lors qu’on pouvait s’attendre à une timide mobilisation dans cette ville qui a accueilli, deux mois plus tôt, l’ex-chef de l’État, Laurent Gbagbo, il n’en fut rien. Les populations de la localité et celles venues de Bassam et d’Adiaké ont pris d’assaut, le stade municipal de Bonoua. Non seulement, ces fils et filles de la région ont effectué nombreux le déplacement, mais ils sont restés jusqu’en fin de journée (19h), alors que nombre d’entre eux étaient sur le lieu du meeting depuis le matin. Une mobilisation et une discipline qui en disaient long sur l’intérêt que ces populations ont porté à cette visite de leur l’hôte du jour.
Forte mobilisation des populations et autorités coutumières
Mieux, les autorités coutumières, au plus haut sommet, n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Les principaux rois de la région et des centaines de chefs traditionnels ont rehaussé la cérémonie de leur présence. Ils sont restés eux aussi jusqu’à la fin du rassemblement. Le roi de Moossou, Kanga Assoumou ; celui des Betibé, Bakouaba Akpandji ; celui des Abouré de Bonoua, Messan Kacou Venance ; le roi des N’zima, nanan Amon Tanoé, président du Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels, étaient au nombre des rois qui étaient présents. C’est dire si la venue du chef du gouvernement a recueilli l’adhésion des plus hautes autorités traditionnelles. Ce qui était un indicateur de ce que Bonoua a ouvert ses bras au Premier ministre, deux mois après avoir accueilli Gbagbo.
Comme si elle était passée à autre chose, passé la visite de l’ex-chef de l’État. Au-delà de la présence massive des populations et des plus hautes autorités coutumières, l’autre indicateur fort éloquent, c’est l’attachement au chef de l’État, Alassane Ouattara, publiquement exprimé par chacune des personnalités de la région qui ont pris la parole. À écouter ceux qui ont parlé en leur nom, les populations du Sud-Comoé, celles de Bonoua, d’Adiaké et de Grand[1]Bassam en particulier, portent en estime Alassane Ouattara. Elles ont tenu à le faire savoir à l’émissaire du chef de l’État qu’était Robert Beugré Mambé. « Le Président Alassane Ouattara est un don de Dieu pour la Côte d’Ivoire et pour notre région », a déclaré Aka Aouélé, président du Conseil régional du Sud-Comoé et président du Conseil économique, social, environnemental et culturel. Des paroles fortes censées traduire les liens qu’entretiennent les populations avec le chef de l’État.
Des mots forts pour traduire des liens forts
Liens forts qu’a du reste rappelés le maire de Bonoua, Jean-Paul Amethier. Il est, en effet, revenu sur le nom de « Bliman de Bliman » que les populations de Bonoua avaient donné à Alassane Ouattara en 2015. Selon lui, ce nom traduit la haute estime que les autorités coutumières de Bonoua ont du chef de l’État. « Aucun président de la République, avant lui, n’a reçu un tel honneur », a tenu à souligner le maire Amethier. Ce qu’a confirmé le porte-parole de la génération Noudjou qui exerce le pouvoir à Bonoua. « Les populations de Bonoua ont décidé de faire du Président Alassane Ouattara, le Bliman des Bliman, c’est-à-dire, le chef des chefs. Depuis le temps du Président Houphouët-Boigny, le royaume de Bonoua n’a pas connu un tel événement », a-t-il insisté, à son tour. Des mots qui montrent l’attachement des populations de cette localité au chef de l’État. Un attachement qui s’explique sans doute par les actions de développement posées par le gouvernement en faveur de la région du Sud-Comoé depuis l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir.
Construction du lycée d’excellence Alassane Ouattara de Bassam ; d’une zone industrielle à Bonoua ; du CHR d’Aboisso ; de 1808 salles de classes au préscolaire et au primaire, de 2011 à 2021 ; de 19 établissements dans le secondaire ; couverture quasi totale de la région en électricité, etc. Des actions qui contribuent à l’amélioration significative du quotidien des populations et donc leur parlent plus que les discours dont les gargarise l’opposition emmenée par Gbagbo. Là où Robert Beugré Mambé et des membres du gouvernement sont venus égrener ce que le gouvernement a fait pour la région et prévoit encore de faire dans les semaines et mois à venir, le président du PPA-CI, lui, est venu lancer un appel au ralliement à relent insurrectionnel. « Le président nous demande d’être concret sur le terrain, de bavarder moins et de travailler plus », a indiqué le Premier ministre, tranchant ainsi avec la propension de Gbagbo à nourrir les populations de fables. C’est sûrement à cette autre façon de faire la politique que sont désormais sensibles les populations de Bonoua et plus généralement, du Sud-Comoé. Lesquelles semblent vouloir tourner le dos aux aventuriers politiques. Aussi ont-elles affiché publiquement leur attachement au chef de l’État, démontrant ainsi que Bonoua n’est plus la chasse gardée des pro-Gbagbo. De sorte qu’on peut dire que Robert Beugré Mambé, qui était allé y délivrer le message du chef de l’État aux populations, a pratiquement effacé les traces que le président du PPA-CI y a laissées à son passage dans cette cité, le 14 juillet 2024.
Assane Niada