Abidjan, le mercredi 25 août 2021 (lavenir.ci) - Le Premier ministre ivoirien, Patrick Jérôme Achi est intervenu mercredi à la tribune de la « rencontre des pays de la Francophonie » à Paris en France pour inviter les entrepreneurs francophones à prendre leur part de responsabilité dans un monde en perpétuelle mutation.
« Il est temps pour les entrepreneurs francophones ne plus craindre d’agir ou d’investir. Et d’oser. Oui, d’oser questionner certains de leurs choix passés. Et d’oser construire avec nous de nouveaux modèles de croissance juste, durable et rentable » a déclaré Patrick Achi.
Invité par le patronat français à sa rentrée 2021, le chef du gouvernement ivoirien, a demandé à ces derniers de contribuer aux cotés de leur pays respectif à mener la « libération » économique après celle de leur père pour l’indépendance. Cela consistera à « dessiner » l’avenir des Etats africains et transformer positivement la vie de ses populations.
« La dernière rupture à opérer, elle, nous incombe. Nous connaissons les insuffisances de la gouvernance qui ont pu exister dans le monde francophone. La seconde rupture doit être, pour nous tous, une libération. Celle du poids d’une Histoire complexe, faite de haut et de bas. Mais cette Histoire, elle est celle de nos pères. Pas la nôtre ni celle de nos fils. Eux attendent les investissements, les infrastructures, les emplois, le pouvoir d’achat. N’écoutez pas ces quelques voix qui parlent ici pour eux, sans rien connaître de cette Afrique nouvelle qui naît. Pour notre jeunesse, cette page n’est plus la sienne. » a-t-il insisté.
Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, M. Achi a fait savoir que depuis l’ère du président Ouattara, la page a été tourné. Le pays a doublé en 10 ans son produit intérieur brut (Pib) par habitant en dépit deux décennies de crise, au moyen d’une croissance de 8%/an jusqu’en 2019.
Toujours avec l’actuel chef de l’Etat, la résilience économique et sanitaire face à la pandémie ont favorisé la bonne marche du pays. Il a promis que dans cette dynamique, le Pib par habitant va doubler à nouveau d’ici 2030 et réduire de moitié, la pauvreté grâce à la priorité faite au développement du secteur privé national. Cela aura une incidence de 25% sur l’investissement du Pib d’ici 10 ans.
Selon Patrick Achi, il est évident de se mettre à l’idée que les choses ont changée parce que « l’Afrique n’est plus l’Afrique » et « l’Afrique a changé. » Aussi, un marché immense de consommateurs aux habitudes culturelles voisines est entrain de se développer, chose qui sous-entend que les partenaires devraient désormais en tenir compte dans les rapports et les échanges avec le continent.
« Bien plus que tout ce que vous ne pourrez jamais imaginer. Et bien plus que ce que peuvent vous montrer des fenêtres médiatiques trop souvent concentrées sur des aléas conjoncturels. Il faut savoir aller au-delà de ce prisme réducteur pour voir cette Afrique nouvelle. Oui, l’Afrique progresse, l’Afrique s’urbanise, l’Afrique se forme, entreprend et s’enrichit. L’Afrique se digitalise et s’industrialise. L’Afrique s’affirme et prend conscience de son potentiel immense, comme de ses défis extraordinaires. Elle acquiert une fierté commune, celle d’une terre de civilisation qui a faim de conquêtes positives. L’Afrique, qui sera demain le cœur et le poumon du monde francophone, constitue ainsi un vivier extraordinaire de croissance. C’est le dernier continent où des investissements massifs dans les infrastructures, les services publics, les réseaux technologiques et le capital humain vont s’opérer. » a-t-il averti.
A l’égard, des entrepreneurs francophones, le Premier ministre ivoirien, les a exhortés à s’approprier ce marché de la francophonie économique pour en faire un espace de prospérité et d’inclusivité. Patrick Achi a plaidé pour que ce forum se tient « alternativement » sur les deux rives de l’espace francophone. Avant d’inviter les états membres aux assises d’Abidjan prévue en 2022 à Côte d'Ivoire.
Venance KOKORA