes existent, les structures sont à pied d’œuvre. Le RHDP est très structuré, très bien organisé. Aucun périmètre du pays n’échappe à une section. Partout, nous avons des secrétaires de sections, des présidents de comités de base, des responsables de jeunes, de femmes, des responsables d’enseignants, des militants. C’est tout cet appareil qui est mobilisé à l’effet de faire inscrire les militants et sympathisants du RHDP sur la liste électorale. Selon les projections, il y aura plus de 5 000 000 de personnes en âge de voter en 2025, qui ne sont pas encore sur la liste électorale. Le porte-parole du parti, Kobenan Kouassi Adjoumani, a annoncé que le RHDP ambitionne de faire inscrire pour son compte, au moins 3 000 000 parmi ceux-ci.
Le RHDP a-t-il les moyens d’atteindre cet objectif ?
Le RHDP étant le parti majoritaire en Côte d’Ivoire, revendique une part de plus de 3 000 000 dans ce lot. Inscrire les gens sur la liste électorale dépend de plusieurs paramètres, parmi lesquels, la détention des documents administratifs. Leur établissement prend du temps, qui ne dépend pas du RHDP. Si tout le monde avait les documents administratifs, je dirai que le RHDP n’a aucun problème à le faire. Mais, il y a des facteurs qui ne dépendent pas de nous.
3 000 000 de personnes à faire inscrire pour le compte du RHDP. N’est-ce pas un peu prétentieux ?
Nous n’avons pas dit que nous allons faire inscrire 3 000 000 de personnes sur la liste électorale. C’est l’objectif que nous visons. Si nous y parvenons, tant mieux. Qui peut le plus, peut le moins. Sinon, notre objectif propre est au minimum 1 200 000 personnes. Si nous atteignons les 3 000 000, ce serait l’idéal.
L’opposition trouve que la liste électorale est truffée de personnes qui ne devraient pas y être. Cette remarque est-elle justifiée ou est-ce une fuite en avant ?
Cette remarque n’est pas nouvelle. En 1990, le président du FPI d’alors, Laurent Gbagbo, avait contesté la liste électorale face au président du PDCI-RDA, Félix Houphouët-Boigny. Quand le FPI a accédé au pouvoir, Laurent Gbagbo a toujours dénoncé la présence de personnes qui ne devraient pas être sur la liste électorale. Aujourd’hui, les anciens dirigeants du FPI sont retournés dans l’opposition, c’est le même refrain. L’opposition n’a pas changé en cela. Ceci ne nous préoccupe pas.
Qu’est-ce qui vous préoccupe alors ?
Pour nous, c’est que ce soit des Ivoiriens qui figurent sur cette liste. Les partis politiques de l’opposition portent des accusations sans apporter la moindre preuve. Au lieu de préparer l’élection, ils sont en train de préparer la contestation, parce qu’ils savent que les Ivoiriens ne vont pas leur accorder leurs suffrages. Ils tentent par tous les moyens de discréditer le processus électoral. Mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils sont sereins. Au moment venu, les Ivoiriens iront confirmer tranquillement le candidat du RHDP, qui fera beaucoup plus pour eux.
L’opposition trouve que le temps prévu pour la révision de la liste électorale, qui est de trois semaines, est trop court. Partagez-vous cet avis ?
Je ne fais pas de fixation sur le délai. Mon problème est que tous ceux qui se présentent dans les centres d’enrôlement, puissent être enrôlés. La Commission électorale indépendante (CEI) nous met au défi, en affirmant qu’elle peut enrôler plus de 13 000 000 de personnes au cours de ces 3 semaines. Il revient aux partis de mobiliser les populations pour aller se faire enrôler et de mettre la CEI à l’épreuve. Le RHDP va procéder à la mobilisation de ses électeurs, sympathisants pour aller se faire enrôler. Et on verra si la CEI est capable ou pas. Si elle n’y arrive pas, alors, nos allons appuyer ce que les uns et les autres ont dit pour une prolongation.
Pour finir, je voudrais lancer un appel à l’endroit des responsables du RHDP, afin qu’ils mobilisent les militants, sympathisants pour qu’ils se rendent nombreux dans les centres d’enrôlement à partir du samedi 19 octobre 2024.
Propos recueillis par Aristide Otré
